Rencontres d’Archéologie de la Narbonnaise 2018

Du mardi 13 au samedi 17 novembre 2018, se tiendra la 6e édition des Rencontres d’Archéologie de la Narbonnaise. Cette manifestation, sans avoir encore le rayonnement des Rendez-vous de Blois, du FIG de Saint-Dié ou du Festival Géopolitique de Grenoble, commence à prendre sa place dans le paysage des événements intellectuels et culturels liés à l’histoire ou la géographie. Ces Rencontres sont d’une grande richesse et se déclinent sous des formes variées, festival du film d’archéologie, salon du livre, expositions, conférences, et ce en divers lieux de la ville. Depuis l’an dernier, les Clionautes ont choisi de s’intéresser de près à cet événement et ils sont devenus association partenaire. Une équipe sera présente tout au long de la semaine pour dresser un panorama le plus complet possible, sous forme de comptes-rendus écrits, d’interviews, de captations vidéo, de ce que l’archéologie peut apporter dans la connaissance des sociétés du passé.

Nous le savons tous, l’archéologie ne peut plus être considérée aujourd’hui comme cette simple « science auxiliaire de l’histoire » à laquelle on l’a longtemps cantonnée, réduite même, pourrait-on dire. Les approches scientifiques sont à l’heure actuelle, dans le domaine des sciences sociales comme ailleurs, pluri / transdisciplinaires. La compréhension des sociétés du passé, dans leur organisation politique, sociale, économique, mentale, nécessite une collaboration féconde entre toutes les sciences : anthropologie, archéologie, histoire, géographie, sociologie, ethnologie… Chaque discipline gardant bien entendu ses spécificités propres et sa méthodologie.

Doit-on pour autant parler d’une « autonomisation » de l’archéologie ? Au premier abord, on serait tenté de le penser, d’autant qu’elle utilise à son tour des « sciences auxiliaires » comme la dendrochronologie, la climatologie, la génétique, la pédologie, la micro-morphologie ou des techniques de pointe comme la photographie aérienne par drones, les scanners, les lasers… Pourrait -elle-elle alors se passer de l’Histoire ? On peut se poser la question en effet pour les périodes sans écritures des temps dits « préhistoriques », et pour tout ce qui a trait à la paléoanthropologie. Mais certainement pas dès que l’on aborde la protohistoire. Comprendre par exemple la civilisation dite gauloise, sans s’intéresser de près à ce que les Romains en disent n’a pas de sens. Et puis, le travail de l’historien ne se limite pas à l’interprétation critique des textes, même si cela reste son objet d’étude principal. Il vaudrait mieux, je crois, considérer ces deux disciplines comme intimement liées, chacune s’appuyant sur l’autre, en interaction donc, pour interroger le passé, nous donner à voir, à comprendre le fonctionnement des sociétés humaines dans leur organisation matérielle et sociale, leurs évolutions, leurs ruptures aussi, sur le temps court comme sur le temps long.

Le programme, que vous pourrez trouver en lien en fin de page, est riche et éclectique. En sus de la projection de films, du salon du livre et des conférences, se tiendra une journée professionnelle, consacrée à l’apport de la 3D comme outil de recherche et de médiation culturelle et pédagogique, à laquelle notre collègue William Brou, spécialiste des jeux vidéo et notamment « d’Assassin’s Creed », participera.

Du Groenland des Vikings à la cité inca de Choquequirao, des oppida gaulois aux établissements commerciaux des Swahilis en Afrique de l’Est, de la route d’Hannibal par les cols alpins aux statues édifiées par les Râpa Nui sur l’île de Pâques, de l’humanité européenne de Neandertal à celle africaine de Sapiens, c’est à un beau voyage dans l’espace et le temps des Hommes que ces Rencontres d’Archéologie nous invitent.

https://www.rencontres-archeologie.com/

Richard Andrieux, lycée Lacroix, Narbonne.