Ce soir, la barbarie s’est encore invitée sur notre territoire. Un de nos collègues, professeur d’histoire et de géographie a été décapité alors qu’il venait de terminer sa journée de travail. Selon différentes sources convergentes, (Source AFP) lors d’un cours d’enseignement moral et civique, consacré à la liberté d’expression, il a fait le choix, dans une classe, de montrer les caricatures de Charlie.

C’est à cause de ces caricatures que la rédaction du journal Charlie a été décimée en janvier 2015. C’est encore une fois, en ce 16 octobre, pour avoir cherché à expliquer les valeurs républicaines de la liberté d’expression, qu’un homme est tombé. Il aurait été dénoncé par des parents d’élèves le 5 octobre dernier. (Source France 2)

Nos pensées vont à sa famille et à ses proches, à ses collègues de ce collège de Conflans-Sainte-Honorine.

Notre colère s’exprime clairement contre toutes les complaisances, d’où qu’elles viennent, à l’égard de ce fléau de la radicalisation, qui avait été déjà dénoncé en 2004 dans le rapport Obin. Force est de constater que pendant 16 ans, rien ou pas grand-chose n’avait été fait par notre institution. Il aura fallu attendre le départ à la retraite de l’inspecteur général Obin, pour que cet ouvrage soit publié.

Il a porté très haut nos valeurs, celle de la liberté d’expression, celle de la laïcité qui garantit à tous la liberté de croire ou de ne pas croire. Celle qui fait du professeur d’histoire et de géographie, et d’enseignement civique et moral, le garant de ces socles fondateurs de notre république.

Il l’a payé de sa vie, comme d’autres avant lui, policiers, soldats, journalistes, tant d’autres, qui s’engagent au quotidien aux côtés de leurs concitoyens.

Association professionnelle d’historiens et de géographes, les clionautes mettront tout en œuvre pour que dans l’éducation nationale, dans l’école de la république, cette liberté d’enseignement ne soit jamais bafouée par une quelconque complaisance à l’égard de ceux qui entretiennent ce climat permanent de remise en cause de nos libertés, de notre liberté d’enseigner.

Dans l’école de la République, il n’y a que des élèves, qui reçoivent tous le même enseignement porteur de sens. La facilité qui consiste à « tenir compte des sensibilités », ne saurait tromper personne. La moindre tentative de justification ne serait rien d’autre que de la lâcheté.