Deux intervenants qui ont collaboré à plusieurs publications pour cette discussion:
Rodolphe Greggio enseigne l’histoire économique en classe préparatoire commerciale.

Benoit MAFFEI est directeur de Recherche en économie à EDHEC Business School de Nice

Ils présentent leur ouvrage commun : Après la COP21- Géopolitiques de la transition énergétique publié en février 2016 aux éditions Technip

Une série de questions pour un exposé très synthétique et généraliste de Rodolphe Greggio :

L’Afrique exploite-t-elle les énergies dont elle a besoin ?

Comment produire une électricité à un coût compatible avec le niveau de vie des populations?

Pour la croissance africaine y-a-t-il un goulot d’étranglement énergétique ?

L’Afrique est toujours aux marges de la mondialisation
Elle est même en voie de paupérisation sur le long terme et ne représente que 1/4 du PIB mondial.

Sa croissance est extensive sur les matières premières et l’énergie.
L’énergie représente 66% des exportations du continent et 18,3% de ses importations, la force de travail disponible est forte en lien avec la démographie mais l’industrie est absente.

Le passage a une croissance intensive est confronté au goulot énergétique: l’Afrique ne consomme que 3% de l’énergie consommée au monde. L’accès de la population à l’électricité est faible ce qui constitue un réel handicap : éclairage, durée du travail pour les études, utilisation des NTIC rendues encore plus délicates du fait des coupures électriques.

Domination de l’énergie fossile
Même si les énergies fossiles dominent tant en matière d’exportations que de consommation la part de l’Afrique représente moins de 20% des échanges mondiaux. Malgré un grand potentiel l’énergie hydraulique est faible. Les énergies renouvelables ne représentent qu’1% de la production mondiale.

La biomasse est évoquée par ses atouts : une production décentralisée au plus près des besoins, le problème de la déforestation est ignoré par le conférencier même si un chiffre est donné par la suite.

Spécificité du mix-énergétique

Il semble proche du reste du monde mais les statistiques sont peu fiables.

La biomasse représente 61 % en particulier du fait de l’utilisation du charbon de bois avec un recul de la forêt moins 3,5 millions d’hectares entre 2005 et 2014 mais c’est une énergie non adaptée à la croissance industrielle et au décollage du continent.

Les enjeux

Passage à l’électricité, nécessité de financements externes, poids de la construction et de la maintenance des installations, difficile adaptation des modes de vie traditionnels et faiblesse de la demande solvable

Benoit MAFFEI répond à quelques questions de la salle notamment sur les infrastructures, les questions d’aménagement des territoires.