Une exposition à ne pas manquer avant le 9 mars 2008 !

Cette exposition est organisée autour de la personnalité de Benjamin Franklin (1706–1790): 340 peintures, sculptures, objets et documents. Elle regroupe les collections du musée Carnavalet ainsi que les prêts de plusieurs institutions de renom, dont la Bibliothèque nationale de France, le Château de Versailles, le musée national de la coopération franco–américaine de Blérancourt …

On y découvre toutes les facettes de ce personnage étonnant et curieux de tout, dont on connait surtout l’invention du paratonnerre et le rôle dans la révolution américaine.

Le parcours de l’exposition :

– «Docteur Franklin».

Y sont détaillés les évènements principaux de sa biographie avant 1776.
Il fera 4 fois le voyage entre le nouveau continent et la France dont le plus important le fera séjourner en France de 1776 à 1785.

Tout d’abord imprimeur à Philadelphie, puis rédacteur en chef de son journal, l’Almanach. Ayant obtenu une certaine fortune, il se consacre à partir de 1748 à l’étude de l’électricité. Il inventa le paratonnerre suite à ses expérimentations.
Une vidéo montrant les effets de la foudre sur une maquette de maison avec et sans paratonnerre est très parlante pour les visiteurs grands et petits.

Ses paroles : «le culte le plus agréable à Dieu est de faire du bien aux hommes» sont illustrées par la fondation d’institutions publiques liées à l’éducation et à la promotion des connaissances.

Il a aussi le temps de s’engager dans la vie politique.

La guerre d’indépendance éclate en 1775, année du retour de Franklin à Philadelphie après son 3è voyage en Europe. Autrefois favorable au roi britannique, il fait désormais partie des indépendantistes américains. Toujours très populaire, il est alors élu député de Pennsylvanie au Congrès continental et participe à la rédaction de la déclaration d’indépendance du 4 juillet 1776.

Il est envoyé en 1776 par le Congrès américain comme commissaire pour négocier un plan de Traité avec la France.

– «Guerre et diplomatie»
Cette partie de l’exposition montre le rôle de Franklin dans le conflit.

Après la victoire américaine de Saratoga contre l’Angleterre, la France soutient les Américains.
Un traité de commerce et d’alliance est signé le 6 février 1778 entre la France et les Etats-Unis par Franklin, Deane, Lee et Gérard.

Le 17 juin 1778 la victoire navale de la Belle Poule contre l’Aréthuse (navire anglais) montre le début de l’engagement maritime de la France.
Un tableau évoque cette bataille qui dura 20h, fit 40 morts et 57n blessés. A la suite de cette victoire, louis XVI déclare officiellement la guerre à l’Angleterre le 10 juillet et au cours de ce moi, un corps expéditionnaire français dirigé par Rochambeau débarque.

Le 19 Octobre 1781, la victoire franco-américaine de Yorktown marque la fin des hostilités. Le 3 septembre 1783 le traité de paix avec l’Angleterre est signé à Versailles par la france, les Provinces Unies et l’Espagne et à Paris par la délégation américaine. Le manuscrit de ce traité est visible ici.

Des personnages de ces épisodes sont présentés dans cette partie comme Sartine, secrétaire d’Etat à la marine (après avoir été lieutenant général de police); le marquis de Castries qui le remplace après la disgrâce du premier par Necker en 1780 , le comte de Vergennes ministre des affaires étrangères en 1774.

Un document particulier est présenté dans cette partie : un «contrat entre le roi de France et les 13 Etats de l’Amérique septentrionnale». Franklin a été missionné et à obtenu le 16 juillet 1782, le rééchelonnement de la dette américaine de 18 millions de livres. Le Congrès ne pouvait pas s’en acquitter pour la date limite du 1er janvier 1788.

– «La vie à Passy»

En France il s’est installé à l’hôtel de Valentinois, le propriétaire, Jacques-Donatien Le Ray de Chaumont, intendant des Invalides, soutient avec enthousiasme la cause américaine et lui prête une partie de l’hôtel.
Nommé ministre plénipotentiaire en 1779, Franklin loue ensuite l’aile de l’hôtel qu’il habitait.
Il est présenté au riche voisinage des villages de Passy et d’Auteuil

Il est reçu officiellement par Louis XVI en mars 1779 et va parfois à Versailles le mardi jour de réception des ambassadeurs.

On peut voir des objets de la vie quotidienne de Franklin comme le livre de compte de ses dépenses domestiques, une théière, des pièces de jeux d’échec, de jeu de Whist.

– «Les amitiés intellectuelles»

Il fréquente :

* les salons des figures féminines de l’aristocratie libérale : Mme Helvétius, Mme d’Houdetot, la marquise de La Fayette.

Mme Helvétius occupe une place à part, surnommée «Notre Dame d’Auteuil» par ses amis, elle a plu à B.Franklin qui la demande en mariage. Elle le refuse. Des petits billets de celui-ci sont présentés dans l’exposition.

* les cafés en vogue parmi les encyclopédistes dont certains sont mis en valeur dans l’exposition.

* la loge des Neuf soeurs

* la société royale de médecine.
Il est membre associé de cette société à partir du 16 Août 1772 où il a voix délibératrice en matière scientifique, il assiste aux séances et correspond souvent avec Vicq d’Azy sur des sujets très variés comme les méfaits du plomb, les cimetières comme foyers d’infection, l’hygiène de vie, …

Sa propre vie influence ses travaux : myope et presbyte il invente pour lui-même des lunettes à double foyer. Perclus de douleur, il s’intéresse aux vertus curatives des bains. Il fait alors un rapport sur l’établissement de bains Albert installé devant le quai d’Orsay.

Il a aussi des relations avec Condorcet, Lavoisier et sa femme, les frères le Roy.
Il contribue en 1784 à un rapport rédigé par Bailly sur le «mesmérisme» et ce rapport conclut à une condamnation de cette pratique de l’allemand Mesmer apparentée à la suggestion et l’hypnose.

Il revient à son premier métier en s’intéressant à l’imprimerie. il acquiert des caractères d’imprimerie, une presse et son petit-fils passera quelques mois d’apprentissage chez l’imprimeur françois Didot.
Franklin rapportera son matériel à Philadelphie dont des types en caractères italiques fondus spécialement pour lui et dénommés «Franklin» par le fondeur de caractères Fournier le jeune.

Il s’intéressse aussi aux «aérostats».

Après la première ascension des frères Montgolfier, le physicien Charles remplace l’air chaud par de l’hydrogène et le 1er ballon ainsi gonflé s’envole le 27 Août 1783 depuis le Champ de Mars jusqu’à Gonesse en présence de B. Franklin.
En novembre 1783 Franklin dresse pour l’Académie des Sciences, le Procès Verbal du premier vol aérien habité.
En 1870, au cours du siège de Paris , un ballon nommé «le Franklin» s’envole chargé de 100kg de dépêches et de 6 pigeons voyageurs.

– «un homme illustre»

De nombreux portraits , bustes et médaillons de B.Franklin ont été réalisés de son vivant . De nombreux exemplaires sont visibles dans l’exposition.

– «Constitutions et gloire»
Le parcours de l’exposition s’achève sur l’influence posthume de Benjamin Franklin.

A la nouvelle de sa mort en 1790, des cérémonies d’hommage sont organisées, des bustes sont sculptés dans des pierres de la Bastille

Son impact sur la Révolution française et le culte rendu au grand homme contribuent à forger le mythe du défenseur des droits de l’homme et des vertus républicaines.

En fin d’exposition, B. Franklin est présent sur un tableau de Dufy, «la fée électricité» de 1937, parmi d’autres scientifiques.

Informations pratiques

Le site du musée carnavalet
donne toutes les informations pratiques .

A noter qu’un autre exposition sur B.Franklin est présente au Musée des Arts et métiers :

http://www.franklin.artsetmetiers.net/main.html

En conclusion :

Un personnage à (re)découvrir !