L’e-mag de l’éducation « vousnousil.fr » ouvre une fois de plus ses colonnes au Clionautes, à propos d’un sujet qui a défrayé la chronique pendant les vacances de la Toussaint sur les usages du numérique et sur la possibilité ou non d’émettre des réserves à propos de son pilotage dans l’éducation nationale. On notera dans l’article ci-dessous, dont nous ne publions qu’un extrait accompagné du lien direct vers le site de la rédaction de « Vousnousils », mentionne un chef d’établissement contraint de s’exprimer « sous couvert d’anonymat ».
Pour ce qui nous concerne, et nous continuerons à l’avenir, notre parole est libre, elle participe du débat public sur les usages du numérique dans l’enseignement de l’histoire et la géographie.

(…) Sur le terrain, comme le souligne le rapport, les pratiques de cet instrument restent « balbutiantes ». Sous couvert de l’anonymat, un principal de collège du nord de la France se désespère : « un seul enseignant de l’établissement à testé la tablette avec ses élèves, en cours de technologie. Et il se plaint de problèmes de stockage pour les vidéos, de l’absence de Wifi pour se connecter partout dans l’établissement et de l’absence de port USB pour y remédier. » Résultat : les tablettes restent souvent au fond des cartables, ou ne servent que comme outils de loisir.
« Un tract électoral »

« Les tablettes n’ont aucun intérêt ! », lâche le philosophe Bernard Stiegler, spécialiste des technologies numériques. « Ce sont des ordinateurs bridés et des joujoux de marketing. » Bruno Modica, enseignant agrégé d’Histoire géographie et président de l’association Les Clionautes, tournée vers les usages numériques, est du même avis : « la distribution de tablettes tactiles s’apparentent à un tract électoral, très coûteux pour les parents. Autant je suis favorable à la distribution d’ordinateur portable, que j’utilise personnellement en cours, autant je suis hostile aux tablettes distribuées aux collégiens sans éducation à la pratique numérique au préalable. » Selon lui, les tablettes ont un accès immédiat et ludique, ce qui en rend leur prise en main rapide. Mais elles présentent un inconvénient insurmontable à ses yeux : à la différence d’un ordinateur portable, elles n’ont pas de vrai clavier. Elles ne nécessitent donc pas d’effort de maîtrise de l’écriture, ni de réflexion sur les sujets donnés. « En fait, insiste Bruno Modica, la tablette favorise le zapping, alors que les élèves, au collège et encore au lycée, doivent être amenés sur le chemin de la concentration. Nous n’avons pas besoin d’une fenêtre ouverte aux sollicitations marchandes qui, au final, ne donnera pas aux élèves l’habitude de la concentration et de l’effort. » (…)

http://www.vousnousils.fr/2014/11/10/tablettes-numeriques-sont-elles-utiles-en-classe-556533