Du roi soleil au président jupiterien. Image du pouvoir, pouvoirs des images en France et aux États-Unis

Sous l’Ancien Régime s’est mis en place un répertoire d’images du pouvoir associées au monarque de droit divin. Images du sacre, du couple royal, des entrées en ville, du souverain en guerre ou en majesté. Nous réfléchirons dans cette table ronde à l’appropriation, à la mutation ou à la disparition de ces images à l’époque contemporaine, en comparant l’histoire républicaine de ce vieux pays de France à celle d’une jeune nation, les États-Unis. Ce sera un voyage de Louis XIV à Emmanuel Macron, en passant par de Gaulle, Roosevelt ou Obama.

Dans cette table ronde interviennent un moderniste Yann Lignereux sur l’image monarchique entre 1654 et 1789; Isabelle Veyrat Masson chercheuse au CNRS et spécialiste des médias;

Christian Delporte professeur à Versailles et spécialiste de la presse et Thomas Snégaroff pour les Etats-Unis  et leurs présidents.

Introduction : Sous la monarchie de droit divin, il existe un ministère de la Gloire et le Sacre à Reims en est un moment phare. Son but est l’habituation de l’obéissance. Par contre, il est interdit de se montrer pendant les funérailles de son prédécesseur; ensuite, le système iconique par des images spectaculaires magnifie le Roi. Ici, le Sacre du Roi Soleil le 7 juin 1654 dans la cathédrale de Reims.

                             

I/ Évolution des images de pouvoir.

Dès Auguste, il existe des têtes standardisées qui se diffusent dans tout l’Empire Romain. Depuis Napoléon Bonaparte de 1799 à 1815, s’impose la figure de l’Homme Providentiel ou Sauveur!

Sous la IIIe République de 1875 à 1940, par réaction à la crainte de la dictature, on veut au contraire que les hommes politiques soient des élus comme des autres dans un régime parlementaire qui se poursuit sous  la IVe République de 1946 à 1958.

Avec Charles de Gaulle et la Vème République, on revient à l’HOMME PROVIDENTIEL ! En 1958, de Gaulle est déjà Histoire; son image est glorifiée et singularisée depuis le fameux 18 juin 1940.

En 1981, Mitterrand met ses 3 roses sur 3 tombes au Panthéon et utilise l’image de la Force Tranquille; et en 1988, de la France Unie qui est « en Marche ».

En 1995, Jacques Chirac se recueille sur la tombe du Général de Gaulle et, enfin, Macron impose un portrait officiel modernisé et « décontracté ».

II/ Comparaison avec les États-Unis

Il y a une longue période d’alternance entre novembre et le 20 Janvier où les 2 présidents ne sont jamais vus ensemble; et au moment de l’intronisation, l’ancien président disparait, en s’envolant en hélicoptère; et le corps du « canard boiteux » laisse la place au nouveau corps du nouveau président. Seul Obama est réapparu pour contrer les attaques incessantes de Trump à son égard, mais ce n’est pas la tradition américaine…

A son entrée, le Président a sa photo officielle, mais à son départ, on peint un portrait de lui qui va à la National Gallery.

En novembre 1963, John Fitzgerald Kennedy a droit à des funérailles royales avec chevaux et calèches…

En France en 1974, VGE aura Kennedy comme modèle et imposera un portrait officiel en costume de ville et en extérieur, mais avec un fonds tricolore.

Conclusion : La sacralité se perd depuis Nicolas Sarkozy et François Hollande. Va t’elle pouvoir revenir malgré les réseaux sociaux et internet avec Emmanuel Macron ?