En 2015, pour la seconde édition du colloque sur les études coréennes, Pascal Dayez-Burgeon intervient à propos de la percée du hallyu dans la compréhension et la représentation de la Corée du Nord.
Actuellement en poste à Bruxelles, Pascal Dayez-Burgeon commence par aborder les trois principales composantes de cette « vague culturelle » : la bande dessinée (le manhwa au Sud et le geumrim-chaek au Nord), le cinéma sud-coréen et la musique sud-coréenne (dont la K-Pop à travers Psy et Gangnam Style qui dépeint le quartier le plus riche de Séoul).

L’arc de triomphe : de Paris à Pyongyang

Dans cette conférence vivante, l’accent est porté sur les anecdotes. L’arc de triomphe de Pyongyang est à ce titre, plus haut que celui de Paris dans un souci de prestige pour la capitale nord-coréenne. Un passage analyse la production de bandes dessinées nord-coréennes destinées à faire la propagande du régime (les geurim-chaek) avec notamment dont les titres « Général aile d’acier » ou la « Vierge et troupe d’élite » allient l’idéal de pureté avec les considérations militaires. Pour l’année 2015, Pascal Dayez-Burgeon estime que le taux d’équipement probable en téléphone portable est de 60% pour la population de Pyongyang. Cette présence est sensiblement plus rare en dehors de la capitale (Chongjin, Sinuiju, Nampo).

Le hallyu ou le nord mythifié

Le cinéma sud-coréen est un vecteur important pour le façonnement des représentations vis-à-vis du Nord pour la population du Sud. Une typologie du rôle des nord-coréens est alors présentée. Par exemple, la partition en deux États est attribuée au sort ou à un complot dans « Taegukki » de Kang Je-kyu. L’homme du Nord est-il un frère ou un ennemi pour un homme du Sud ?

L’amitié est possible comme le présente Joint Security Area (2000), mais également la coopération (천군 de Min Joon-ki en 2005 également connu dans le reste du monde sous le nom de Heaven’s Soldiers ). Le thème classique est celui de l’espion sous couverture. Cependant, il est possible de représenter son voisin de Choson (Corée du Nord) sous les traits d’un chef de bande, d’un super-héros, d’un être fantastique (« Noblesse » de Lee Gwang-su).

Dans l’étude des paysages cinématographiques, une différence très nette est classiquement réalisée : un paysage clair définissant une scène d’amitié pour le Sud, un paysage sombre et tourmentée évoquant une tempête pour le Nord.

Outre le hallyu (soft power culturel sud-coréen), l’un des apports majeurs de cette conférence est de définir un pendant nord-coréen destiné à soutenir le régime à l’étranger à travers une vision renouvelée : vers un soft-power nord-coréen nommé le Chosollyu ?


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Antoine BARONNET – @ Clionautes