Une immense historienne nous a quittés hier à l’aube de ses 98 ans. Claude Mossé, helléniste renommée et reconnue dont nous avons tous consulté une fois dans notre vie l’un de ses ouvrages, nous a quittés.

Claude est née le 24 décembre 1924 dans une famille marquée par la littérature et l’importance des livres, portée par son père. La Seconde Guerre mondiale jette son ombre sur la famille Mossé d’origine juive, qui parvient à échapper à la déportation grâce à la résistance individuelle de quelques uns, pendant que d’autres s’attachent à déshonorer les idéaux républicains.

C’est durant cette époque de ténèbres qu’elle découvre sa vocation au lycée Jules Ferry : la Grèce antique et les textes de Démosthène qui célèbrent la liberté et la démocratie. Marquée à gauche, doctorante, Claude choisit pour sujet Athènes et les aspects sociaux et politiques du déclin de la cité grecque au IVe siècle, sujet qu’elle traite sous la direction d’André Aymard (1900-1964). Elle soutient sa thèse en mars 1959.

Nous pourrions dérouler la carrière de Claude Mossé sur de nombreuses lignes. Nous retiendrons ici qu’elle est, le 21 février 1979, l’une des 34 historiens signataires de la déclaration publiée dans le journal Le Monde et rédigée par Léon Poliakov et Pierre Vidal-Naquet qui démontent les propos négationnistes de Robert Faurisson, engagement qui se suffit à lui seul pour qualifier sa droiture, son humanisme et son intégrité.

Sa rigueur, sa plume, et son intégrité intellectuelles ont été et resteront un modèle et une source de respect pour des générations d’étudiant(e)s et de professeur(e)s. Sa mémoire honore les historien(ne)s et géographes du présent et de l’avenir …