Géopolitique de l »Europe – LE MOOC (2)

Comment ce projet a-t-il été conçu ? Combien de temps a-t-il eu de préparation ?

Le Mooc offre des possibilités variées d’innovation et de langages pédagogiques. Il offre aussi la possibilité de proposer cet état d’esprit sur l’enseignement de la construction européenne à un nombre potentiellement illimité de personnes. Cela faisait donc deux ou trois ans que l’idée de faire un mooc sur l’Europe me traversait l’esprit. Comme souvent, il y a eu un concours de circonstance. Cela faisait longtemps que Philippe Perchoc et moi avions envie de préparer un cours ensemble au sein du très dynamique master affaires européennes de Sciences Po, en raison de nos affinités pédagogiques. Je connaissais moins Thomas Raineau, mais je savais que son goût pour la rigueur, le dynamisme pédagogique et à la diffusion des connaissances étaient en écho au nôtre. J’avais aussi proposé à Marion Gaillard, avec qui nous préparons depuis plusieurs années des cours ensemble à Sciences Po, mais son emploi du temps ne lui a pas permis de rester dans l’équipe dans la phase de réalisation et de production. Lorsque Sciences Po, où je suis en poste, a lancé un appel à projet en interne, j’ai déposé une première proposition de structure et d’activités incluant notamment un serious game, en l’occurrence un jeu de rôle, par séance hebdomadaire. Cette proposition acceptée, nous l’avons affinée avec Philippe lorsqu’il s’est agit de la formuler pour l’appel à projet de la Communauté d’universités et d’établissement Sorbonne Paris Cité, dont Sciences Po et Paris 3 sont deux des membres.

Fort de cette double labellisation et de ce double soutien, nous nous sommes lancés à trois co-auteurs dans l’aventure, en étroite liaison avec trois autres acteurs dont la mobilisation a été déterminante au sein de Sciences Po : le service des projets numériques qui a joué le rôle pivot que peut jouer un producteur en radio ou en audiovisuel, le service audiovisuel, précisément, et l’atelier de cartographie. Au delà du portage de projet et des trois auteurs, ce sont donc une quinzaine de personnes, qui ont été impliquées et se sont mobilisées dans la production.

De la structure du projet à sa publication, il y neuf mois de travail. Après la conception de la structure et du plan détaillé que nous avons achevé en juillet, l’écriture et la réalisation se sont déroulées sur quatre bons mois de travail de grosse intensité, de septembre à janvier. Depuis l’ouverture, en février, le travail est moindre, mais il reste constant. De plus, au fur et à mesure de la construction du mooc, nous avons appris beaucoup dans ce travail d’équipe, et nous avons eu de très nombreuses idées qui ont germé dans cette confrontation et cette mutualisation des compétences. Mais nous nous sommes tenus au cadre du projet initial. A savoir : mettre à disposition les connaissances académiques et scientifiques du secteur des études européennes, dans un langage et dans une forme qui favorisent son appropriation par un grand nombre de personnes et d’usagers, en privilégiant l’angle et la démarche géopolitiques pour faire tenir le tout ensemble. Le mooc se décompose donc en modules courts qui sont à la fois liés ensemble et autonomes les uns des autres : c’est une façon souple, inspirée des usages d’internet et des pratiques sociales, de répondre à une grande diversité de situations d’apprentissage et de temporalités. Il est possible de pratiquer ce mooc un quart d’heure par jour, ou d’y passer deux heures par semaines ; voire de passer huit à dix heures d’affilée en pratiquent les six séances d’un bloc. Le résultat est très perfectible, et les discussions sur le forum des apprenants en témoignent.

Comment une association de praticiens de l’histoire de la géographie comme les Clionautes avec sa veille éditoriale, la Cliothèque, peut-elle s’insérer dans ce projet ?

Il me semble que les associations qui, comme les Clionautes, réfléchissent aux pratiques éducatives et pédagogiques, pourront trouver à s’emparer de ces contenus. La cliothèque jouera aussi, je l’espère, ce rôle essentiel qui est le sien avec les livres et les films, à savoir celui d’un regard critique et constructif sur les contenus et l’usage qui peut en être fait. La meilleure façon d’éprouver l’ utilité des contenus du mooc géopolitique de l’Europe est de se les approprier. Si ce mooc géopolitique de l’Europe devenait comme une banque de ressources et d’inspirations, individuelles ou collectives, pour les professeurs dans leurs classes et leurs établissements, c’est ce qui pourrait lui arriver de mieux. Au sein de l’équipe pédagogique de ce mooc, nous avons l’intuition qu’il y a de nombreux usages des activités que nous proposons auxquels nous n’avons pas du tout pensé, et qui seront inventés par les apprenants, qu’ils soient enseignants ou pas. D’autant qu’il y a des apprenants de tout statut et de plusieurs pays et régions du monde.

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