Atelier en lien le dispositif de classe défense et de sécurité globale, dans le lycée Maupassant Fécamp (ouvert en 2022). En hommage à Colin Marais qui a mené une thèse sur les Terres-Neuvas fécampois pendant la 2 Guerre Mondiale.
Ouvert pour les Terminale Spé HGGSP, dans le programme mer et défense.
Pas de recrutement pour l’armée mais de mener des projets pour l’armée. Lycée tournée vers la mer
Unité marraine : Voilier école de la marine nationale, l’Etoile a été construite aux chantiers de Normandie à Fécamp et lancée en 1932.

Histoire et patrimoine

Il s’agit de faire travailler les élèves sur l’histoire locale à partir du patrimoine. Pour Fécamp, le souvenir la pêche est encore très présent à travers son histoire maritime. Il s’agit d’un projet filé avec les élèves autour des Terres Neuvas.
Aux XVe et XVIe siècles, Fécamp était un port avec de la modeste pêche puis il a connu des problèmes de coûts d’entretien. Il a connu un essor important dans les années 1860. En 1938, il ouvre est le 1er port nourricier de France.

Il y a ainsi la création d’une dynastie de marins aux Terres-Neuvas. Les marins sont absents sur une longue durée et lors des pêches, des pratiques se développent.

La religion chrétienne est un point important de l’identité maritime. Certes, il y a un recul de la piété mais elle reste une permanente (le lien demeure fort depuis le Moyen-Âge). Le risque de disparition contribue à entretenir une piété.

Toutefois, les marins sont esclaves des prises. En 1907, une école des marins s’ouvre. Elle est laïque ce qui démontre bien un recul de la foi. C’est aussi générationnel : les anciens éduquent religieusement leurs enfants (surtout le rôle des femmes) même si Jésus-Christ n’est jamais invoqué à la différence de la vierge Marie (figure protectrice pour les marins)
C’est aussi une foi personnelle : on peut prier sur le bateau mais mentalement pour ne pas montrer sa peur et garder sa virilité.
Comment cela se passe ? On rend hommage à la Vierge à Notre-Dame du Salut : on tonne 3 coups de cor pour le départ des bateaux + messes collectives pour espérer une bonne messe. Les messes collectives se font en cas de perte de marin.
La foi à terre est présente et pratiquée de manière constante et directe. C’est plutôt la femme qui s’en charge et les hommes fréquentaient peu les lieux religieux.
L’attitude des armateurs jouent un rôle : on donne de moins en moins des noms religieux aux bateaux (à la différence des ports bretons).
Il demeure une pratique ancienne, celle de monter à genou dans la chapelle Notre-Dame-Du Salut par la voie gallo-romaine. Une fois là-haut, les marins laissent des ex-voto, des vitraux, ( suite à des naufrages ex naufrage du Ginette le Borgne le 12 mai 1951). C’est la chapelle des marins.
On peut rajouter aussi des superstitions : on n’embarque par des cochons, lapin et pas des femmes (sauf la Vierge). On n’appareille pas le vendredi (car on n’est pas sûr de rentrer au port). La pêche est un métier dangereux où la mort règne. La mort hante les marins et les gens à terre d’où le développement de rites particuliers. On se protège du mauvais d’où les superstitions.

Quelles pratiques ? On rend hommage à la Sainte Pierre des Marins (patron des marins) (suspendu 1915-1916) et terminé en 1968. On va bénir la mer et les bateaux.
Ça a lieu le 1er samedi du mois de février (créé en 1879), fête créée par les armateurs de la grande pêche. Avec une caisse pour organiser la fête et remplir la caisse pour les orphelins de Saint-Michel. Dès 1925, on dépose une gerbe de fleurs aux pieds du monuments aux morts.
Puis chgt : dimanche du mois de février (en 1938 : présidée par l’archevêque de Rouen signe de l’importance de la fête). (Cela ressemble à la Fête du grand pardon à Saint-Malo).
On rend hommage aux marins morts et les vivants : les marins viennent en famille, puis on dépose la gerbe de fleurs (les navires vont partir le lendemain) et à ce moment-là, les femmes et enfants peuvent monter sur le bateau.
Le lendemain à 11h, l’église accueille les familles pour rendre hommage aux marins disparus en mer : esprit de concorde, promotion de la famille de l’unité et c’est le moment pour les marins de se retrouver entre eux avant de partir en mer (comme un rite de passage). Tout le monde est présent mais chacun à sa place (selon la hiérarchie : armateurs d’un côté, marins de l’autre).
Une idée domine :la peur de la mort.

Cela amène à une question pour les élèves : l’absence, la peur de la perte et comment cela se voit dans les pratiques actuelles. Il s’agit de mener un projet filé sur l’année autour de l’histoire locale et de son patrimoine entre valorisation et protection.
L’événement qui a marqué Fécamp est la chute du « calvaire des marins ». Cela concerne les générations anciennes (arrière grands parents) mais cela a-t-il un impact sur les générations actuelles ?

Il s’agit de faire le lien entre l’histoire locale et un patrimoine familial.

Le projet pédagigique

Séance 1 :

On part du patrimoine familial pour voir si les élèves en ont conscience.
Une fiche :
– Avez-vous entendu parlé de la chute du calvaire ?
– À quelle occasion ?
– Par qui ?
– Qu’avez-vous entendu dire ? Quelles émotions avez-vous pu observer à l’occasion de cet événement à Fécamp ?

Puis

Il faut monter un dossier de presse et de recherche des articles de presse qui ont parlé de cet événement. Ensuite, il faut rédiger une synthèse/résumé de ces docs et proposer une analyse de cet événement en lien avec le passé des Terras Neuvas de Fécamp.

Séance 2 :

Identification des autres lieux en rapport avec le passé maritime de Fécamp, description et analyse de leur signification hier et aujourd’hui.
Séance d’accroche : Vidéo de la chute du calvaire des marins.
Exemple de documents mis à disposition : vidéos ou articles de presse.

Division de la classe en 3 groupes :
– Lieux
– Pratiques moments
– Mémoire/ patrimonialisation

2 contraintes :
1) Les élèves devaient faire un diaporama succinct.
2) Les docs sont dans la salle mais on ne peut pas les prendre : éviter le copié/collé. On résume les docs choisis et étudiés.
Élèves : ils ont compris le poids de cette histoire et comprendre sa propre histoire familiale (autour de la mort notamment quand on perd un membre de la famille en mer)

Les lieux :
– La statue : L’attente (de 1953) : symbolise l’angoisse de l’épouse, de la soeur et de la mer ;
– Le cénotaphe des marins disparus en mer (6 février 1905) : fleuri chaque année, en souvenir des marins péris en mer : pas de tombe pour eux et besoin d’un lieu pour se recueillir (582 marins entre 1876-1916 disparus donc besoin de se recueillir à la vue du bilan élevé). Il fallait attendre 10 ans d’absence pour que la veuve touche une pension et le remariage était très mal vu. On voit le blason de la ville, croix chrétienne ;
– Monument aux morts avec un poilu qui tient la main à un marin ;
– Chapelle NotreDame du salut ;
– Bâtiment de la morue normande (qui abrite le musée des pêcheries).

Les mémoires :
– Exposition au musée des pêcheries : Femmes de marins, compagnes de pêche (en 2007).
– Associations : Association Fécamp Terre Neuve/ Asso des terre-Neuvas de Fécamp. Ils militent pour la préservation des mieux notamment la chapelle Notre-Dame du Salut (en mauvais état) : on est dans l’idée de la patrimonialisation.

Les pratiques renouvelées pour préserver la mémoire et renforcer la l’attractivité de la ville dans une démarche touristique :
– Chaque année, il ya un défilé honneur aux marins à (l’eglise ST Etienne).
– Conférence.
– La ville veut mettre en avant du passé maritime.

Travail sur une problématique : La question de la peur du non-retour même si le plus souvent la mort en mer implique une absence de corps. Toute une imagerie sur le retour du marin mort en mort où on ramène la dépouille et comment l’annoncer aux proches.
1 groupe d’élèves : angoisse, peur et absence vue de la mer
1 groupe d’élèves : idem mais vue côté terre.

En février 2022, un bateau a coulé à Fécamp et 3 marins meurent dont un corps non retrouvé. Cela a suscité une grande émotion dans la ville car le dernier était un élève marin. On voit encore une fois le poids de la mémoire et de la mort encore très présent (ex : des marins pouvaient revenir et apprendre la mort d’un proche et de ne pas le savoir)