Un présentateur surgit après une trentaine de minutes d’attente, la salle étant chauffée à point pour s’entendre dire : « La géographie est une matière humaine, très humaine, peut-être la plus humaine de toutes ! » S’ensuit une salutation exhaustive des entités sociales et administratives présentes, sans oublier les invités des terroirs voisins et jusqu’aux gens des quatre coins de Monde, représentés cette année par l’Afrique du Sud, pays invité du festival : « Applaudissez nos amis venus du sud et applaudissez-vous les uns les autres. » Cette introduction en fanfare faite, l’orateur présente le plan de la séance :

I- David Valence, maire de Saint-Dié
II- Christian Pierret, fondateur du FIG
III- Gilles Fumey, président de l’ADFIG
IV- Clarisse Didelon-Loiseau et Lionel Laslaz, directeurs scientifiques du FIG
V- Michel Pastoureau, président de l’édition 2017, dont nous rendons compte de la « grande leçon » dans un autre article

I- David Valence ou le retour du sauvage dans nos villes

Après avoir salué de manière parfaitement protocolaire les éminences régionales rassemblées dans l’amphithéâtre de l’espace Sadoul, M. Valence se lance dans le récit de deux anecdotes pour illustrer ce que signifie à son avis le choix du thème de cette 28e édition du FIG.

A) « La communauté des vivants »

La Veille, il se trouvait à Vézelay où il a pu admirer la décoration de style roman de la cathédrale, dont le plus remarquable est la profusion animalière – multitude de bêtes tantôt menaçantes, tantôt bienveillantes, assez souvent anthropomorphes.
Leur grand nombre indique-t-il une plus grande proximité entre l’homme et l’animal à cette époque – relation qui change de ce point de vue à l’époque gothique, puisque le bestiaire décoratif disparaît complètement des bâtiments de culte ?
Selon M. Valence, c’était un temps où l’animal n’était pas encore confiné, à l’image de la formule d’Aristote, qu’on redécouvrait à la même époque, de « communauté des vivants », contrairement à notre époque où le distinguo entre l’homme et l’animal est devenu classique depuis le XVIIe siècle.

B) La vengeance de la nature

Autre lieu, autre jour, rue de La Bole, à deux pas de l’actuel site de la conférence, où monsieur le maire a vécu plusieurs années au début de son mandat et dans laquelle il est repassé l’autre jour au crépuscule : il a eu la surprise – de moins en moins surprenante – d’y croiser un sanglier ! Ce qui l’a renvoyé aux considérations désormais courantes sur le fait que nos campagnes sont victimes d’une invasion de ces cochons sauvages, desquels les chasseurs ne parviennent pas à venir à bout, remettant d’actualité les piétinages de champs qu’on croyait réservés à des temps plus moyen-ageux. N’est-ce pas la nature qui se venge, se rebelle en quelque sorte face aux perturbations qui lui sont depuis trop longtemps infligées ? Oui, c’est évident, le sauvage se rappelle à notre mémoire, c’est ce que montre symboliquement ces deux anecdotes en apparence éloignées.

C) Remerciements

S’ensuit des remerciements chaleureux à tous les organisateurs du festival et à l’équipe municipale, puis un mot sur les développements récents de la manifestation : les créations du festival junior et du festival de bande dessinée, en passant par le jeune festival cinéma qui ne cesse de s’épanouir. A propos de l’Afrique du Sud, le maire a cette réflexion que « le pays peut paraître loin » de nos contrées septentrionales, à l’autre bout des latitudes – et pourtant, l’on y trouve les mêmes cépages de vins – où il émet une réflexion digne de son agrégation d’histoire – car ils furent amenés par les Huguenots chassés de la France Louis-quatorzienne.

En conclusion, il insiste sur l’alchimie qui s’opère chaque année au FIG, où se réconcilient raison et émotion, une sorte d’école de responsabilités et de libertés. Grâce à cet événement, nous sommes influencés par l’autre bout du monde et le message de la géographie qui en ressort in fine est celui de la fraternité, car elle nous sensibilise à une communauté de destin mondial. De terminer en clamant que Saint-Dié, chaque année, devient le temps d’un week-end une ville monde !

II- Christian Pierret et la sensibilité humaine confrontée au génie animal

Pour Christian Pierret, le thème de cette année met en jeu non seulement de la géographie mais aussi des questionnements philosophiques = il nous renvoie à l’idée que se fait l’homme de son propre être, un sujet exigeant, difficile et d’une brûlante actualité, comme le répète Gilles Fumey. Selon lui, on ne trouve cependant qu’une seule somme géographique pouvant servir à faire le tour de la question, celle de Xavier de Planhol intitulée, Le paysage animal.

Nous sommes transformés par la relation à l’animal, elle est constitutive de ce que nous sommes. Les cultures fixes n’existent pas ! Elles évoluent constamment pour ne pas mourir, ce qui est particulièrement visible dans la relation qu’elles établissent avec le règne animal. Impossible de décliner tous les questionnements engendrés par ce rapport, mais citons pour le moins la question de l’homme et la chasse, l’homme et la nourriture carnée, la place des animaux dans les villes, le statut en évolution des animaux considérés comme nuisibles ou au contraire bienfaisants…

A) La symbolique et l’éthique humaine dans la relation aux animaux

Les dieux égyptiens étaient la plupart du temps parés de têtes d’animaux, ce qui ne laissent de questionner notre contemporanéité sur la vision de l’animal, considéré évidemment comme d’une nature subalterne à celle de l’homme. M. Pierret se souvient que, dans l’enfance, son dieu préféré était Khépri (« le soleil en devenir »), un homme à tête de scarabée poussant devant lui une boule ressemblant à la terre supportée par Atlas sur ses épaules, cependant que l’espèce animale en question existe bel et bien et qu’il s’agit d’une boule de ses propres excréments… M. Pierret émet l’idée que cette boule pourrait être la géographie qui créé notre représentation du monde, cette sphère elliptique, mais n’est-elle que perception ou bel et bien la réalité ? Mystères de l’Egypte.

Plus tard ce sont les évangélistes qui parlent de nombreux animaux, racontant en particulier la célèbre fable de Jonas qui passe un long moment en relation approfondi, interne même avec un animal gigantesque, la baleine.

Il se rappelle aussi d’une exposition visitée la semaine précédente et qui illustre une époque plus tardive mais toujours aussi chrétienne, celle de Zurbaran, connu pour l’austérité de ses toiles mais qui en l’occurrence a peint, touché par on ne sait quelle grâce, une série d’adorables agneaux pascals – comme si l’animal l’attendrissait infiniment plus que l’homme avec les rigueurs de son ego éternellement frustré. Que dire de François d’Assise, le « frère des oiseaux », s’exclame M. Pierret dans un élan d’émotion consécutif sans doute à l’évocation des agneaux pascals ?

Jérôme Bosch, lui, a utilisé les animaux pour suggérer les damnations de l’enfer, dans ses toiles où l’on voit les pêcheurs transformés en bêtes, résultats de leurs malfaisances terrestres. Et si l’on part ailleurs, dans un autre territoire du sacré humain, en l’hindouisme de l’Inde, songeons aux vaches sacrées et aux réincarnations multiples en différentes sortes d’animaux, selon le degré de péchés ou de vertus dont l’on a fait preuve au cours de son existence.

Le philosophe Hobbes disait que « l’homme est un loup pour l’homme », sentence qui occupa des heures de cours et de réflexions en philosophie politique durant ses années universitaires. Et ces animaux qui servirent à illustrer nos symboles du pouvoir politique, l’ours et le lion rois, l’aigle empereur – pour le meilleur et pour le pire, ne méritent-ils pas mieux que l’extinction de leurs espèces se profilant dangereusement ?

La Fontaine nous guérit de ces visions inquiétantes ou impressionnantes, référence destinée manifestement à absorber l’initiative de début d’année du nouveau Ministre de l’Education. Il nous guérit en proposant à notre esprit des leçons de choses passant par les figures animales et qui de ce fait, de par leur intelligente simplicité, nous parle à tous et non seulement aux enfants, les conservant gravées à vie en leurs mémoires de désormais « têtes bien faites ».

B) L’actualité brûlante de la sensibilité de l’homme à la condition animale

L’animal est de plus en plus introduit dans le débat public et même, désormais, dans le débat juridique et législatif. Ainsi, lorsque M. Pierret était membre du gouvernement, travaillant sur les questions européennes, il a été confronté à la mise en place de réglementations nombreuses sur le sujet.

Pour illustrer son propos, il se réfère à la législation sur la protection des peaux d’animaux, servant jusqu’à présent de terrains d’expériences dermatologiques à la recherche médicale. L’interdiction qui a été adopté de recourir à ces pratiques entraîne des complications du travail scientifique, qui se fait désormais sur des cultures dermatologiques, ne permettant pas de reproduire les effets exacts de la réalité biologique.

M. Pierret pourrait citer nombre de directives qui ont été mises en place ces dernières années, ainsi les directives Espèce et Habitat ou Natura 2000, concernant notamment les animaux qu’on surnommait « Bête des Vosges » dans les temps passés et qui n’étaient autre qu’un ou sans doute plusieurs loups éliminés les uns après les autres ou disparus de leurs belles morts après avoir croqué quelques infortunés promeneurs égarés.

On réfléchit et s’indigne de manière croissante de la cruauté à l’égard des animaux, pensons aux traitements réservés aux baleines ou aux éléphants, dont on utilise les soit-disantes vertus thérapeutiques corporelles à l’autre bout de l’Eurasie. A cet égard, la Chine joue-t-elle fair play ? Autre relation ambivalente à l’animal : le « panda de la paix » qu’elle affiche partout, cependant que son attitude géopolitique est de plus en plus fauteuse de tensions militaires. Mais sommes-nous bien placés pour juger quand on regarde la polémique autour de la question des abattoirs hexagonaux ? Mentionnons encore les phases déplorables de transports des animaux ou d’élevages en batterie, qu’on aurait tendance à qualifier d' »inhumaines », car on n’a encore jamais songé à parler d' »inaminalité ».

Le sujet des animaux est géographique car il se pose à l’Europe entière en termes de réglementation mais aussi d’un point de vie civilisationnel et même biologique – que faut-il faire par exemple de la problématique de l’apport nutritif au corps humain de la viande animale ? Désormais, les philosophes parlent de « sujets » animaux et non plus d' »objets ». L’on considère, à juste titre, que les bêtes sont dotées de sensibilité, d’un rapport à l’autre indéniable, qui fait parfois société – dans des proportions certes moins sophistiquées que les nôtres. Même la « plus noble des conquêtes », le cheval, est aujourd’hui lamentablement maltraitée, il suffit à cet égard de penser au circuit de la viande chevaline pour s’en rendre compte. Que dire des cirques et parcs d’attraction qui utilisent léopards, dauphins et autres animaux comme des jouets animés – ces derniers montrant à de rares occasions des réactions d’une violence rappelant qu’ils sont des « sujets » vivants, dotés d’une sensibilité qui peut comme nous s’exacerber ?

C) Les animaux sont les meilleurs amis de l’homme

Non seulement nous pouvons nous questionner sur ces maltraitances, mais il faut encore admettre que nous sommes comptables de ce que nous apporte la relation à l’animal, qui est la meilleure des thérapies. Il est remarquable que selon les espèces animales, les sensibilités et les comportements sont différents. C’est même le cas en fonction des cultures ! Ainsi, des études ont été mené qui prouvent que le chat pékinois ne se comporte pas de la même façon que le chat parisien = il faut déployer une réflexion urgente sur le sujet pour éviter de nouveaux problèmes diplomatiques !

Pour M. Pierret, la chasse a un aspect naturel, il n’y est pas opposé fondamentalement, mais aux « viandars » en revanche il l’est résolument – on en trouve à ce sujet aussi dans les Vosges et – clin d’œil au préfet au premier rang – l’autorité publique veillera à les punir ! Et les bactéries elles-mêmes, nous sont d’une utilité extraordinaire, on en utilise des armées entières contre d’autres bactéries destructrices pour l’homme – mais aujourd’hui se pose un problème quant aux antibiotiques, de nouveau débordés par la recrudescence inquiétante des maladies nosocomiales. La solution réside dans les biotechnologies et donc l’intelligence animale, on ne le dira jamais assez.

En conclusion, M. Pierret affirme qu’il faut faire preuve de responsabilités et de respect dans la relation aux animaux. Il appelle le festival à rendre plus capable d' »humanisme » les individus, en favorisant la discussion et l’exposition des désaccords – de manière démocratique. Faut-il aller aussi loin qu’une Florence Burgat qui a récemment publié L’animal mon prochain ? Ou même au-delà, Florence Peluchon qui a carrément rédigé un Manifeste animaliste où elle réclame un Monde dans lequel la place de l’animal serait plus importante que celle l’Homme… Non, M. Pierret n’est pas d’accord avec ces vaticinations, de même qu’il trouve fantoches les idées de citoyenneté animale, de souveraineté animale… Ont-elles demandé quoi que ce soit, ces pauvres bêtes, que des ventriloques font parler pour exprimer leurs propres individualités ? Certains vegans pensent qu’un nouveau régime alimentaire débouchera sur une nouvelle conception du monde – tout cela vire à l’absurde. Pour finir, le président-fondateur préfère provoquer en citant une autre publication, de Dominique Lestel, Apologie du carnivore, dans laquelle l’auteur, loin de faire l’apologie des viandars sans morale, appelle à la recherche d’une éthique dans la relation à l’animal.

III- Gilles Fumey ou Thomas Moore géographe

Certains commentateurs ont voulu affirmer que le thème de l’animalité n’était pas géographique. Pour les contredire encore une fois, Gilles Fumey présente un livre anglais qui vient de sortir, intitulé Farewell to the horse. La belle couverture montre un cheval qui dans son mouvement semble sortir du livre, de la même façon que cet animal sautait aux yeux partout dans les paysages du XIXe siècle. Songeons qu’on en comptait 300 000 spécimens à Londres à cette époque. Aujourd’hui, le cheval mène une vie de semi-retraité et constitue une source de loisirs à la marge, principalement à destination des jeunes adolescentes. On peut établir la comparaison avec l’éléphant, qui servait à de multiples activités dans le temps mais assouvit aujourd’hui essentiellement le désir de consommation exotique des touristes.

A) Une relation homme/animale paradoxale à toutes les époques

Toutes ces considérations entrent en cruelles contradictions avec les chamanismes anciens et les sculptures tricanthropes, de l’Egype par exemple avec son sphinx célèbre. Comment ces animaux ont-ils pu nous fasciner au point de générer de l’identité religieuse et culturelle et souffrir désormais de cette désaffection civilisationnelle ? Songeons aussi comme les animaux ont construit les territoires – ainsi les chevaux qui ont permis aux hommes de s’approprier la pampa argentine ou plus proche de nous, notre parcellaire médiéval créé par les bœufs et chevaux tirant les charrues.

Autre référence temporelle contradictoire : à Rome on a massacré par centaines de milliers des animaux pendant sept siècles dans l’arène. La civilisation romaine avait un rapport extrêmement violent à l’animal. C’est l’occasion de montrer que même dans ce contexte, des faits viennent interroger l’esprit : Xavier de Planhol relate ainsi une scène de combats entre un troupeau d’éléphants et des gladiateurs au Colisée; l’un des géants à défense réussit à saisir dans sa trompe un agresseur humain et au lieu de le tuer immédiatement en le projetant au sol, se met à faire le tour de l’arène en le montrant aux spectateurs surexcités, comme s’il cherchait à établir une communication avec eux – « Pourquoi nous faites-vous cela ? Est-ce parce que nous sommes tellement plus impressionnants que vous, que votre orgueil vous incite à nous dominer de la façon la plus humiliante ? Est-ce votre indécente appétence pour le jeu qui vous pousse à dépasser toutes les bornes du respect pour les êtres vivants ? » Toujours est-il qu’après ce fait d’armes, le troupeau d’éléphants fut gracié et que pendant plusieurs mois on ne mit plus d’éléphants au massacre. Jusqu’à ce qu’un nouvel édile emporte les clefs du Colisée… Depuis toujours, l’homme a un rapport paradoxal à l’animal, mélange de proximité et de violence.

B) Changement de perception des animaux à l’époque moderne

Avec la colonisation on assiste à la (re)découverte des animaux tropicaux ; songeons aux cadeaux des sultans, qui traversaient tout le territoire en exhibition et qui laissaient derrière eux une longue traînée d’émotion populaire… On assiste à une grande rupture à l’époque moderne quant à la perception des animaux : Léonard de Vinci par exemple, qu’on admet désormais être un des pionniers de l’aviation, base une bonne partie de ses trouvailles sur l’observation des animaux. Mais il considère et dessine cet animal comme une machine, où le regard change, ainsi de ses dessins représentant l’intérieur d’un oiseau sous forme de tuyauteries.

Thomas Moore de son côté écrit dans son Utopia de 1517 que les moutons ne sont plus ces compagnons naturels qui composaient avec d’autres espèces les paysages bucoliques anglais mais désormais devenus des objets de rente. La terre devient un objet sur lequel on fait des profits, en y exploitant les animaux, elle n’est plus un territoire partagé. Songeons au nettoyage des grandes prairies américaines de ses habitants, parmi lesquels les bisons, pour y faire de la céréaliculture. Plus récemment, citons l’élevage en batterie, l’industrialisation des abattoirs, tellement efficace qu’elle a inspiré le taylorisme. De nos jours, la chaîne du froid permet de transporter la mort à l’échelle planétaire.

Et au fur et à mesure de ce massacre animal, pour en conserver peut-être quelques souvenirs, on a construit, sophistiqué les parcs et les zoos… Jusqu’à la consécration géopolitique du panda en cage à laquelle faisait allusion M. Pierret quelques moments plus tôt et aussi, insistons-y, à la sanctuarisation de parcs animaliers dans des pays où à l’inverse ce sont les hommes qui n’ont pas encore des moyens subsistance dignes de leur humanité.

C) La facture de l’élevage et l’exploration de l’intelligence animale

On est désormais confronté à une facture très salée de l’élevage industriel : qu’on peut décliner en des coûts sociaux, environnementaux, sanitaires et financiers croissants, énormes pour ne pas dire insupportables. Mais un problème se pose et pour l’illustrer, M. Fumey relate une nouvelle saynète : il s’est retrouvé il y a quelques mois sur un plateau de radio avec Stéphane Le Foll et lui a posé cette simple question à propos de l’élevage industriel : « Pourquoi tenez vous ce discours écologiste mais n’agissez vous pas dans le dossier de la ferme des Mille Vaches ? » Réponse du ministre : « Nous ne pouvons rien faire ! »
Le politique est impuissant face à ces enjeux de développement, c’est donc à la société de s’en emparer ! On doit soumettre la question de la viande pas chère au vote; et de nous montrer une photo d’une des stars de la gastronomie mondiale : le boeuf kobé. Vous conviendrez que le boeuf kobé, massé amoureusement au saké pendant toute son existence, ne subit pas le même genre de mort que les bêtes servant à la production de viande industrielle.

On connaît désormais mieux les comportements animaux, et il faut continuer à explorer cette branche du savoir : on sait depuis quelques temps déjà, par exemple, que le porc a une intelligence exceptionnelle, cf. l’ouvrage Pig Chase. Alors dans ce cas, pourquoi ne pas chercher à établir un langage avec lui ? On fait des expériences avec des jeux sur I-pad, dans lesquelles le porc se montre un excellent élève – obtenant presque toujours les justes réponses ! On sait même désormais que les poissons ont une écosensibilité…

Mais que va-t-on faire de ces connaissances, qui donnent pour l’instant un peu le tournis ? Disons sans complexe qu’il est trop tôt pour le dire, mais que ce ne doit pas être une raison pour arrêter de progresser dans la connaissance de l’intelligence animale. On pourrait déjà faire un effort de raisonnement des différentes exploitations animales : la pêche industrielle par exemple… qui gâche presque autant de vies aquatiques qu’elle n’en utilise in fine pour la consommation humaine.

Un dernier mot sur les vaches : il est prouvé qu’on leur enlève une grande partie de leur intelligence spatiale quand on leur coupe les cornes… Ne peut-on laisser un peu de leur intelligence à ces animaux, leur en rendre un peu, déjà en la leur reconnaissant ? C’est ce que veut exprimer le logo du festival – cette girafe rigolarde et affublée de lunettes de vue.