En réponse à la déclaration du ministre de l’Education Nationale du 5 novembre Remarquons que pour une fois on a pu être informé avant les médias classiques.  Mais, curieusement, tous les enseignants n’ont pas reçu le mail, même ce 6 novembre, encore une défaillance de gestion des services informatiques académiques , nous constatons que beaucoup d’interrogations demeurent après les annonces sur l’organisation du lycée et du baccalauréat. Les Clionautes restent résolument dans leur champ de compétence et ce commentaire ne peut porter que sur les conséquences sur nos enseignements disciplinaires, du tronc commun et de spécialité. Toutefois, historiens et géographes dans la cité, au vu du contexte sanitaire, les Clionautes restent attentifs à l’environnement dans lequel ils évoluent. ( La déclaration du Ministre est en PDF en bas de page)

La réforme du bac a accouché d’un compromis mal organisé…

Le passage des E3C – épreuves communes – en contrôle continu correspond en réalité au projet initial de réforme du baccalauréat, sur lequel nous avions été consultés, comme association de spécialistes. Les E3C sont donc le résultat d’un compromis entre la volonté de maintenir un caractère national au baccalauréat et la logique d’une réforme qui voulait initialement « muscler » ce diplôme.

Or, l’expérience de la première année d’application n’a guère été convaincante, et ce avant que le Covid-19 ne bouleverse notre quotidien. 

Ainsi la diminution de facto du volume horaire du tronc commun rapportée à la réalité des programmes ne fut pas un bon signal. 

Quant à l’enseignement de spécialité, encore une fois avec l’impossibilité de traiter le programme, sa prise en compte implique un ajustement. Deux sujets Pour les deux sujets proposés, il semble qu’il y ait deux sujets de dissertation et un seul texte de commentaire. Auquel cas, cela n’empêchera pas forcément un élève d’être en difficulté si le thème qu’il n’a pas vu tombe en commentaire. Il faudrait que le ministre clarifie. seront proposés, à partir des entrées « prépondérantes des programmes ». Toutefois les dates initiales seront maintenues. Nous craignons que, comme pour la tenue des épreuves orales de français en juin dernier, il ne faille revenir en arrière dans les prochains mois. Nous rappelons le précédent des épreuves orales du baccalauréat de français l’année dernière

… et bousculé par la crise sanitaire

Tout cela se déroule dans un contexte sanitaire sur lequel l’incertitude demeure. Les difficultés majeures rencontrées au niveau de l’organisation comme au niveau matériel pour assurer la protection des personnels, des élèves et de leur environnement, en maintenant l’enseignement en présence, ne sont pas évidentes à résoudre.

La constitution de demi groupes – demandée par de très nombreuses organisations depuis les décisions de couvre-feu puis de confinement – ne lève pas toutes les difficultés rencontrées lors de la première fermeture des établissements scolaires en mars dernier.

Nous avons également – et nous continuons encore – à pointer les insuffisances des dispositifs mis en place. Les systèmes proposés par la tutelle académique se sont heurtés à la réalité du terrain. Par ailleurs, l’absence de culture numérique de nombreux acteurs est apparue au grand jour.

Si la plupart des professeurs ont essayé de s’adapter, cela ne doit pas faire oublier qu’ils ne se contenteront pas cette fois-ci de vagues promesses assorties de badges valorisant leur « agilité pédagogique ». Or la question de la mise en œuvre d’un véritable télétravail, pourtant prévu dans le Code du Travail, mais qui ne s’applique pas à l’éducation nationale, est posé. 

Les Clionautes, porteurs d’un vrai projet numérique éducatif, sont prêts à former leurs collègues

Issu dès le milieu des années 90 du développement du numérique éducatif, le mouvement des Clionautes a su s’emparer des problématiques de l’enseignement distanciel dès le début.

Nous sommes prêts, comme praticiens, et forts  de notre antériorité dans ce domaine, à élaborer des propositions concrètes, en s’appuyant sur l’expérience acquise dans notre champ disciplinaire, et dans notre modèle d’organisation.

Il n’est plus possible aujourd’hui de se contenter d’attendre des décisions venues d’en haut, comme dans les grenouilles qui demandent un roi.

Dans le domaine de la formation, et particulièrement celle des professeurs entrant dans le métier, comme dans les modalités de transmission et d’élaboration de nos contenus disciplinaires, nous sommes prêts à répondre, car ce que nous proposons, nous l’avons mis en œuvre.

La déclaration du Ministre du 5 novembre 2020