John Tolan est un historien franco américain, professeur d’histoire médiévale et spécialiste du monde méditerranéen médiéval, à l’université de Nantes. Diplômé de Yale, puis de l’Ecole des hautes études en sciences sociales à Paris (HDR en 2000), membre de l’Academia Europaea. C’est une grande fierté pour notre université française d’avoir un médiéviste remarquable, maîtrisant par ailleurs plusieurs langues.

Il est l’initiateur et le directeur du programme Relmin un projet financé par l’Union européenne, un projet de recherche financé par le Conseil européen de la Recherche avec un certain nombre de défis et d’enjeux proposés comme celui d’étudier « le statut légal des minorités religieuses dans l’espace méditerranéen (Ve-XVe siècles) ». Ce projet Relmin a pour but d’encadrer des jeunes chercheurs et des doctorants, de franchir les barrières entre les disciplines et les traditions érudites confessionnelles, d’enrichir les débats sociaux avec la connaissance de la longue histoire de la cohabitation religieuse.

Le site internet de Relminhttp://www.cn-telma.fr/relmin/index/est un outil extraordinaire à partir duquel on trouvera une très riche base de données sur le statut des minorités religieuses. Il s’agit d’un ensemble de textes mis en ligne écrits en latin, en arabe, en hébreu et en d’autres langues de l’époque médiévale traduits en français, avec un commentaire historique pour chacun d’eux, une bibliographie, une somme de documents mis à la disposition du public gratuitement qui est indispensable à regarder pour préparer cette question mise au concours et pour les nouveaux programmes de seconde, pour l’instant provisoire à l’heure de ce compte-rendu.

John Tolan sera bientôt à la tête d’un important projet de recherche européen. Un programme intitulé « EuQu » (The European Qur’an) consacré à l’étude du coran et à son influence dans la culture européenne à l’époque médiévale et moderne.

Présentation : Images et représentation de Mahomet par les Occidentaux

Il nous propose une lecture différente sur Mahomet, vue à travers une histoire des représentations du prophète en Occident, une réflexion issue d’une longue carrière de chercheur. John Tolan commence par le rappel d’un épisode d’après une chronique du XVe siècle John TOLAN, Mahomet l’Européen, histoire des représentations du Prophète en Occident, Albin Michel, Paris, 2018, p.441, (ref 1, P.397, un « pseudo-prophète des Maures », pour illustrer une dénonciation du faux prophète, afin de justifier la sujétion des musulmans d’Espagne aux chrétiens de Castille. Il s’agissait d’un simulacre de bataille organisé par le gouverneur de la ville de Jaén, vers 1462, en demandant à ces deux cents combattants de se partager en deux groupes, dont l’un devait se déguiser en Maure avec la tenue et la barbe en postiche. A partir d’un faux motif rédigé par le connétable don Miguel Lucas de Iranzo qui fait dire dans la bouche du faux représentant du roi de Maroc, dirigeant la fausse armée « Maure » que la bataille doit être engagée car les habitants du royaume de Grenade se seraient plaint de l’absence de protection du prophète Mahomet. Donc le faux représentant du roi du Maroc « est venu se conformer à la loi chrétienne et proposer un affrontement entre chevaliers marocains et chrétiens ». La bataille a duré trois heures de joutes aboutissant à un résultat prévisible celui de la défaite des armées maures et le chevalier incarnant le roi du Maroc dit ceci :
« Vous avez gagné, votre Dieu vous aide à l’emporter, alors mes Maures renégats et moi-même, nous répudierons notre prophète Mahamad et les livres de notre loi que j’ai apportés avec moi… ».
Ainsi « des juristes et des chroniqueurs dénigraient le prophète de l’islam pour légitimer la conquête de terres musulmanes et la soumission des sujets musulmans au pouvoir des rois chrétiens ».John TOLAN, Mahomet l’Européen, histoire des représentations du Prophète en Occident, Albin Michel, Paris, 2018, p.441, (p.109)

Image de Delacroix

(Eugène Delacroix, étude pour « Mahomet et son ange », dessin et aquarelle, XIXe siècle, Paris, musée du Louvre)

Puis l’historien soumet un autre exemple sur la représentation par les Occidentaux de Mahomet avec un dessin de Eugène Delacroix, « Mahomet et son ange », dessin aquarellé du XIXe siècle (conservé au musée du Louvre, Paris). Il s’agit d’une étude pour le plafond de la bibliothèque du palais-Bourbon, siège de l’Assemblée nationale à Paris mais le projet ne fut pas retenu. On aperçoit sur ce dessin, Mahomet assis sur une marche, le coude appuyé sur le socle d’une colonne, dans une position qui peut évoquer le sommeil ou la contemplation. Pour John Tolan l’image est ambiguë car on a du mal à trouver la meilleure interprétation mais toutefois l’image donnée de Mahomet est apaisée et non agressive.

A partir de ces deux exemples l’historien montre que la figure de Mahomet pour les Occidentaux est avant tout un objet de fascination ou d’admiration et qu’il occupe une place aussi paradoxale qu’essentielle dans l’imaginaire européen. « Il a tour à tour engendré la peur, la répulsion, la fascination ou l’admiration mais rarement l’indifférence ». L’objet de sa conférence est de nous présenter particulièrement la place de Mahomet et sa représentation dans la culture européenne du Moyen Age à nos jours.

Images et représentation de Mahomet au Moyen Age par les Occidentaux : entre idolâtrie et hérésie

Image de Mahomet dans la Chanson d’Antioche, XIIIe siècle

(La chanson d’Antioche, fin XIIIe siècle, Paris, BNF, MS Français 786, F.186v.) (p.201)

John Tolan analyse une première image extraite de la chanson d’Antioche, fin XIIIe siècle, qui relate la prise de la ville lors de la première croisade, conservée à la BNF de Paris, montre Sansadoine, un général sarrasin vaincu, en train d’abattre l’idole Mahomet. L’enluminure représente des Sarrasins idolâtres devant Mahomet, le dessin inséré dans la lettre initiale M de Mahomet. A gauche on distingue les rois sarrasins et à droite du dessin Mahomet représenté sous forme d’une statue attaquée par un chevalier. A travers cette représentation c’est l’évocation du fantasme dans le monde latin de la victoire des croisés sur la religion des Sarrasins avec la symbolique de la destruction des idoles. Dans la partie gauche du dessin, les rois musulmans sont représentés comme les rois chrétiens aux têtes couronnées, les mains jointes vers Mahomet représenté nu et sous la forme d’une statue mais qui est abîmée. John Tolan avance l’hypothèse d’un acte volontaire d’un lecteur contemporain de la chanson d’Antioche ou plus tardif. Ici Mahomet est défié et vaincu.

A travers cet exemple l’historien montre comment l’islam est perçu comme un culte idolâtre et Mahomet représenté comme un des principaux dieux. Cette image de Mahomet est caractéristique de nombreuses chroniques qui racontent la prise de Jérusalem en figurant l’ennemi sous les traits d’un païen idolâtre avec comme dans cette représentation une transposition du culte des saints pratiqué par les chrétiens de manière troublante. Pour John Tolan, une analyse de cette représentation que l’on retrouve détaillée dans son livre, « la nudité de l’idole rappelle clairement la statuaire de l’antiquité gréco-romaine païenne ; elle s’en sert peut-être aussi à différencier cette idole des statues de saints qui auraient qui auraient pu occuper la même place dans une scène de dévotion chrétienne ».John TOLAN, Mahomet l’Européen, histoire des représentations du Prophète en Occident, Albin Michel, Paris, 2018, p.441, (p.147)

(Mahomet prêchant, BNF, MS Français 226, f.243, attribué peut-être à Maître de Rohan)

A la suite de ce premier éclairage sur la représentation médiévale volontairement déformée du représentant du culte de l’islam, l’historien nous présente une autre vision des Latins, un Mahomet charlatan et hérésiarque, à partir d’une autre représentation du prophète, une image de Mahomet prêchant avec une colombe sur l’épaule et parfois complétée par un taureau apportant le coran sur ses cornes ; un thème iconographique renouvelé sur plusieurs siècles à partir d’un récit original recopié par Laurent de Premierfait en 1409, un humaniste vivant à la cour du roi de France Charles VI, qui entreprit de traduire une œuvre de Jean Boccace (1355-1373). Il raconte la vie de Mahomet. Naissance à la Mecque, devenu marchand, Mahomet racontra des juifs et des chrétiens, il épousa « Cadige », il se présenta comme le nouveau messie et sa renommée grandit. L’auteur de cette biographie écrite au XVe siècle rajouta une suite après avoir lu dans un chapitre du « Miroir historial », une traduction en français médiéval d’une chronique encyclopédique rédigée en latin par Vincent de Beauvais au XIIIe siècle »John TOLAN, Mahomet l’Européen, histoire des représentations du Prophète en Occident, Albin Michel, Paris, 2018, p.441, (p.71), une histoire étonnante pour discréditer le prophète. En effet Laurent de Premierfait raconte qu’après s’être déclaré prophète, Mahomet aurait dressé une colombe pour venir picorer des grains de blé dans son oreille, il aurait expliqué à la foule surprise de voir l’oiseau se poser sur son épaule et rentrer son bec dans son oreille qu’il aurait expliqué que c’était le Saint Esprit qui serait venu lui parler. Ce récit correspond à toute une tradition littéraire et iconographique entretenue par les auteurs latins à partir du XIIe siècle pour discréditer Mahomet en le présentant comme un faux prophète qui aurait trompé les sarrasins en utilisant un subterfuge.

On retrouve ce même thème du faux prophète dans d’autres exemples iconographiques jusqu’au XVIe siècle avec l’exemple de Mahomet représenté en habit turc pour le dénigrer ou bien dans une traduction du coran en allemand. On retrouve les mêmes éléments de figuration avec la colombe, le taureau, le glaive pour signifier que c’est un faux prophète. Une autre image de l’auteur déjà cité, John Israël de Bry et Jean Théodore de Bry dans Acta Mechmeti I. Saracenorum principis, (1597) évoque une représentation étrange et inattendue de pèlerins en adoration devant le cercueil flottant de Mahomet, une scène imaginaire de miracle pour dénoncer le speudo prophète.

Image du faux prophète dans un cercueil flottant

(John Tolan évoque le thème de la représentation de Mahomet en faux prophète au RVH de Blois)

Cette représentation parmi tant d’autres autour de ce thème du cercueil flottant de Mahomet c’est construit à partir d’une série de légendes remontant au XIIe siècles, dont Laurent de Premierfait fut un des premiers à raconter ce mythe, devenu un classique de l’iconographie des cartes du monde. Dans l’atlas catalan (vers 1375), on découvre un sarrasin en turban agenouillé devant la ville de Mecha, au milieu de laquelle flotte un cercueil. Au dessus, la légende explique que les Sarrasins vont à Mécha, pour visiter le tombeau de leur prophète John TOLAN, Mahomet l’Européen, histoire des représentations du Prophète en Occident, Albin Michel, Paris, 2018, p.441, (p.104). Mahomet représenté comme un idole a perduré jusqu’au XIXe siècle précise l’historien. La multiplication des légendes polémiques attribuant au prophète de l’islam des représentations avec le taureau, la colombe, le cercueil flottant, se poursuivent même dans les représentations mentales pour dénoncer certains comportements par analogie, par exemple le destin des femmes suspendu « comme le cercueil de Mahomet dans le conte populaire »John TOLAN, Mahomet l’Européen, histoire des représentations du Prophète en Occident, Albin Michel, Paris, 2018, p.441, (p.105) dans un écrit sur la Défense des droits des femmes, (1791) par Mary Wollstonecraft.

Image de l’Atlas Catalan

(Sarrasin en prière devant le cercueil flottant de Mahomet à la Mecque, Atlas catalan, BBNF, MS Espagnol 30)

Images et représentation de Mahomet par les Occidentaux depuis le XVIe siècle : entre législateur et bienveillance

Au cours du XVIe au XVIIIe siècle, l’image de Mahomet est parfois utilisée pour servir une cause, en particulier lors des querelles religieuses entre catholiques et protestants. John Tolan présente une illustration de propagande dans laquelle Mahomet est utilisé comme un intermédiaire pour appuyer des arguments dans les querelles entre chrétiens. Il s’agit d’un almanach publié à Paris en 1667, une image montrant « l’imposteur Mahomet » en enfer aux côtés du « séducteur Calvin »John TOLAN, Mahomet l’Européen, histoire des représentations du Prophète en Occident, Albin Michel, Paris, 2018, p.441, (p.153). L’historien médiéviste nous décrypte l’image. « On distingue sur la droite de l’image, un « hérétique » protestant tirant sur la barbichette de Calvin et lui mettant un de ses livres ouverts sous le nez, tandis que un autre, à l’arrière, s’apprête à l’assommer d’un coup de bâton » Idem, p.150. « Sur la gauche le pacha de Buda, le gouverneur ottoman de l’actuelle Budapest, piétine le Coran et menace le faux Prophète de son épée, tandis qu’au centre, un démon hilare observe la scène »Idem, p.150. Pour John Tolan, cette représentation peut être interprétée comme une signification pour mieux dénoncer les chrétiens déviants, ici les calvinistes et Mahomet utilisé comme prétexte et non comme objet de rejet.

(John Tolan évoque une autre représentation de Mahomet en faux prophète au côté de Calvin)

A la même époque, des retables relatifs à l’Immaculée Conception donnaient une image fort différente du Prophète. La doctrine de l’Immaculée Conception, devenue un dogme officiel en 1854 repose sur la croyance selon laquelle « la vierge Marie aurait conçue sans péché », et cela fit « l’objet de vifs débats au sein de l’Eglise catholique » au cours du Moyen âge jusqu’au XIXe siècle.

(Michele Luposignoli, Disputa (1727), d’après le modèle de Nikola Bralič (1518), Santa Maria de Poljud (Split) )

Un retable peint par Michele Luposignoli en 1727, qui reprend un modèle de Nikola Bralič (1518), montre la Vierge dans une salle de cours, entourée de nombreux docteurs de l’Église tenant des parchemins figurant leurs écrits en faveur de cette doctrine. Et on voit, en bas à droite, Muhammad, portant un rouleau avec le texte : « Il n’y a aucun de ceux issus d’Adam que Satan ne tient, sauf Marie et son fils: Muhammad dans le Coran »Idem, p.151. Même Muhammad et Luther (deuxième personnage en bas) soutiennent la doctrine de l’Immaculée conception. Certes, ils sont relégués en bas du tableau, mais ils n’en demeurent pas moins des témoins. C’est d’autant plus étonnant quand on songe qu’il s’agit d’un retable destiné à orner l’autel d’une église. Mahomet devient une figure positive, digne de figurer sur un portrait de la Vierge destinée dans une église de culte catholique.

John Tolan évoque ensuite une autre grande controverse européenne, celle qui opposa au XVIIIe siècle, les philosophes et déistes d’un côté et les religieux de l’autre. La représentation du prophète est utilisée dans les attaques des philosophes contre la religion (et en particulier contre l’Église catholique. Le regard change sur l’islam et son prophète pour mieux critiquer l’Église. Henri, comte de Boulainvilliers, écrit une Vie de Mahomed (publiée en 1730, après sa mort). Pour lui, « Muhammad est un messager inspiré que Dieu envoya pour confondre les chrétiens orientaux querelleurs, pour libérer l’Orient du joug despotique des Romains et des Perses, et pour répandre la connaissance de l’unité de Dieu depuis l’Inde jusqu’à l’Espagne. Mahomed, dit Boulainvilliers, adopta le meilleur du christianisme, n’en rejetant que les abus : le culte des reliques et des icones, le pouvoir de prêtres et de moines ignares. Boulainvilliers s’élève contre les auteurs chrétiens qui, dans leur haine pour la religion rivale, insultent le prophète »Idem, p.231. Mahomet est présenté comme un modèle pour les rois éclairés du XVIIIe siècle en Europe.

Les impies, pour Boulainvilliers, ne sont pas les musulmans, ce sont les chrétiens qui refusent de reconnaître que Muhammad était inspiré et guidé par Dieu. On a parfois présenté ce texte comme un témoin éclatant de l’esprit de la tolérance qui anime le siècle des lumières. Mais ce portrait flatteur de Muhammad pour John Tolan, est peut-être avant tout une critique implicite de l’Église catholique, son Mahomed est un déiste éclairé qui se bat contre la superstition et l’abus de pouvoir des clercs. Muhammad est utile, dans cette controverse, encore une fois comme étalon sur une échelle comparative : la présentation franchement positive du prophète permet à Boulainvilliers de souligner l’état abject de l’Église.

John Tolan rappelle qu’à l’époque des Lumières, on trouve aussi la stratégie inverse, attaquer Muhammad comme figure du fanatisme. c’est le choix de Voltaire dans sa pièce de théâtre Mahomet ou le Fanatisme (1742). Mahomet serait un imposteur fourbe qui use de l’intrigue, du mensonge et du meurtre pour obtenir ce qu’il veut, à savoir le pouvoir, une jeune femme dont il s’était épris, et le titre de prophète. Mais à travers la figure du prophète fanatique et manipulateur, c’est surtout l’Église catholique qui est visée. Voltaire révisa son jugement sur Mahomet perçu comme un fanatique après avoir lu Boulainvilliers.

Aux XVIII et XIXe siècles une figure nouvelle de Mahomet apparait, celle du législateur. Mahomet est présenté comme le pendant de Moïse, celui qui apporta les lois à son peuple. Aux Etats Unis, une frise sculptée sur le mur au dessus du banc de la Cour Suprême de Justice à Washington par un artiste américain d’origine allemande, Adolph Weinman (1870-1952) en 1935, représente Mahomet parmi les dix-huit plus grands législateurs à côté de Justinien et de Charlemagne pour marquer une tradition millénaire de la justice. Son rôle de législateur pour son peuple Arabe ainsi que son rôle de réformateur religieux sont valorisés tout en gommant la partie religieuse.

John Tolan termine sa conférence par une autre image positive de Mahomet, la représentation de la figure du prophète dans le cadre de la colonisation française dans l’entre-deux-guerres avec l’exemple de la fresque de Louis Bouquet du salon du ministre Paul Reynaud, pour l’exposition coloniale de 1931, conservée aujourd’hui au musée des Arts d’Afrique et d’Océanie. Cette représentation de Mahomet avec au dessus de sa tête l’arrivée de l’ange Gabriel venu lui apporter la révélation, dans un décor très orientaliste, avait pour but de montrer les bienfaits de la France aux colonies. Cette représentation positive du prophète avait pour message de la part des colonisateurs la bienveillance à l’égard de l’islam.

John Tolan nous a montré à travers une brillante conférence documentée et passionnante sur l’histoire des représentations de Mahomet en Occident, que le prophète de l’islam est une figure centrale de notre culture européenne depuis le Moyen Age jusqu’à nos jours. Il nous a montré à travers les nombreuses iconographies comment la figure de Muhammad a été exploitée dans les controverses européennes. John Tolan nous invite à réfléchir sur la déconstruction des images pour mettre à nu les stratégies rhétoriques et comprendre les enjeux des différentes représentations. Je convie les lecteurs à lire le dernier ouvrage particulièrement éclairant de John Tolan aux résonnances actuelles.