Mai 2020 : après deux mois de confinement, les classes viennent de rouvrir leurs portes avec inquiétude pour les uns, sérénité pour les autres, adaptation au nouveau contexte pour tout le monde. Au-delà des questions de protocole sanitaire qui ont fait l’objet de débats, parfois âpres, sur les tous premiers jours, qu’en est-il des contenus d’enseignement ?

Le Coronavirus peut constituer un sujet d’étude pertinent dans les classes et amener les élèves à penser spatialement cette pandémie et ses nombreuses causes et conséquences.

Plusieurs facteurs permettent d’étayer cette proposition que je prends ici dans le cadre du premier degré.

L’étude des questions sanitaires n’est pas nommément inscrite dans les instructions officielles mais le large paradigme de l’habiter décliné autour de verbes d’actions autorise à faire du Coronavirus un exemple parlant :

On peut convoquer l’entrée « découvrir le(s) lieu(x) où j’habite » pour interroger les espaces domestiques du confinement ; « satisfaire les besoins alimentaires » pour questionner l’un des motifs autorisés de l’attestation dérogatoire de sortie qu’est l’approvisionnement ; « se déplacer » pour visualiser la progression spatiale de l’épidémie ; « communiquer grâce à Internet » pour saisir l’adaptation des habitants au télétravail et poursuivre l’activité économique, sociale et éducative.

Les disciplines humanistes, scientifiques, artistiques et sportives ont davantage pâti de cette situation d’enseignement à distance. A la fois côté élèves et côté enseignants, la plus grande familiarité des contenus en français et en mathématiques et la plus grande facilité à les transmettre, tant pour des exercices différés que pour la classe virtuelle, a mécaniquement freiné les autres domaines. La nécessité d’une contextualisation et d’un étayage oral des disciplines comme la géographie est réelle.

Enfin, le calendrier peut apparaitre ici comme un allié : l’arrivée de la période des révisions et bilans cumulée au fait que les programmations et progressions ont été mises à mal permet d’enseigner en lien avec cette actualité qui aura marqué de jeunes esprits.

Il conviendra d’amener également prise de distance et déconstruction des discours médiatiques, ainsi que sur les modes de représentation cartographiques.

Cette réflexion sur l’enseignement de la géographie dans le premier degré vise à sortir nos collègues de ce climat anxiogène et à retrouver l’essence même de leur métier : participer à la construction de citoyens éclairés sur le monde qui les entoure.

Voir deux exemples de séances pouvant être testées en cycle 3 sur ce lien et celui-ci.

Crédit dessin: Samuel Dereuder