Signalé sur ce site que nous suivons régulièrement, cet article peut apparaître comme salutaire, et pas seulement pour les jeunes qui seraient « accros » aux réseaux sociaux et notamment à ce petit oiseau bleu.

Les-dangers de twitter et des réseaux sociaux

Carmen est un clip vidéo du chanteur belge Stromae qui souhaite sensibiliser petits et grands aux risques de l’addiction aux réseaux sociaux.

S’il peut être salutaire, en détournant l’air de Carmen, et notamment le célèbre « prends garde à toi », d’alerter les jeunes sur les risques d’isolement qu’une utilisation exclusive des réseaux sociaux comportent, il n’est peut-être pas inutile non plus de mettre en garde tous ceux qui considèrent que ces derniers constituent le nec plus ultra de l’engagement.

Il suffit de suivre certains comptes Twitter, pour constater à quel point certain de nos contemporains, et c’est d’autant plus grave lorsqu’ils sont enseignants, semblent confondre le suivi d’un fil Twitter quelconque avec ce que j’appellerai tout simplement l’engagement.

Toute époque comporte ses modes, et les « tweetamis », ont remplacé « les copains et les copines » des années 70. Je me souviens encore de ces « bonjour tweeterworld ! » qui marquaient le début de la journée d’un certain nombre de ces « twittos » frénétiques.

Cet adorable petit oiseau bleu accompagne ses usagers, qui affichent avec fierté leur nombre de « followers » avant de devenir de plus en plus intrusif jusqu’à les déconnecter du réel.
Que les réseaux sociaux existent, avec le développement du Web 2.0, c’est une évidence, et les Clionautes savent les utiliser. Mais nous en connaissons aussi les limites, en termes de traçabilité, d’utilisation de données personnelles, parfois de risques, car il est extrêmement difficile de faire respecter « le droit à l’oubli » par ces géants du Net qui ne sont pas soumis au droit national dont relèvent leurs usagers.
Le risque aussi est celui du harcèlement, et même les Clionautes ont pu un temps en être victimes, en étant l’objet d’un dénigrement permanent, qui parfois s’exprime encore.

dont le moins que l’on puisse en dire est qui constitue un flop magistral.
Les explications de cet échec sont de même nature que ce qui caractérise « les espaces numériques de travail » et de façon générale la lourdeur des procédures de mise en œuvre de l’institution « éducation nationale ».

Qui se souvient encore du réseau « respire » que Viaeduc est censé avoir remplacé ?

Alors oui, réseau d’échange, réseau participatif, action collaborative, mutualisation, tout cela se trouve dans l’identité constitutive des Clionautes, pionniers il y a près de 20 ans des usages numériques. Mais au-delà du monde virtuel, il y a la confrontation avec le réel et l’ancrage dans les territoires.
Il y a ces rencontres, à Blois comme à Saint-Dié, à Tours comme à Grenoble, qui affichent clairement qu’une association professionnelle ne peut se limiter à une présence épisodique sur la toile, mais bien à la constitution d’un collectif de réflexion et de travail.

À tous les enseignants, historiens géographes, pionniers pour les plus anciens, usagers « natives », pour les plus jeunes, j’ai envie de dire : « confrontez-vous au monde réel ! »
Privilégiez la relation directe, y compris avec les outils numériques avec les idées qui ne sont pas forcément les vôtres.
Une liste de diffusion, modérée, et dotée d’une charte, propriété d’un collectif juridiquement identifié, constitue à cet égard une garantie de bonne pratique.
Et si le logo des Clionautes croise parfois ce petit oiseau bleu, nous ne sommes pas dupes pour autant.
Aux formules lapidaires, en 140 caractères, je préfère incontestablement le texte argumentatif, la construction raisonnée, et au final la compréhension du monde à l’émotion.

Bruno Modica