Depuis 2013, les festivités du 14 juillet se terminent invariablement par la retransmission du Concert de Paris, un concert de musique classique gratuit organisé au Champ de Mars à Paris, avec en arrière-plan et en majesté, la Tour Eiffel. La soirée se clôture avec, à partir de 23 heures, un feu d’artifice qui, cette année, a mobilisé un millier de drones, une première en France.

Ce concert met en avant l’Orchestre national de France, le Chœur et la Maîtrise de Radio France et des solistes internationaux. Produit par Électron Libre Productions (Lagardère Studios), le concert est diffusé en direct à la radio sur France Inter ainsi qu’à la télévision sur France 2 et en Eurovision ; au total, le concert est retransmis dans une vingtaine de pays officiellement, si nous faisons abstraction des réseaux sociaux. L’orchestre a été dirigé cette année par le chef Cristian Măcelaru. La soirée est traditionnellement présentée par Monsieur Patrimoine, chaussures bleu-blanc-rouge aux pieds : Stéphane Bern.

En regardant et en écoutant le concert, il m’a semblé intéressant de se pencher, rapidement, sur la sélection musicale et les choix opérés. En effet, qui dit musique classique, dit culture élitiste, officielle, à l’opposée de la culture populaire donc … de Cliogeek. Et pourtant … Nous allons tenter de voir à travers cet exemple, dans le sillage des travaux de Jason Dittmer et Daniel Bos que, contrairement à ce que certains souhaitent ou pensent, la frontière entre culture classique, culture populaire, culture politique et géopolitique est mince.

 

La musique classique, un genre qui s’est démocratisé laborieusement

Selon la définition généralement admise dans les écoles de musiques, les conservatoires et les spécialistes de la question, la musique dite « classique » rassemble toutes les musiques qualifiées de « savantes », « occidentales », « sérieuses » et même proches du pouvoir et des élites, religieux compris, transmises par un support matériel représenté par les partitions.  Elle s’oppose à la musique dite populaire, représentée par de nombreux courants allant des vaudevilles au XIXème siècle du folklore, au rap actuel, en passant par la variété, la musique pop, le jazz et les courants culturels les accompagnant.

Pourtant les liens entre culture pop-rock, musique classique et politique parfois, restent nombreux. Le cinéma en est un parfait exemple dans la mesure où les films sont accompagnés la plupart du temps par une bande-son reposant sur la musique classique. Ce choix est effectué à la fois pour des raisons économiques (droits d’auteurs souvent inexistants), pratiques (les titres restent efficaces et rapidement disponibles) et bien sûr artistiques dans la mesure où ils sont capables de donner le souffle épique recherché dans certaines scènes, comme le montre la scène d’ouverture d’Apocalypse Now de Francis Ford Coppola (1979). Cette dernière repose sur la Chevauchée des Walkyries de Richard Wagner composée en 1870. Ce morceau est par ailleurs un parfait exemple de l’instrumentalisation politique de la musique (en particulier par l’Allemagne nazie), mais nous ne reviendrons pas dessus ici.

 

 

Dans cet exercice de la bande originale de film, John Williams a su composer des titres devenus aussi célèbres que ceux de Bach ou Mozart auprès du grand public. Un seul exemple se suffit à lui tout seul, les mots sont superflus :

Quant aux artistes pop, leur culture musicale et leur œuvre ont été et demeurent souvent influencées par la musique classique comme le montre l’exemple de David Bowie. Le rap et le hip-hop ne sont pas en reste.

 

Dans les années 80, alors que la vague K-pop n’a pas encore envahi le monde, et que les tentatives de vulgarisation de la musique classique se heurtent aux critiques les plus dégradantes possibles, c’est une artiste lyrique sud-coréenne qui, dans la première moitié des années 80, remet au goût du jour les grands classiques de la musique classique avec la volonté affichée de rendre accessible une musique qui n’attire pas spontanément le grand public : Kim Hong Hee, plus connue sous son nom de scène : K’imera. Formée à Paris, en 1984, elle sort son premier album intitulé Lost O?éra, compilation des plus grands airs d’opéra, accompagnés de batteries, de synthétiseurs, une nouveauté à l’époque pour laquelle elle fut critiquée.  Mais elle se fait aussi remarquer par ses tenues et ses maquillages extravagants inspirés de la culture coréenne traditionnelle. En opérant ce métissage de la culture classique et populaire avec une touche d’authenticité coréenne, K’imera a introduit une formule que la K-Pop développera plus tard à l’échelle industrielle avec succès.

Depuis, l’introduction de morceaux classiques dans la variété et la culture pop n’est pas rare.

Mylène Farmer, extrait de la tournée Timeless 2013 ( réalisation : François Hanss) :

Utilisation du 2ème Mouvement du Trio pour Piano N° 2 de Franz Schubert lors de l’interlude « timeless ballet »

En parallèle, en Europe, deux dates permettent de démocratiser la musique classique réputée élitiste : le 1er janvier, avec le concert très conservateur du Nouvel an organisé à Vienne depuis 1939 et celui organisé depuis 2004 à la Fenice de Venise, et le 14 juillet en France. Chacun des trois concerts est retransmis en Eurovision et contribuent à sa façon à la fois au soft power national, mais aussi, par sa programmation musicale au soft power européen, et à la transmission d’une culture et des valeurs européennes qui se veulent universalistes (même si dans le cas du concert de Vienne cela prête à discussion). A priori, la géopolitique semble absente et le lien entre la culture classique, la cuture pop et la géopolitique peu évident. Et pourtant … Tentons l’expérience avec la programmation prévue cette année à l’occasion du concert de Paris 2025, programmation pour laquelle nous n’avons aucune information quant aux raisons guidant la sélection.

Une sélection qui renvoie discrètement à la culture populaire …

Les choix musicaux opérés durant l’année 2024-2025 ont été les suivants :

1ère partie : sélection classique

Les titres sont interprétés par : Aida Garifullina (soprano), Julie Fuchs (soprano), Bruno de Sá (sopraniste), Rihab Chaieb (mezzo-soprano), Benjamin Bernheim (ténor), Florian Sempey (baryton), Gautier Capuçon (violoncelle), Dom La Nena (violoncelle), Bomsori Kim (violon), Bohdan Luts (violon), Saehyun Kim (piano), Jérôme Ducros (piano).

Hector Berlioz – La Damnation de Faust : « Marche hongroise »

Giuseppe Verdi – I Vespri Siciliani : Boléro d’Elena

Georges Bizet – Carmen : Couplets du Toréador

Georg Friedrich Haendel – Zadok the Priest

Erik Satie – Je te veux

Maurice Ravel / Didier Benetti – Boléro

Camille Saint-Saëns – Rondo Capriccioso

Jules Massenet – Werther : « Pourquoi me réveiller »

Carlos Lyra, Ronaldo Boscoli / Iain Farrington – Saudade fez um samba

Clarice Assad – Baião N’ Blues

Heitor Villa-Lobos / Juliana Ripke – Bachianas Brasileiras nº 5 : Aria

Camille Saint-Saëns – Samson et Dalila : « Mon cœur s’ouvre à ta voix »

Michel Legrand / Adrien Bekerman – Les Demoiselles de Rochefort

Max Richter – Sequence for Gaïa

Jean-Philippe Rameau – Les Indes galantes : « Forêts paisibles »

Carl Orff – Carmina Burana : extraits

Léo Delibes – Lakmé : « Duo des fleurs »

Ludwig van Beethoven – Symphonie n°9 : « Hymne à la joie »

Claude Joseph Rouget de Lisle / Hector Berlioz – La Marseillaise

Edith Piaf … L’Hymne à l’Amour

2ème partie : playlist du spectacle pyrotechnique

« La symphonie des éclairs » – Zaho de Sagazan

« Les quatre saisons de Vivaldi » – Recomposé par Max Richter

« Somewhere Over the Rainbow » / « What a Wonderful World » – Robin Schulz, Alle Farben, Israel Kamakawiwo’ole

« La Seine » – Vanessa Paradis & -M-

« Baiana » (CloZee Remix) – Barbatuques

« Samba de Janeiro » (Club Mix) – Bellini

« Résiste » – France Gall

« Paris métèque » – Gaël Faye

« New Romantics » – Taylor Swift

« Roadgame » – Kavinsky

***

Sur les vingt titres sélectionnés, sept entrent en écho direct avec la pop culture française et mondiale, et non avec la Révolution française. En effet, le concert s’ouvre traditionnellement non pas sur un morceau français lié à cette dernière, mais par l’extrait le plus connu de La Damnation de Faust suivi de la célèbre « Marche de Rákóczy » ou marche hongroise composée par Hector Berlioz en 1845. Ce morceau est repris dans le film-phare de Gérard Oury « La Grande Vadrouille », film emblématique du cinéma populaire glorifiant la France résistante, dans une scène d’anthologie où Louis de Funès dirige un orchestre :

 

Le Boléro de Ravel est un cas d’école : morceau le plus populaire et le plus universel de Maurice Ravel, qui ne comprenait pas la célébrité de son morceau. Cette musique de ballet fut composée en 1928 pour la danseuse russe Ida Rubistein, opposante au Régime communiste qui s’engagea comme infirmière volontaire durant la Première et la Seconde Guerre mondiale. La légende veut qu’à chaque minute, dans le monde le Boléro de Ravel soit joué quelquepart dans le monde, symbole de son universalisme et, à ce titre, sa présence dans la playlist rejoint l’idée d’universalisme portée par les idéaux de la Révolution française. On retrouve ce morceau aussi bien dans Rashōmon d’Akira Kurosawa, que dans les séries TV Alf  et Malcom et dans les cérémonies d’ouverture et de clôtures de nombreuses manifestations sportives, sans compter la publicité.

Un exemple : publicité pour la moutarde Maille

 

 

Le duo des fleurs extrait de Lakmé, du compositeur français Léo Delibes (1836-1891), créé en 1883 à l’Opéra-Comique de Paris, une de ses œuvres les plus célèbres. Le morceau a été repris dans de nombreux films appartement à la pop culture comme Tomb Raider, le berceau de la vie, sortie en 2003 et,True Romance, film américanofrançais réalisé par Tony Scott sorti en 1993 ( à 9′ dans l’extrait ci-dessous), et bien sûr la publicité (Peugeot et British Airways par exemple).

Extrait : True Romance, de Tony Scott, 1993

 

La même logique s’applique aux Quatre Saisons de Vivaldi, qui continuent d’accompagner l’univers de la publicité et ont fait les beaux jours des musiques d’attente au téléphone. Le compositeur Erik Satie [1866-1925], régulièrement présent depuis 2013 dans la sélection opérée, fait également partie de la sélection de cette année avec une tonalité particulière, puisque 2025 marque le centenaire de sa disparition. Personnalité originale, inclassable, mystique puis socialiste et laïc, ayant tout autant fréquenté les compositeurs et les artistes les plus renommés (Debussy, Picasso) que les chansonniers dont Vincent Hyspa pour qui il composa une trentaine de titres, Satie reste très présent dans la pop culture et demeure l’un des compositeurs français les plus écoutés et repris dans le monde. Dans la série X Files, la Gymnopédie n° 1 ouvre l’une des premières scènes de l’épisode intitulé « le Fétichiste » (« Irresistible » en VO), tandis qu’il est présent musicalement dans le jeu vidéo Zelda Ocarina Of Time. Je te veux, choisi cette année, a fait l’objet de multiples adaptations : Peggy Lee en 1951, le trio de jazz composé de Bill Evans en 1968, Tony Scotti et Eliane Elias. Il a même été utilisé dans le film de Woody Allen The Curse of the Jade Scorpion (2001) et dans le jeu vidéo Japanese Dance Dance Revolution, entre autres.

 

Enfin, Carmina Burana et le célèbre Oh Fortuna ont été intégrés à la programmation. Cette œuvre mise en musique par Carl Orff au milieu des années 30, repose sur 24 poèmes médiévaux tirés d’un recueil appelé « Carmina Burana », qui signifie littéralement : « Poèmes chantés de Beuern ». O Fortuna est certainement le morceau le plus connu  comme en atteste l’exploitation par la pop culture avec, par exemple, le film Excalibur de John Boorman sorti en 1981.

 

Le cas du morceau composé par Georg Friedrich Haendel  Zadok the Priest, en 1735. Ce morceau est l’un des quatre Coronation Anthems composés par Haendel pour le couronnement du roi George II de Grande-Bretagne en 1727. Depuis cette date, il est chanté lors de chaque cérémonie de couronnement britannique, traditionnellement lors de l’onction du souverain. Les paroles en elles-mêmes ne sont guère compatibles avec la Révolution française, à moins de se souvenir que le 14 juillet actuel fait référence à la fête de la Fédération organisée le 14 juillet 1790, censée célébrer l’union d’un roi et des citoyens de son royaume :

And all the people rejoic’d, and said :

God save the King, long live the King, may the King live for ever !

Amen Hallelujah !

 Traduction :

Sadoq le prêtre et Nathan le prophète oignirent Salomon pour le faire roi.

Et tout le peuple se réjouissait, et disait :

Dieu sauve le Roi, longue vie au Roi, que le Roi vive pour l’éternité !

Amen Alléluia !

Placé en en cinquième position sur la playlist, nous serions tentés d’y voir aussi un clin d’œil à l’alliance franco-britannique dans un contexte géopolitique tendu marqué par un renforcement de la coopération nucléaire entre la France et la Grande-Bretagne.  Mais dans le même temps, ce titre fait aussi un clin d’oeil au monde du football, sport universel et populaire par définition. En 1991, lors de la création de la Coupe d’Europe (qui deviendra plus tard l’UEFA), la ligue fait appel au compositeur britannique Tony Britten afin qu’il compose un thème musical susceptible de promouvoir la compétition. Pour cela, Britten base son morceau sur un motif de cordes ascendantes présent dans l’œuvre de Haendel, achevant de rendre similaires les deux morceaux.

Nous constatons donc à travers ces choix, une volonté (voulue ?) de proposer des musiques présentes dans la culture populaire et capables de fédérer au-delà des frontières et des classes sociales.

… et à la politique

Quelques évidences géopolitiques se sont invitées à travers cette sélection lors du concert. Nous écartons ici la Marseillaise et l’Hymne à la joie de Beethoven, tous deux hymnes officiels de la France et de l’Europe, et donc politiques.

D’abord, la politique s’est invitée avec quelques symboles incarnés par les drones qui, ici, ont un usage pacifique et non militaire, ce qui, dans le contexte géopolitique actuel, constitue un contrepoint intéressant sur l’usage et les finalités de la technologie. Durant une séquence très symbolique, ils forment une Marianne faisant face au profil de France Gall sur son titre et refrain emblématiques à plus d’un titre dans la conjoncture actuelle :

« RésisteProuve que tu existesCherche ton bonheur partout, vaRefuse ce monde égoïsteRésisteSuis ton cœur qui insisteCe monde n’est pas le tien, viensBats-toi, signe et persisteRésiste »

Capture d’écran

Si le thème de la guerre n’a pas été abordé de manière directe par la programmation, certains titres peuvent entrer en résonance avec les tensions géopolitiques actuelles, indirectement avec l’extrait de Carmen choisi, l’air du Toréador :

[…] Toréador en gardeToréador, toréadorEt songe bien, oui songe en combattantQu’un œil noir te regardeEt que l’amour t’attendToréador l’amour, l’amour t’attend […]

La même observation peut être formulée pour le morceau de Jules Massenet « Pourquoi me réveiller » extrait du drame lyrique Werther, composé en 1892 :

Pourquoi me réveiller
Ô souffle du printemps ?
Pourquoi me réveiller ?
Sur mon front je sens tes caresses
Et pourtant bien proche est le temps
Des orages et des tristesses !
Pourquoi me réveiller
Ô souffle du printemps ?

 

La présence simultanée sur scène de deux artistes d’avenir fut plus explicite avec le violoncelliste ukrainien Bohdan Luts, et le pianiste sud-coréen Saehyun Kim, jouant des extraits de la musique composée par Michel Legrand, Les demoiselles de Rochefort. Le symbole est bien présent : les deux musiciens incarnent deux pays ayant connu ou connaissant un destin tragique, la guerre et l’occupation, avec l’espérance que l’un des deux connaisse une fin heureuse comme le film et l’autre pays .

 

Les choix opérés cette année ont fait place à l’année France-Brésil et la musique de ce dernier pays a trouvé une place non négligeable à travers les choix musicaux opérés et les artistes invités : Carlos Lyra, Ronaldo Boscoli et Iain Farrington pour Saudade fez um samba, l’artiste Clarice Assad sur Baião N’ Blues, Heitor Villa-Lobos et Juliana Ripke – Bachianas Brasileiras nº 5 : Aria, sans compter en seconde partie de soirée le morceau fédérateur par excellence et ancien tube de l’été « Samba de Janeiro » composé par le groupe … allemand Bellini en 1997. Par le côté apaisant et festif de ces choix, c’est aussi par là l’union des peuples via la musique qui fut célébrée, même si la présence d’O Fortuna rappelle par ses paroles la fragilité du destin des individus et donc …. par extension des nations. Quant à la présence de Taylor Swift avec un morceau peu évident sorti en 2016 reposant sur la notion de résilience, nous pouvons y voir un symbole s’insérant dans cette thématique politique dans la mesure où la chanteuse a affiché publiquement à de nombreuses reprises son opposition à Donald Trump et a démontré sa capacité à mobiliser un électorat hostile à ce dernier.

Ecologie, paix et inclusion

Cette sélection musicale brésilienne s’explique aussi par le fait qu’en novembre prochain, le pays accueillera la COP30 à Belém. Plus largement, l’écologie a trouvé sa place avec le choix d’une composition de Max Richter, musicien et compositeur germano-britannique de musique classique et électronique contemporaine. Le titre, Sequence for Gaïa, fait une référence directe à la déesse primordiale grecque de la Terre. Ce choix se double de la présence très classique des Quatre saisons de Vivaldi, composées en 1724 et considérées aujourd’hui comme un hymne universel à la nature, et de la Symphonie des éclairs de Zaho de Sagazan. Ce titre, ainsi que celui de Kavinsky et, dans une certaine mesure, La Seine interprétée par Vanessa Paradis, permettent également de créer un fil avec la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024. L’usage des drones s’inscrit dans cette volonté de rendre plus écologique le concert. En effet, jugés plus sûrs et plus silencieux et moins polluants que les feux d’artifice, les drones se font peu à peu une place dans les spectacles de plein air permettant de diminuer la pollution sonore et chimique source de perturbation pour la faune et la flore. C’est en lien avec cette idée et le titre de Vanessa Paradis qu’une figure dédiée aux méandres de la Seine a été formée au-dessus de la Tour Eiffel, tandis qu’une autre formation évoque la faune terrestre et maritime et une autre l’Accord de Paris sur le climat signé en 2015 et renié par Donald Trump.

 

Captures d’écran des formations effectuées par les drones :

Le thème de la paix s’est dégagé de manière assez évidente avec L’hymne à l’amour d’Edith Piaf ( qui permet de faire doublon avec l’affirmation du soft power français avec une valeur musicale sûre reconnue dans le monde entier). Deux titres emblématiques, mixés par Israel Kamakawiwo’ole en 1993 vont dans le sens de cette volonté d’un monde en paix : Somewhere Over the Rainbow, sortie en 1939 et adoptée par les troupes américaines durant la Seconde Guerre mondiale, et What a Wonderful World, standard de jazz composé pour Louis Armstrong qui l’enregistre en 1967. Enfin, le choix de Jean-Philippe Rameau et l’extrait de son opéra Les Indes galantes composé en 1735, s’inscrit également dans cette veine de la recherche d’une voie diplomatique pour imposer la paix puisque « les forêts paisibles » correspondent à la scène de la cérémonie du grand calumet de la paix.

Enfin, la révélation pour le grand public fut sans conteste la prestation du sopraniste Bruno de Sá né le 29 novembre 1989 dans la banlieue de Sao Paulo, au Brésil et ayant la particularité rare : une voix qui n’a pas mué au moment de la puberté, donnant ainsi l’impression d’une voix de femme dans un corps d’homme. En 2022, Bruno de Sá a sorti un album intitulé « Roma Travestita », tout un programme alors qu’actuellement le genre est interrogé et que s’affirment des mouvements masculinistes meurtriers en particulier à travers la mouvance « incel ».

En ce sens, la programmation du concert de Paris du 14 juillet s’affirme, de manière subtile, à la fois comme étant populaire, politique et festive, tout en réaffirmant le soft power français dans le monde, un an après les Jeux olympiques.