L’ANNEAU NUMÉRIQUE :

Sans entrer dans des considérations très techniques, pourtant indispensables si l’on veut progresser en matière de numérique, il faut rappeler que les Clionautes ont eu, au départ, pour raison d’être la naissance et le développement des technologies numériques, autrement désignées par l’acronyme TICE (Technologies pour l’Information et la Communication dans l’Enseignement).
Nous tenons à ce que ces trois termes de l’acronyme soient retenus à égalité de traitement.
Un projet pédagogique et éducatif global doit s’appuyer sur la compréhension, l’usage et la diffusion de moyens technologiques au service de la communauté éducative dans son ensemble, de la communauté d’enseignement dans son aspect pédagogique et disciplinaire, de la communauté des élèves en tant qu’acteurs de leur formation. Le sens du mot communauté, connoté négativement bien souvent, recouvre en fait des dialectiques, des régulations, des rencontres et pas l’inverse.

Informer reste le métier essentiel du professeur, dans le sens polysémique que ce mot contient.

  • Informer, c’est transmettre des contenus, leur donner forme, et l’enseignement de l’histoire, de la géographie et de l’éducation civique et morale s’y prête particulièrement, par la rigueur et le « jeu » (comme on dirait d’une pièce de mécanisme qui « joue ») des interactions.
  • Informer c’est donner forme aux contenus qui sont, dans un même mouvement pédagogique, découverts par les élèves et révélés par le professeur.
  • Informer, c’est communiquer un savoir aux autres dans une relation tout autant dialogique que dialectique.

Communiquer, mot si vilipendé de nos jours, est un acte commun que les nouvelles technologies dans leur conception même véhiculent. Il n’y a pas d’information sans communication de celle-ci à d’autres pour qu’ils se l’approprient, l’enrichissent et la relaient.

  • Le mot doit reprendre de la valeur, et cette valeur, c’est l’enseignement qui la porte. Parce que la communication permet d’appréhender des façons de penser hétérogènes qui ont toutes, une fois dépassé le relativisme ambiant, quelque chose à dire du présent et du passé, des structures et des sens, des littéralités et des symboles. Cela explique l’intérêt des Clionautes pour l’histoire globale.

Enseigner enfin : faire signe par le relais d’une communication virtuelle. Et donc transmettre des savoirs, en l’occurrence disciplinaires. L’enseignement de spécialité, par des professeurs, de l’histoire, de la géographie et de tout un pan immense du savoir (de la littérature au symbolique en passant par l’art et les techniques de discrimination analytique et synthétique), est au cœur de la réflexion des Clionautes.

  • L’esprit critique auquel les professeurs sont attachés dans leur enseignement implique que les élèves puissent apprendre les moyens d’utiliser les nouvelles technologies à des fins de connaissance. L’esprit critique, c’est aussi une dynamique entre les professeurs qui partagent des séquences, des expériences, des informations sur le site, et des élèves, des parents, des personnes intéressées par les contenus qui sont invités à s’approprier des savoirs, des techniques, des méthodes et des attentes. Et à les partager.
  • C’est pourquoi, les Clionautes se remettent à chaque moment en question. Ils partagent des techniques numériques, les expérimentent, les commentent, exercent leur sens critique pour comprendre si des moyens neufs mis en œuvre ont une quelconque chance de parvenir à des effets autres que d’annonce sur les élèves. Les débats sur ces questions sont parfois vifs, mais toujours constructifs.