Deux grandes salles situées dans une annexe à l’intérieur du Château des Ducs de Bretagne abritent du 28 juin au 9 novembre 2014, une très belle exposition dédiée à l’histoire du Japon, et plus précisément aux samouraïs. Pierre-François Souyri, auteur d’une « Nouvelle Histoire du Japon » chez Perrin, et d’une « Histoire du Japon médiéval » chez Maisonneuve et Larose (rééditée en poche), est le directeur scientifique de l’exposition. Des visites simples, ou guidées sont proposées.


Dès l’entrée, une grande frise chronologique permet aux visiteurs de découvrir (ou de se remémorer) les grandes phases de l’histoire japonaise. En filigrane, la perception de l’évolution de classe des guerriers dans le Japon médiéval par le visiteur s’affine, par le biais des nombreuses armures, casques, manuscrits prêtés par des collectionneurs privés (notamment français et belge) et des musées du monde entier (notamment japonais, comme certaines armures venant du Château d’Osaka). La première partie de l’exposition est consacrée à la genèse et le rôle du samouraï comme guerrier. La période post-XVIIème siècle est le thème général de la seconde salle, à partir de laquelle les samouraïs jouent un rôle non-négligeable à travers les arts. De larges panneaux de présentations insistent sur l’évolution progressive de la place des guerriers dans la société japonaise. De courtes citations, notamment celles émanant de Luis Frois (tiré de son livre paru en 1595 « Traité de Luís Fróis sur les contradictions de mœurs entre Européens et Japonais » paru en français chez Chandeigne en 1993) permettent de saisir le contexte de la péninsule dans toutes ses subtilités. Quelques cartes, à petite et grande échelles, notamment sur la bataille de Sekigahara (1600) révèlent la préoccupation d’en faire une exposition pour tout public.

La trame chronologique n’est pas toujours linéaire (avec des va-et-vient entre les XVI et XIVème siècles), ce qui peut surprendre dans un premier temps le visiteur. La tâche consistant à rendre intelligible une histoire au sein de laquelle le visiteur a souvent peu de repères était ardue, mais semble être une belle réussite au vu de la fréquentation (25000 entrées en deux mois). Non seulement des étudiants et des professeurs s’y retrouvent, mais également des adolescents et des curieux qui désirent en savoir davantage sur ce thème. Au final, cette exposition ravira tous les curieux de l’histoire asiatique dans cette très belle exposition en province.


Le mot de la fin pour Dark Vador, dans la dernière partie de l’exposition consacrée à la réutilisation du thème des samouraïs dans la culture populaire : mangas, jeux vidéo, bande dessinée, films.

Coût : de 5 à 7€.

http://www.chateaunantes.fr/fr/evenement/samourai

Pour aller plus loin :

  • La revue consacré à l’archéologie, Archéothéma, a sorti un numéro consacré au Japon médiéval qui peut habilement permettre d’aller encore plus loin sur la période. Un entretien vidéo de Pierre-François Souyri est notamment visible sur la page.
    http://www.archeothema.com/numero/le-japon-medieval.htm

  • Des conférences sont également prévues à Nantes en septembre et octobre pour prolonger l’intérêt suscité de l’exposition.

@ Clionautes – Antoine Baronnet. Crédits photos : Théo Richard.