Insularité, culture locale négligées, lourdeurs politiques … comment aborder à partir de rien (ou presque) la mise en place d’une pédagogie basée sur les nouvelles technologies en absence d’autres supports ?

La création récente du Virtual Centre For Innovative Learning Technologies correspond à un contexte particulier, celui d’un PVD où l’enseignement n’a pas toujours été la priorité, où l’histoire vient tout juste d’être réintroduite dans les programmes du primaire et du secondaire avec de nombreuses contraintes pour les apprenants : nécessité de travailler tout en étudiant, des archives locales inaccessibles, des programmes qui ne sont pas réalisés par les enseignants mais par les politiques. De ce fait les Mauriciens connaissent mal leur histoire et l’objet du site présenté est de leur donner un accès à cette culture qui leur échappe.

L’histoire locale est choisie comme vecteur pour débloquer cette situation. Le site par son contenu et son organisation souhaite répondre à plusieurs objectifs :
http://vcampus.uom.ac.mu/VCILT/projects/sitehistory/INDEX.HTM
1. La technologie doit être un vecteur de progrès éducatif, social.
2. Le mode de travail et d’apprentissage doit être adapté aux contraintes insulaires (isolement)
3. La technologie doit jouer le rôle d’amplificateur des richesses locales.
4. L’aspect esthétique doit être pris en compte de façon à donner envie à des personnes pour lesquelles la culture n’est pas forcément un souci prioritaire.

Le site présenté souhaite répondre à ces différents points et l’on peut y constater le désir de mettre en ligne des documents divers (cartes, documents d’archives, vues actuelles) sans véritablement fournir un cours déjà constitué. Par contre, l’ensemble constitue un moyen de découvrir le passé de l’île du XVIème au XXème siècle.

Pour rentabiliser le programme, les ressources mises en ligne doivent pouvoir être utilisées à différents niveaux scolaires, de l’école à l’université, et doivent permettre aux enseignants de tenir un autre rôle, celui de facilitateur et de coordonnateur des recherches.
L’objectif de ce programme est de préparer un changement de mentalité à Maurice, aider à passer d’une structure hiérarchique, pyramidale à une démarche d’apprentissage plus individuelle à partir de ressources locales puis dans un second temps privilégier l’ouverture sur le monde.
L’idée de ne pas imposer un modèle d’apprentissage calqué des démarches qui existent en Occident semble être un des points forts du dispositif, le poids des mentalités dans les sociétés tropicales étant un élément à ne pas négliger dans la mise en place des dispositifs éducatifs.