par Ladjo Karamoko Ouattara, doctorant chercheur à l’Université catholique de Louvain
Au travers du cas des villes transfrontalières du mali et du Niger, comment appréhender les dynamiques et les enjeux sécuritaires et de développement ?

Cette photographie de Kidal présentée par le conférencier est pour lui une image indispensable pour comprendre ce que sont ces villes.
La ville, dans la zone saharo-sahélienne, est par définition un lieu de rencontres, d’échanges mais aussi un lieu de tension entre la tradition, la volonté régalienne de contrôle des États et l’existence de mouvements de rébellion.

L’exposé est structuré en trois points : complexité de la zone zone saharo-sahélienne, Kidal une ville transfrontalière, des États faillis.

-* Les villes transfrontalières sont à la périphérie des Etats, marquées par l’absence d’aménagements urbains. Cette situation a généré un développement de circulations mafieuses : drogues, armes.
Le dérèglement climatique renforce la crise des activités pastorales qui occupent 80% de la population de la zone (enjeu stratégique de l’accès aux points d’eau) et s’accompagne de bouleversements socio-politiques.
Des villes au cœur de la mondialisation (influence grandissante USA, Russie, Chine aux côtés de l’ancienne puissance coloniale française et des multinationales toujours plus présentes pour exploiter les ressources minières) mais sans réelle insertion dans l’économie de marché.

-* Kidal : à la charnière du mali, de l’Algérie et du Niger
Le conférencier évoque le poids du passé de cette ville caravanière : ville marché, centre agricole, centre religieux et les revendications du Mouvement national de libération de l’Azawad après les révoltes touaregs de 1963/64 et 1990.
Une ville dont la population multi-ethnique (Touaregs, Sonraïs, Berbères…) a un mode de vie nomade adapté aux réalités physiques et soumise récemment à des pressions externes (après la chute de la Libye). L’absence de l’État a conduit au développement de l’insécurité et à l’internationalisation d’une menace locale. Aujourd’hui on peut parler d’une ville sans État, où règne une guerre asymétrique : « qui est mobile domine la zone ».
Pour ces villes dont la population est attirée soit vers la côte du Maghreb soit vers Bamako ou Niamey, où la notion de frontières est abstraite et où l’économie illicite paraît une solution pour la jeunesse une politique d’aménagement urbain est une nécessité.

  • Pour le conférencier les villes de la zone saharo-sahélienne n’existe que de nom. Elles représentent un défi en matière de sécurité et de développement durable.

Le conférencier a prévu un long texte que le temps imparti ne lui permet pas de développer à sa guise.