Dit ainsi il serait aisé de retrouver nos marques. Les achats au cœur des temples de la consommation, les essayages du nouveau t-shirt, du nouveau chemisier à la mode pour arriver la bouche en cœur à la réunion de pré-rentrée que nous attendons et, parfois, redoutons. Quel emploi du temps ? Quels élèves ? Ah non, pas lui. Bon, on fera avec. Au fait, c’est qui les nouveaux ? Comment ça je n’ai pas mon mercredi matin ? Quelqu’un a le calendrier des semaines pour le groupe B qui commence au second semestre ?

Seulement voilà, je ne vais pas tirer plus avant sur le fil des blagues des anciens, des vieux de la vieille, de ceux qui accompagnent, le torse bombé, les jeunes collègues que nous avons été, aussi.

Pour parler de rentrée, encore faudrait-il qu’il y ait eu une sortie. Seulement voilà, un peu à la manière des Triffides qui s’invitent sans crier gare, le tube de l’année fut une reprise bien moins enthousiasmante que celui de 1994. Nous n’avons pas vraiment dansé au rythme de la nuit, oh non, mais plutôt découvert que pour être heureux, il fallait désormais vivre masqué.

À l’heure où ces quelques lettres s’agitent sur mon écran, personne ne peut vraiment dire ce qui nous attend. Comme souvent nous allons faire au mieux et chacune et chacun vivra des expériences différentes. Nos élèves ont quitté pour l’essentiel l’école et ses avatars depuis mars. Bien entendu nous avons essayé de faire au mieux mais on ne va pas se leurrer : 6 mois sans véritable cours, sans cet échange indispensable entre le maître et ses padawans, c’est long, beaucoup trop long pour espérer retrouver des réflexes éculés et faire comme si tout allait finalement bien.

Faut-il craindre la rentrée ? Comme m’avait rappelé le regretté Jean-Christophe Victor un soir de conférence, la peur, ça ne sert à rien si on ne la positive pas. Si avoir peur signifie être prêts et réactifs, essayer de faire au mieux, travailler à plus de cohésion, alors oui, ayons peur. Mais si nous nous retrouvons totalement inhibés par  les tours de Phobos ou de Vecna alors, effectivement, cette année sera terrible.

Quelles que soient les turpitudes de ce monde, notre microcosme d’histoire géographie pourra compter sur nous. Nous, c’est vous, chers Clionautes. Vous êtes tels les fiers explorateurs au cœur de la tempête, courbant l’échine, doutant mais ne renonçant jamais, fidèles à l’esprit du capitaine MacWhirr. Alors oui, rien ne sera simple mais nous serons là pour nous épauler. Nous allons découvrir ensemble ce monde nouveau, sans baisser les bras. Nous allons affronter la mise en place des réformes avec rigueur et professionnalisme. Les différents contributeurs qui enrichissent nos sites seront là pour partager leurs expériences. Ensemble nous pourrons avancer et tenir.

Les chantiers des Clionautes sont nombreux : nous sommes en train de travailler pour rendre nos sites plus efficaces. Nous progressons même si rien n’est simple. Mais prenez la mesure des choses, parcourez clio-collège, clio-lycée, la cliothèque, clio-prépa et découvrez ou redécouvrez ces multiples ressources, de qualité, produites par l’ensemble des contributeurs. Soyez curieux et osez découvrir les réflexions que nous produisons dans le cadre de Clio-geek, preuve de la vitalité de notre mouvement. Nous serons à Blois à l’automne si d’aventure la crise actuelle nous accorde ce répit. Si ce n’est pas le cas nous serons là l’année prochaine.  En attendant nous continuerons à produire des ressources et à réfléchir au sens de notre métier. Nous vous accompagnerons toutes et tous et vous représenterons au sein des plus hautes sphères décisionnelles.

Merci à vous de continuer à nous suivre dans cette aventure. Merci aux Clionautes de nous permettre de tisser des liens entre personnes qui ne se seraient jamais rencontrées autrement. Et Corona ou pas, avançons, ensemble.