C’est à la suite d’un échange à propos de l’appel pour l’interopérabilité lancé par l’APRIL que Bruno m’a proposé de créer cette rubrique. Pour l’initier, je propose tout d’abord un petit rappel de ce que sont les logiciels libres, via quelques remarques et un diaporama. Cela me paraît utile tant la méconnaissance est grande et conduit à souvent une mauvaise appréciation de ces outils.
La première erreur à éviter est sans doute de considérer les logiciels libres comme des sous produits, des services au rabais du fait de leur gratuité. Face à la complexité que représente parfois l’informatique, la tentation peut être grande de se sentir déjà un peu rassuré par l’acte d’acheter une marque, un nom connu. C’est, à n’en pas douter, un effet pervers de notre société de consommation.
En réalité, quelques exemples permettent de contredire cette information :

  • les villes de Munich et Turin ont passé leur administration sous Linux
  • le Gendarmerie Nationale utilise une partie de ses ordinateurs sous Linux et fait usage des logiciels libres
  • IBM utilise OpenOffice et contribue à son développement

Sans revenir sur toute l’histoire du logiciel libre (que vous retrouverez notamment dans la biographie libre de R. Stallman), il faut aussi rappeler que la nature première des logiciels, dans les années 1960, étaient justement d’être ouverts, sans restriction d’usage. Les informaticiens s’échangeaient leur code sans se poser de question. Ce n’est que peu à peu que de grandes compagnies ont imposé des restrictions sur les usages et le partage.

Mais qu’en est-il pour nos disciplines et notre enseignement ? Pour les utiliser depuis plusieurs années je peux dire que les logiciels libres sont parfaitement fonctionnels et répondent à tous nos besoins. Nous allons y revenir. Mais il faut aussi aller au delà de simples considérations techniques, car il y a une portée politique et éthique qu’il ne faut pas négliger :

  • assurer l’interopérabilité c’est favoriser l’échange des fichiers et la pérennité du travail
  • bénéficier de la gratuité (même si en réalité les logiciels libres sont plutôt « déjà payés »), c’est éviter tout risque de fracture sociale entre les élèves, c’est soulager les budgets publics
  • c’est se mettre à l’abri des grandes compagnies, surtout américaines, qui voient dans l’éducation un marché à conquérir et vendent des matériels et solutions « clé en main » coûteuses et fermées, tout en espionnant allègrement nos usages et ceux des élèves.

Cette rubrique a donc pour vocation à rendre les systèmes et logiciels libres accessibles, en montrant qu’ils sont souvent simple d’approche et permettent d’élaborer des usages pertinents. L’objectif sera de proposer des exemples pratiques à mettre en œuvre. Dans la mesure du possible, nous répondrons également à vos questions et besoins que vous pourrez exprimez via la liste de diffusion.