Cet article est une synthèse du travail réalisé avec une classe de seconde sur la manière d’intégrer leurs représentations initiales lors d’une étude de cas sur le thème des risques. Ce travail a donné lieu à la rédaction d’un mémoire.
« Etudier les représentations mentales des élèves à travers le thème « les sociétés face au risque »».

Le choix de ce sujet fut guidé par plusieurs facteurs:

– tout d’abord en voulant étudier ce thème, je me suis trouvée confrontée au problème de la transposition didactique: les textes officiels ne parlent ni des aléas, notions de seuil et de vulnérabilités or ces notions, selon les scientifiques permettent la compréhension du risque.
En décidant de l’évoquer dans le cours, j’ai dû trouver un niveau de référence pour la construction de l’étude de cas. Pour cela je décidais de m’appuyer sur les Représentations de mes élèves.

– dans une autre mesure ce choix, parce que les élèves sont confrontés dans leur vie quotidienne à travers les médias en général par les discours, écrits sur les « risques ». Il fallait éviter de tomber dans ce que les textes officiels appellent « le catastrophisme systématique qui voudrait que les actions des sociétés ne soient que destructrices: ».
Il s’agissait de faire percevoir aux élèves que les risques étaient différemment vécus, gérés, pris en compte par les sociétés qu’elles soient développées ou pas et non pas rester dans un discours très global.
-et enfin parce que ils avaient des idées préconçues à propos de la géographie; j’ai décidé d’exploiter leurs représentations pour faire la progression de mon cours.

Sans revenir sur les problèmes de définition de « Représentation » auxquels je me suis trouvée confrontée, j’ai envisagé celles ci comme une connaissance du réel issues d’une interaction entre l’élève et son cadre de vie.

Les objectifs

Les objectifs des différentes séquences que j’ai mis en place, étaient définis ainsi:

-leur transmettre des connaissances scientifiques en reconstruisant et en complexifiant leur représentations.
-puis d’adapter mon dispositif d’apprentissage à l’ensemble de la classe.
Il fallait reconnaître que chaque représentation initiales pouvaient être viables.
-enfin, il s’agissait d’enrichir les représentations , de les complexifier non de les corriger en imaginant un dispositif qui crée une rupture dans l’expérience de chacun.

Comment y parvenir?

Par une démarche socio constructiviste.
Les élèves construisent leur connaissance en confrontant leur représentations à des situations-problèmes, qui vont complexifier leur idée de départ:

Pour recueillir les représentations, j’ai décidé de diversifier les méthodes
Utiliser à la fois des méthodes verbales ( écoute active en cours et questionnaires oral et écrit) , méthode non verbale et verbale ( jeu de rôle).
Ces travaux furent à la fois individuel et en groupe
Car d’après la lecture de DESSAUTELS & LA ROCHELLE le recueil collectif des représentations permets d’expliciter davantage les représentations par effet d’entraiment et d’association.

Il faut faire éclater ce que Gérard Hugonie appelle les « représentations-obstacles »: outre les erreurs factuelles, les problèmes de vocabulaires, le raisonnement des élèves reste déterministe.

Il est certain que l’on obtient pas des représentations « pures » même en variant les outils, car ce dispositif de communication est de toute façon soumis à la pression sociale.

Mon discours devait faire face certes à cette pression sociale mais surtout aux discours des médias.
Qui véhiculent des représentations simplistes et catastrophistes.

D’où mon travail sur des articles de journaux et une série de photographies.

Parallèlement, à la tentative de faire naître un raisonnement géographique, j’ai essayé un jeu de rôle afin de créer un comportement géographique.

But du jeu de rôle: que l’élèves se posent des questions de géographie, qu’il propose des pistes de recherches & collecte des preuves qu’il analyse .
L’élève doit se mettre à la place de l’acteur du territoire qu’il doit incarner.
Cela conduit parfois l’élèves à prendre des positions qu’il ne tiendrait pas en dehors de cet exercice: Djibril qui taciturne, position pour faire un CD qu il vendrait dans monde pour récolter de l’argent.

Résultats ambigus:

*l’efficacité de ce travail dépend des acquis antérieurs, de la culture personnelle
, de leur méthode de recherche, et surtout de leur motivation.

Conclusion:

Intégrer les représentations de mes élèves dans le cours sur «les sociétés face aux risques» m’a permis de les faire progresser dans la connaissance du thème et plus généralement dans le raisonnement géographique.
Et enfin de valoriser l’autonomie des élèves.