Lorsqu’on connaît un témoin de l’Histoire, comment peut-on pérenniser sa mémoire ?

L’outil informatique, la vidéo numérique en particulier pouvait répondre à cette attente. Il permet de conserver un témoignage, des émotions et des gestes.

Voici les étapes de la démarche que j’ai employée pour interviewer M. Letonturier La démarche a été plus longue que prévue, faite d’hésitations, d’incertitudes. Je propose ici quelques pistes de réflexion, sans prétention d’exhaustivité pour ceux qui seraient tentés par l’aventure. :

La mise en ligne d’un témoignage n’est pas celle d’une vidéo privée. Elle doit se faire dans le respect du droit et surtout de la personne, de sa mémoire, avec autorisation.

Avant l’intervention

– Prise de contact avec le témoin
– Préparation d’un questionnaire avec les élèves
– Demande orale d’autorisation de filmer

Pendant l’intervention

Filmer implique quelques contraintes :

  • celle de l’image :
    – ne pas filmer les visages des élèves (chaque visage filmé implique une autorisation des parents…)
    – ne pas chercher à faire trop d’effets. Ma petite expérience fait que chaque fois que j’ai voulu prendre la caméra en main, cela a été désastreux (l’image bouge…). L’important n’est pas le contenant mais le contenu. Il est préférable de mettre la caméra sur support fixe, de jouer avec le zoom, en plan rapproché sur les moments forts du témoignage.
    celle du son : ne pas être trop loin de l’intervenant, afin que le récit puisse être audible et ne pas pas être parasité par des bavardages, bruits de chaise… Mieux vaut avoir fait quelques essais, avant le jour J.
    anticiper les moments de l’intervention (Lors de l’intervention de M. Letonturier, j’ai dû changer de cassette en cours de route )
    et surtout ne pas oublier de charger la batterie, de remettre les K7 à zéro…

    Après

  • Le montage du filmIl a été réalisé avec le logiciel Pinacle. Il peut l’être aussi avec média player (gratuit). Le logiciel Pinacle, a été acquis par l’établissement. Il est facile d’usage. L’avantage est qu’il propose plusieurs formats d’image ( AVI, MPEG 1, MPEG 2, MPEG 4, Real Media, Windows media1) au moment de la création du film. L’inconvénient est qu’il prend beaucoup de mémoire sur l’ordinateur.
    La réalisation du film a dû tenir compte de plusieurs contraintes :

    – le temps (je m’étais imposé un cadre de 15 minutes pour que le film puisse être étudié au cours d’une séance)
    – la taille du fichier. Une mise en ligne impliquait forcément une taille réduite.
    – le format du fichier. Il ne s’agissait pas de faire un film de format 10 x 15 cm pour la classe… Le format AVI est idéal pour une vidéoprojection en classe. Problème : il prend beaucoup de mémoire.

  • La construction de la séquence sur la résistance.Ce témoignage impliquait également une contextualisation, à la fois pour situer le témoignage dans le temps et l’espace; l’inscrire dans un programme et une séquence. Un diaporama a été construit dans ce sens sur la genèse des mouvements de résistance, à partir de documents d’archives. Un autre problème s’est alors ajouté : comment concilier témoignage et acquisition des connaissances pour le brevet ?
  • Le temps de la présentation.Le travail a été ensuite présenté au résistant. Cela a été l’occasion de présenter le site des clionautes, le diaporama et surtout la vidéo de 15 minutes extraite du témoignage de deux heures.
  • Le temps de la réflexionLe projet ne pouvait se concevoir sans autorisation écrite, à la fois pour clarifier les intentions de mon projet et pour me protéger.Il était important aussi de laisser un temps de réflexion pour que le résistant ait le temps de réaliser ce qu’impliquait une mise en ligne de son témoignage. J’ai laissé un temps de réflexion d’une semaine… J’ai tenu à lui préciser que si le projet n’arrivait pas à terme, je le respecterais. La démarche implique donc un risque des deux parties, à la fois de celui qui témoigne et de celui qui construit le projet, dans la mesure où il doit accepter que son projet ne puisse être mené à terme.
  • Le temps de la diffusionL’association des Clionautes propose de développer sur son site une rubrique sur les témoignages vidéos ou audio. Une aide technique poeut vous être apportée sur demande :

    cjouneau@NOSPAMclionautes.org

    Les séquences pédagogiques, documents d’accompagnement et de contextualisation seront accueillis sur Clio-collège et Clio-lycée

  • Liaison français-histoire.L’activité a été prolongée en français aoutour du thème de la poésie engagée et de la rédaction d’une lettre de remerciement à l’intention de M. Letonturier. A travers cette lettre, transparaît le sens de l’Histoire et des valeurs associées à l’idée de République et de résistance.
  • Prolongements :– Ce projet participe de la valorisation du patrimoine humain local
    – Il peut intervenir dans le cadre de la validation du B2I.

    Gendry Mickael, collège Le Volozen des Côtes d’Armor.