La véritable histoire des 12 Césars par Virginie Girod.

Préfecture, 12/10/19 à 17h (1h)

La salle de la Préfecture est comble.

Virginie Girod aborde la genèse de son ouvrage : La Véritable histoire des 12 Césars. Titre prometteur pour quiconque a déjà fréquenté les écrits de Suétone…

En Master 1, l’auteur nous raconte qu’elle a acheté les 12 Césars et s’est passionnée pour Suétone qui est loin d’être le « chouchou » des historiens. Tacite fascine plus en effet par ses talents de romancier. Suétone passe pour un petit écrivain qui entre dans les rumeurs du palais et la psychologie des empereurs. C’est un auteur considéré comme mineur pendant longtemps. Pourtant, il a accès aux archives du palais sous Hadrien et est au fait des rumeurs graveleuses qui viennent de la rue. C’est le chroniqueur de la vie intime des empereurs et c’est en cela que cet auteur si controversé pendant longtemps est passionnant.

Virginie Girod nous plonge dans la saga familiale de ces 12 Césars. Si elle retransmet avec enthousiasme cette fresque historique qui l’a tant passionnée, il n’en demeure pas moins que le discours tenu n’est pas adapté à un public averti. Les auditeurs vont en effet entrer dans la vie du premier des César, celui qui donnera son nom au titre utilisé par les empereurs, le seul qui n’a jamais été empereur mais dictateur à vie. Elle commence par l’ascension de César au Ier siècle, siècle de perturbations politiques importantes et où la Res Publica connaît de multiples crises. C’est dans ce contexte que César s’imposera. Elle indique qu’il a été victime des proscriptions de Sylla alors qu’il était jeune homme et qu’il a dû fuir. C’est un personnage séducteur, charismatique et séduisant qu’elle va nous peindre. Elle aborde ainsi des éléments connus de sa biographie : sa rencontre avec Cléopâtre, le meurtre dont il est la victime… Sa vie devient un véritable feuilleton conté avec enthousiasme par la narratrice. Il n’en demeure pas moins que des parallèles malheureux sont faits (le triomphe n’est pas un 14 juillet…) et que nous n’apprendrons rien sur le personnage.

Par ailleurs, la mort de César laisse place à une interprétation toute personnelle : César, pour Virginie Girod, n’a pu ignorer le complot fomenté à son égard. Les avertissements de Spurinna n’ont pu ne pas être entendus. Le nombre même des participants lui fait penser que des fuites ont forcément au lieu. Ce serait donc un César à qui tout a réussi mais sans plus d’ambition qui se rendrait à la Curie le jour des Ides de Mars, un César qu’une mort spectaculaire rendrait immortel. Le terme de suicide est employé. Mais sans sources réelles, Stéphanie Girod reste-t-elle dans le champ historique ?

L’intervenante retracera ensuite les débuts d’Octave, devenu Octavien par adoption (le nom n’étant pas la marque d’un diminutif péjoratif comme elle le laisse croire mais venant du nomen du jeune homme auquel on ajoutera le suffixe -anus après l’adoption par testament de César).

En conclusion de cette heure de conférence, où l’auteure a « raconté le début de la saga » et a introduit quelques personnages, elle invite le public à la découverte de son livre de douze biographies d’empereurs. Elle y mêle des passages de fiction en début et fin de chapitre avec l’insertion notamment de dialogues.

Cette approche biographique s’avère sans réel intérêt. L’exposé linéaire devient rapidement ennuyant. Le propos s’adresserait davantage à un public scolaire ou néophyte. Un titre accrocheur mais nous n’apprenons rien… Lisez plutôt Suétone…