Problématique : L’Afrique a t’elle d’autre alternative qu’entre le préservatif et la Kalachnikov ?

Introduction : de 1950 à 2050, l’Afrique passera de 230 millions d’habitants à 2,4 milliards soit une multiplication par plus de 10 !
Les Africains qui étaient 9% de l’humanité en 1950, seront autour de 25% de l’humanité en 2050. Ce raz de marée humain pose des défis internes et externes. Le « péril noir » va t’il remplacer le « péril jaune » ?
La question des migrations, conséquence aussi de la bombe démographique, suscite en Occident un sentiment double : la compassion et la pitié; mais aussi la peur et l’inquiétude…

I/ GEOPOLITIQUE ET DEMOGRAPHIE.
Entre l’Europe et l’Afrique est-on en train de passer du choc des civilisations au choc démographique ? Faudra t’il imposer un devoir d’ingérence démographique, comme il existe depuis Kouchner un devoir d’ingérence humanitaire ? L’Afrique va t’elle devenir un « Cauchemar Démographique » ?
Une véritable « bombe urbaine » est en train d’exploser dans les bidonvilles africains. On parle d’ Africanistan et l’Afrique a du mal à gérer ses mégapoles de plus en plus nombreuses à l’image du Caire, de Lagos ou de Kinshasa. Cependant à la COP21, la question du réchauffement climatique a éclipsé la question de l’explosion démographique, c’est dommage !
La situation démographique est contrastée suivant les régions : en Afrique du Nord et en Afrique Australe, de la Tunisie à l’Afrique du Sud on est entre 2,1 et 2,7 enfants par femme MAIS en Afrique Tropicale on est entre 5 et 6,5 enfants par femme.
La courbe de la pyramide des âges montre une explosion des 0/15 ans.
La 7ème Conférence Démographique de Johannesburg et le Sommet de l’OUA prévu en 2017 sur le Dividende Démographique nous démontrent que cette question est cruciale pour le continent noir.
Il faudrait baisser la fécondité et créer 18 millions d’emplois entre 2016 et 2035. C’est une tâche difficile et ardue…
Le mariage précoce des femmes (comme au Mali et au Niger), le désir d’enfants nombreux toujours puissant (8 à 10 enfants en Afrique Tropicale) et la faiblesse de la contraception qui touche 25% des femmes africaines pour une moyenne mondiale de 60% des femmes; sont les 3 facteurs de la bombe démographique en Afrique.
Par exemple 78% des femmes se marient avant 18 ans au Niger, pour seulement 21% au Ghana.

II DES ESPACES VIDES ET DES ESPACES PLEINS.

La Sécurité Alimentaire a été préservée de 1960 à 2015, mais des densités très fortes rendent la situation dramatique en Egypte et au Nigéria, qui sont des « espaces pleins ». A l’inverse le Sahel est sous-peuplé et correspond à un espace vide de la Mauritanie au Tchad.

Prenons maintenant un fait marquant : le génocide rwandais de 1994, qui avait aussi des causes démographiques de surpopulation et de manque de terres, a amené les femmes rwandaise à passer d’un ISF (Indice Synthétique de Fécondité) de 8 à un ISF de 4. En 20 ans, le Rwanda est aussi passé de 5% de population urbaine à 30%. Ce pays est bien en plein bouleversement démographique.
En 2016, c’est le Kivu en RDC (République Démocratique du Congo, ex Zaïre) et la Côte d’Ivoire qui connaissent des tensions foncières. Boko Haram au Nigéria a aussi procédé à une redistribution des terres (réforme agraire) ce qui lui a permis d’avoir le soutien d’une partie de la population musulmane du Nord Nigéria.

D’autre part, le secteur industriel reste trop faible ( en moyenne 7.5% de la population active) sauf en Afrique du Sud, à Maurice et dans une moindre mesure en Ethiopie. On a donc aussi un « espace vide industriel ».
L’urbanisation est galopante : l’Afrique compterait 50% d’urbains dès 2035, soit dans seulement 19 ans. Cela risque d’engendrer une « bidonvillisation » de l’Afrique…
On exagère beaucoup le poids des classes moyennes. Si effectivement elles passent de 140 millions à 240 millions; en même temps les pauvres vont passer de 250 à 600 millions. Les mégapoles deviennent explosives et concentrent les problèmes de drogue, d’armes, d’extrémisme religieux, d’enfants soldats et de milices armées.
Par exemple, la Côte d’Ivoire qui a longtemps eu une attitude d’accueil, a aujourd’hui un comportement xénophobe et vante l' »ivoirité » (comme en Europe de l’Est qui se ferme aux migrants)
On oppose désormais les vrais autochtones aux « étrangers ». Gbagbo avait d’ailleurs utilisé cet argument contre Ouattara en le traitant de burkinabé ( et donc pas un vrai ivoirien)…
Le désir d’émigrer toucherait 40% de la jeunesse africaine, à l’image des jeunesses grecques, espagnoles et portugaises…
Il est temps d’autoriser en France les statistiques ethniques, pour l’instant interdites, pour faire face aux mensonges à la fois du Front National et du Cran (Conseil Représentatif des Associations Noires de France) qui disent n’importe quoi sur cette question démographique.

Conclusion
Peut on encore être afro-optimiste face aux guerres, à l’urbanisation galopante et anarchique, à l’émigration massive de la jeunesse africaine et à la fermeture totale de nombreux pays au tourisme après les vagues terroristes?? Ma recommandation est d’imposer à l’Afrique un DEVOIR d’Ingérence Démographique. Comme Mitterrand voulait une conditionnalité démocratique à La Baule en 1990, il faut en 2016 imposer une conditionnalité démographique.