Partant d’un double constat : l’intangibilité des frontières décidée en 1964 pour éviter la balkanisation de l’Afrique et le fait que les tracés ont été peu soucieux des dynamiques internes du continent Mamadou BADJI insiste sur l’extrême diversité des situations géopolitiques et les faiblesses institutionnelles des pouvoirs africains Sur les conflits frontaliers post-indépendances on pourra se reporter à l’ouvrage : Les conflits de frontières en Afrique: (étude et documents) de Boutros Boutros-Ghali, Nabīyah Iṣfahānī , Éditions techniques et économiques, 1973 –
La présence de ressources naturelles suscite de plus en plus de crises par exemple Nigéria / Cameroun. Mais d’autres éléments viennent perturber la situation : la présence de l’Islam salafiste qui remet en cause le dialogue Christianisme / Animisme au sud du Sahel, les ressources que certaines sociétés tirent de la porosité de la frontière.

Comment dans l’environnement actuel arriver à maintenir des frontières et dans le même temps parvenir à une intégration économique et politique régionale?

Si dans le cas des divergences Burkina / Mali sur le tracé la cour de justice internationale a dit le droit mais sans que le problème ne soit entièrement réglé on peut se demander si le principe d’intangibilité est source de paix ou de guerre. La définition précise des frontières s’avère le premier point crucial sur lequel a travaillé l’OUA dans les années 90.

Mais l’intérêt régional d’intégration repose sur la libre circulation des biens et des hommes.

Depuis la fin de la guerre froide les conflits se sont multipliés sur le sol africain: inter-étatiques ou sécessions ( territoire Sahraoui, Casamance) doublées aujourd’hui d’interventions djihadistes (question des touaregs).

D’autre part la faiblesse des marchés malgré le développement démographique freine les possibilités d’intégration économique même si certains affirment qu’à l’horizon 2050 l’Afrique sera le lieu du développement économique.

Un point est proposé sur le programme frontière de l’Union Africaine de 2007 :
au plan géopolitique – prévention des conflits, paix et stabilité
au plan économique – visibilité de la frontière
au plan socio-économique – coopérations transfrontalières
dans le but de faire de la frontière un facteur de paix et d’intégration.

Quelle intégration?
Retour sur les questions posées dans les années 60 ente nationalisme et panafricanisme.
L’intégration est traitée à propos de la CEDEAO Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest depuis le protocole de 1979. Même si la libre circulation des personnes est avancée (existence d’un passeport CEDEAO) les frontières ont récemment été fermées.


Une dizaine de passagers guinéens ont été bloqués hier à l’aéroport international Léopold Sedar Senghor[http://www.rewmi.com/babacar-gaye-du-pds-signale-ebola-a-dakar-le-ministere-de-la-sante-dement.html->http://www.rewmi.com/babacar-gaye-du-pds-signale-ebola-a-dakar-le-ministere-de-la-sante-dement.html]

Une zone de libre échange existe , tva commune, en 2010 est défini un programme régional de réduction de la pauvreté [http://idrc.ca/FR/Documents/12602790321Presentation_Diop_Strategie_regionale_pauvrete_UEMOA-CEDEAO.pdf->http://idrc.ca/FR/Documents/12602790321Presentation_Diop_Strategie_regionale_pauvrete_UEMOA-CEDEAO.pdf]
Malgré tout le bilan est modeste et plus encore dans les autres communautés:
Communauté d’Afrique de l’Est, Organisation commune africaine et malgache, ZEPZone d’échanges préférentiels des Etats de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique
australe
, CEEAC Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale.

Les rêves d’intégration continentale de N’Kruma ou de Senghor se sont soldés par un échec, les conflits nombreux (Biafra, Tchad, RDC etc…)

Pour répondre aux enjeux de la globalisation la question monétaire est importante, retour sur l’UEMOA Union économique et monétaire ouest-africaine.

Pour illustrer les difficultés, Monsieur BADJI évoque une question qui lui est chère : la situation de la Casamance.


La longue attente des voyageurs, des marchandises au bac de Farafenni sur la route entre Dakar et la Casamance, traversée obligatoire du territoire gambien. cliché Ch. Peyronnard

Questions de la salle :
Qu’en est-il des projets d’abandon du Franc CFA et de la création d’une nouvelle monnaie ?
Le rêve d’une Afrique unie de 1960 était-il viable?
Pourquoi les États ont-ils recours à la cour de justice internationale plus qu’à l’OUA pour le règlement des conflits frontaliers?