Enseigner l’Histoire et la Géographie au temps de la pandémie.

Déjà une semaine passée pour ces vacances marquées par des limites de circulation. 

En attendant, les diverses remontées que nous avons des territoires montrent que les effets d’annonce sur la vaccination prioritaire des enseignants ne se traduisent pas vraiment dans la réalité.

Comme historiens pourtant, nous savons l’importance d’une organisation efficace face à un risque majeur. Et cette pandémie, dont les effets sont dévastateurs aujourd’hui, notamment au Brésil, constitue bien une menace.

Comme géographes également, nous savons comment certaines sociétés, et pas seulement celles sous contrôle de régimes autoritaires, ont pu s’adapter à cette situation particulièrement difficile.

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Le démerdentiel est de retour pour les professeurs

Nous serons amenés à reprendre l’enseignement à distance à partir du 26 avril jusqu’au 3 mai. Rien n’aura changé très probablement. Peut-être que cette fois-ci, ce ne seront pas des hackers russes qui seront à l’origine des dysfonctionnements des plates-formes, mais des nord-coréens, des séparatistes du Donbass, et pourquoi pas des extraterrestres ! (Il y a bien des petits hommes verts dans le Donbass, mais ce ne sont pas des extraterrestres ! )

Alors que nous avons eu près d’une année pour mettre en œuvre des solutions, comment les enseignants en général, les professeurs d’histoire et de géographie en particulier, vont-ils pouvoir assumer une situation difficile ?

Force est de constater que la réponse de l’institution n’est pas à la hauteur. En dehors du toilettage de quelques plates-formes, très incomplètes d’ailleurs, et de quelques incantations dispensées, le « démerdentiel» est de nouveau de sortie.

Nous avons droit encore aux injonctions à ne pas utiliser les outils numériques qui fonctionnent, avec des fake news concernant les failles de sécurité des outils qui ne sont pas agréés par l’éducation nationale, mais qui sont quand même utilisés par de nombreux chefs d’établissement, des inspecteurs, des DASEN, bref des cadres qui préconisent l’utilisation de plates-formes qu’ils se gardent bien d’utiliser. En Europe, Zoom est très largement utilisé. Et c’est avec cet outil que nous avons été auditionnés à l’Assemblée nationale, le 9 mars dernier. 

Nous sommes là !

Les Clionautes ont été présents pour accompagner nos collègues lors des premières mesures de fermeture des établissements. Beaucoup nous ont rejoints à cette occasion. Vous avez pris conscience que les plates-formes officielles, celles pour lesquelles on a dépensé beaucoup de moyens, ne fonctionnaient pas ou pas correctement. 

En dehors des déclarations lénifiantes sur le thème « nous sommes prêts », les technostructures de l’administration centrale comme des rectorats et leurs services numériques ne sont pas à la hauteur des défis à relever. Et cela vous le vivez tous les jours ! 

Force de proposition

Histoire-géographie - les clionautes Force de proposition

Beaucoup de nos collègues sont totalement désarmés face aux défis de l’enseignement à distance. Les dispositifs de formation chronophages et superficiels ne leur permettent pas de s’investir autant que certains pourraient le souhaiter. C’est pourtant un défi à relever. Ce que ces épisodes distanciés ont quand même pu montrer c’est aussi cette défiance systémique d’un nombre significatif de cadres intermédiaires à l’encontre de leurs personnels. L’école de la confiance ne nous concerne pas, à l’évidence.

Force d’action

Par nos moyens de communication autonomes et rigoureusement indépendants, nous disposons des moyens de répondre aux besoins que nos adhérents peuvent exprimer. En dehors des périodes de crise sanitaire, et depuis près de 10 ans, les Clionautes ne se contentent pas de s’agiter autour des thèmes du travail coopératif et de la mutualisation, ils les mettent réellement en œuvre.

Mais ce développement dépend de chacune et de chacun d’entre vous. 

De votre adhésion tout d’abord, de votre participation ensuite. Les Clionautes sont une pépinière de talents, mais il faut que les arbres poussent, et qu’ils donnent leurs fruits, grands ou petits, parfaits ou imparfaits. 

Adhérer

Bruno Modica
Stratégie et développement