Marie-Anne Vandroy-Schaumasse oriente les débats, résumés ici à cinq points suivis de quelques questions.

Elle introduit le débat en reprenant Serge Sur (Questions Internationales) par cette question : « L’Europe est-elle moribonde ?» Provocante, cette question souligne les tensions posées par la guerre en Irak en 2003 où l’Europe est divisée, le rejet du TCE par les fondateurs en 2005, la crise qui frappe l’Europe en 2008. Les États membres qui recapitalisent actuellement les banques posent des questions sur l’Euro et des doutes sur sa solidité.

1/ Le sens de l’Europe et son avenir

Sylvain Kahn estime que dire de l’Europe qu’elle est moribonde est poser un diagnostic inexact. Sa mort est régulièrement annoncée depuis qu’elle est née, avec une variante Regardez l’année 2011 : l’étonnement exprimé dans les journaux face à la mise en place du fédéralisme budgétaire et d’une sorte de gouvernement économique ; ces mêmes journaux qui l’année précédente annonçaient sur 5 colonnes à la une la mort de l’Euro et le décès de l’UE ; mais ils redécouvrent à chaque fois que face aux crises on parvient à s’entendre.

Sur 2003 : La diplomatie n’est pas le fort de l’UE, ne l’a jamais été, à 6 comme à 27 ; 2005 est-il de l’échec de l’UE ou ne reflète-t-il pas plutôt des insatisfactions essentiellement nationales ? 2008 -10 : La BCE joue en fait un rôle très important, et l’UE n’est pas plus fragilisée que d’autres par cette très grave crise.

2/ Quelle est l’identité de l’Europe ?

Michel Foucher exprime le même désaccord sur la prise de position de Sur, qui est l’expression de l’air du temps et reflète plutôt un désintérêt pour l’UE : TF1 n’a pas de correspondant permanent à Bruxelles (et on y trouve 60 journalistes allemands pour 30 français au plus).
Il s’agit d’une représentation structurée entretenue par les médias (que ça n’intéresse pas) et des responsables politiques élus mais absentéistes à Strasbourg. Cette vision négative va dans le sens des eurosceptiques, alliés objectifs de ceux qui attaquent la monnaie européennes, et Michel Foucher y voit une conspiration.

Le « désastre » irakien depuis 2003 et son coût de 1 500 milliards expliquerait la crise actuelle. Au plan politique, Blair a eu tort de soutenir les EU, surtout pour une guerre qui n’a pas atteint son but (attraper Oussama Ben Laden).
Michel Foucher rappelle que l’Euro est une décision prise hors traité à l’initiative de François Mitterrand qui y voyait le moyen d’assurer l’ancrage européen de l’Allemagne unifiée. Cela a permis d’éviter des séries de dévaluations face au mark, et même si la construction n’est pas forcément aboutie dans tous les aspects, elle a le mérite d’avoir écarté l’option d’une Europe allemande car soumise à sa puissance économique. Les doutes sur l’Euro, par ailleurs monnaie très (trop ?) solide, permet d’entretenir la spéculation.

La question de l’identité est secondaire, le vrai problème est celui du poids de l’UE dans le monde.

Michel Sivignon commence par rappeler que la construction de l’Europe est une réussite, en ce sens qu’elle est une fierté pour la génération qui a vu sa mise en place. Il signale que les questions européenne sont transformées dans chaque État en enjeu électoral local, souvent sans rapport avec l’Europe, ce qui contribue à entretenir une image assez négative de l’Europe.
Il y a des faiblesses que soulignent le vote de 2005, mais la carte de ce vote est en France celle des démunis qui ont rejeté l’Europe contre les favorisés qui la soutiennent.

Michel Sivignon porte un regard depuis le Sud Est de l’Europe. En dépit des difficultés de la Grèce (qui ne sont pas sans relation avec ses conditions d’entrée dans l’UE ), les voisins qui viennent ou vont rentrer dans l’UE voient les Grecs comme des « chanceux » qui sont du bon côté de la frontière. L’Europe n’est pas pour eux à rejeter, par exemple pour les jeunes Albanais ou Roumains : c’est un espace de libre circulation, donc un enjeu parfaitement pratique dans leurs trajectoires personnelles (par exemple pour les moldaves qui tentent d’obtenir des papiers roumains parce que leur « groupe ethnique » est à cheval sur la frontière). Et Michel Sivignon de conclure : « les Européens sont des peuples gavés et rassis ».

3/ Les Balkans sont caractérisés par beaucoup de problèmes (économiques, politiques et sociaux), n’est ce pas faire entrer le loup dans la bergerie que de les admettre dans l’UE ?

Michel Sivignon rappelle des propos allemands concernant l’entrée de la Pologne dans l’UE : « il est de l’intérêt de l’Europe et singulièrement de l’Allemagne, que la frontière de l’Europe ne corresponde pas à notre frontière mais que celle-ci soit portée plus loin »

Pour Michel Foucher l’Europe/ les Europes a 5 ou 6 sens
– instituée : l’UE comme association de nations qui disposent ds attributs de la souveraineté et se heurte à la logique de fragmentation, posant le problème de la (et des) représentation(s) dans cet espace.
– les institutions de l’Europe
– un espace dont les limites ont varié
– une civilisation

Dans tous les cas depuis Isidore de Séville au VIIe siècle, La question est celle de savoir où passe la limite entre l’Europe et le monde. Il y a très tôt un sentiment de valeurs ou intérêts supérieurs aux princes et aux nations qui se heurtent à une adversité extérieure à l’Europe. Très longtemps ce fut le rapport à l’islam (espagnol, puis ottoman), aujourd’hui c’est la globalisation qui est un problème pour l’Europe.

Michel Foucher propose 4 échelles de réflexion sur l’action de l’Europe

– Echelle 1 : c’est celle de l’Europe à 27 comme communauté de droit

– Echelle 2 : c’est celle du voisinage qu’on intègre ou pas. L’Europe fonctionne alors une puissance régionale qui fonctionne.

– L’échelle 3 englobe tous les conflits dans « l’arc de crise » et qui sont un réel problème pour une Europe qui n’a justement pas fait le choix de la puissance mais du droit. A ce titre l’Europe ne semble par avoir pris le pouls de la fin de la Guerre froide, contrairement à la Chine ou l’Inde. C’est l’échelle de toutes les difficultés actuellement.

– Échelle 4 : les relations de l’Union avec le monde qui sont mises en œuvre dans le cadre des relations internationales avec des mandats clairs. Il faut repenser le projet européen à l’échelle globale. Sur ce terrain l’Europe est à contre-courant de ses concurrents émergents qui pensent en termes d’État nation (Brésil, Inde, Chine) et de puissance régionale. L’Europe est construite sur une tension entre solidarité (intérieure) et négociation (vers l’extérieur) qui est assez unique dans le monde.

Pour penser le projet européen, Sylvain Kahn pose la question de l’héritage à travers trois aspects structurants de l’histoire de l’Europe

– 1. Celui d’un abri géopolitique (expression de J. Lévy) dès l’époque médiévale : car il y a beaucoup d’acteurs étatiques sur une toute petite surface, et pas toujours seulement des États nations. Cette « invention » (historiquement discutable si l’on se tourne vers des sociétés asiatiques ) de l’État nation joue un rôle très important, (historiquement elle est également le fait de sociétés asiatiques : Vietnam, Thaïlande, Iran…) notamment depuis 1848, mais ce n’est pas la seule les formes étatique : il y a le rôle déterminant des cités États, mis en exergue par F. Braudel également (Par exemple Venise entre le XIIIe et le XVIIIe siècle).
Dans la construction européenne, ces deux formes – territoires étatiques ; réseaux animés par des cités – se mêlent et se nourrissent.

– 2. Celui du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes après deux guerres mondiale et la Guerre froide. Depuis 1989, il y a une résurgence de cette revendication, cristallisé par 1789 et le «printemps des peuples de 1848».
Après l’épisode de 1848, on assiste aujourd’hui à nouveau à des demandes de minorités pour la formation d’États, quand bien mêmes s’ils ne semblent pas viables du point de vue de la rationalité diplomatique, politique ou économique (Kosovo, Monténégro, Flandres). Mais, immense nouveauté, la construction européenne. L’UE rend possible ce droit de manière pacifiée (par exemple dans la partition entre Tchèques et Slovaques de 1993 ; et bientôt, peut être, les wallons et les flamands), quitte à voir émerger des micros États nombreux et faibles. L’UE serait alors à 32 ou 33 ce qui n’est pas simple en termes de gouvernance, mais est un progrès à l’échelle de l’histoire des peuples européens.

– 3. La Guerre civile de 1914-1945 (l’expression est d’E. Traverso) : la guerre totale, la barbarie la plus extrême au cœur du continent des Lumières, mais aussi ce fait que l’Europe a connu une réelle séduction pour le fascisme et le nazisme (le communisme, lui, a séduit là où il ne gouvernait ‘est pas et inversement). On ne peut pas se débarrasser de cette héritage pesant période en deux générations. Elle a produit une forme de prudence, mais aussi de mauvaise conscience et de découragement dont les adversaires concurrents de l’Europe se servent; Par exemple la Chine et l’Inde l’utilise quand ça l’arrange dans les discussions sur les suites du protocole de Kyoto en soutenant à l’Europe un discours tiers-mondiste. Ainsi l’Europe devrait payer trois fois : parce que, ‘elle est déjà développée, elle fut le berceau de la Révolution Industrielle ; parce qu’elle a transféré ses industries polluantes en transférant sa production dans ces pays émergents ;, parce que lors de la colonisation elle a cassé l’appareil proto-industriel de pays qui auraient pu s’industrialiser (ce qui est avéré dans le cas indien).

– 4/ Comment adapter l’économie sociale de marché à la mondialisation ?

Sylvain Kahn souligne qu’il y a le registre interne : des différences de traditions politiques en Europe. Par exemple l’État protecteur en France n’a pas la même place sens dans les pays du Nord de l’Europe (Suède, Irlande…). Il vaut dès lors mieux essayer de chercher ensemble une solution compromis collective plutôt qu’une tradition à sauver individuellement.
Et le registre externe (mondial) : Le néo libéralisme qui s’est développé à la fin des années 1970 depuis les États-Unis et le Royaume-Uni correspond également à la réponse aux années de stagflation qui touchaient surtout l’épargne des classes moyennes. L’élection des conservateurs a favorisé le monétarisme aux États-Unis, puis au Royaume Uni, puis ailleurs en Europe et dans le monde (programmes de dérégulation) peut être également perçue comme une réponse à ce grave problème ; mais avec des impacts furent plus forts que ceux imaginés ou voulus par leurs initiateurs.

Michel Sivignon insiste de son côté sur l’attitude de l’Europe vis-à-vis de voisins proches (Moscou, Istanbul) qui sont des voisins géants ?
L’Europe a du mal à les gérer dans leur proximité et leur différence, par exemple pour la Russie sa forte proximité culturelle (l’Europe a intégré dans son patrimoine toute la littérature russe classique). La Turquie est une force démographique qui subit des flux et des reflux dans sa présence européenne, maintenant notamment du fait de sa perméabilité qui en fait un carrefour. Istanbul est maintenant la plus grande ville d’Europe.
Dans les Balkans, l’Europe est une « maîtresse sévère » à l’entrée de la classe qui admet ou pas, avec des paliers et examens qui font prendre leurs place dans la queue pour entrer dans la classe européenne.

Michel Foucher valide la métaphore scolaire, valable pour les acteurs eux-mêmes. Il signale qu’à Riga au moment de l’adhésion, l’ambassade de Russie a multiplié les obstacles et pensait également cette discipline dans la classe. L’ambassade ne se gênait pas pour signaler les Pays baltes comme de mauvais élèves, auxquels il fallait mettre un bonnet d’âne et les mettre au coin.
Dans les nouveaux programmes de géographie du secondaire sur l’Europe on retrouve la tension dans l’inspection générale entre une vision culturelle classique et une vision plus volontariste et institutionnelle. La question des limites qui nous traverse se fait dans la projection dans l’avenir : c’est où on veut et peut, en fonction des échelles.

A l’échelle 4, ni Moscou ni Ankara ne veulent entrer dans l’UE, et il faut y ajouter le problème de l’avis des Européens. Le projet géopolitique modifie la vision de l’Europe : soit nous rassemblons ceux qui se ressemblent (c’est l’Europe carolingienne défendue par Maurice Schuman), soit l’Europe est une méthode pour faire travailler ensemble des gens différents (c’est la vision que Jean Monnet met en œuvre par exemple dans la CECA).
Les deux conceptions sont pertinentes et on tranche, mais la logique du tout ou rien n’est pas pertinente, ce que nous montre l’évolution du voisinage européen.

– La Russie de Poutine renonce doucement à l’Empire et se rapproche de l’Europe à mesure qu’elle prend conscience de son décrochage par rapport à la Chine. Elle admet maintenant une lecture euro-occidentale de la Russie.
la Turquie ne se perçoit pas comme occidentale mais comme néo-ottomane qui peut admettre l’Europe sans accepter pas la discipline franco-allemande.
Mais il ne faut jamais cesser de négocier.

5/ Quid de l’Union pour la Méditerranée ?

Michel Foucher : oubliez ça !

Question. Comment intégrer la Turquie qui va porter la frontière de l’Europe en Irak ?

Michel Foucher expose la lecture des Goths et du limes qui a permis à l’extérieur de l’empire romain de se renforcer pour ensuite le défaire.
La Turquie s’impose de plus en plus à la fois vers l’Europe et l’Irak (le kurdistan irakien est économiquement intégré). Il y a en Turquie une intention de puissance qui les rend capables de dire « non », même aux EU.
Les islamo-conservateurs jouent un jeu ambigu Ils sont en train de marginaliser le kemalisme et l’armée en se tournant vers l’Europe qui réclame de soumettre les militaires au politique, mais on ne sait pas ce qu’ils feront s’ils perdent le pouvoir.

Question. L’Europe intègre dans une logique de dominion. Mais quelle est l’Europe de la guerre et de la défense ? Il semblerait que l’UE ne croit pas en l’armée (selon le général Desportes).

Sylvain Kahn signale en introduction que des chercheurs canadiens ont constaté la baisse globale du nombre de conflits interétatiques depuis la fin de la Guerre froide.
Il explique ensuite qu’il y a un choix collectif de l’Europe de la défense : c’est l’OTAN qui a été préférée à une autonomie de type CED, à l’exception (un peu) de la France et du Royaume Uni. Pour l’instant ça n’a pas été un problème, et à la fin de la Guerre froide les européens ont même craint que les américains ne « quittent » l’Europe. C’est une solution moins coûteuse pour les pays européens, même si certains y voient une erreur stratégique.
L’Europe privilégie la une diplomatie d’un nouveau type (cf. Zaki Laïdi, La norme sans la force, Presses de Science Po) qui maximise le soft-power. C’est un succès :ont la preuve est que depuis 50 ans, des pays veulent entrer dans l’UE, certains au prix d’accords très contraignants dans le deuxième cercle, que le Mercosur tend vers un marché commun qui ressemble à l’UE. Les tenants du réalisme ne l’emportent pas sur cette question. C’est l’UE qui a transformé l’interdépendance systémique en règle de fonctionnement, ce que d’autres essaient de faire, notamment dans les institutions internationales. La création de l’OMC en 1995 en témoigne. La crise des subprimes n’a pas dégénéré en guerre commerciale, à la différence de la crise de 1929. c’est un témoignage fort de l’influence de l’état d’esprit porté par la construction européenne dans le monde.

Question. Quid d’une civilisation spirituelle à mettre en balance d’une civilisation matérielle, et qui donnerait une identité forte à l’Europe ?

Pour Sylvain Kahn, ça existe déjà sous la forme de l’idéologie des droits de l’homme comme spiritualité laïque et moderne et pendant à la barbarie européenne. Que certains pays (la Pologne notamment) demandent une plus grande prise en compte du catholicisme n’est pas la même question.

Question. Pourquoi les intervenants sont-ils timorés à l’endroit de l’intégration de la Turquie, alors que le christiannisme est lui-même récent en Europe ?

Selon Michel Foucher il y a un « nous » européen mais il faut que les gens s’y retrouvent : pour l’instant, un référendum entrainerait le rejet de la Turquie. La perception des populations ne vaut pas rationalité géopolitique ou stratégique. La France n’a pas d’élan vers la Turquie, moins encore que sur la Pologne en 2005. De plus le sujet turc est bâclé dans les débats, comme ce fut le cas de la Grèce, et son inscription dans l’agenda s’est fait pour des raisons locales de l’époque (une question électorale en Allemagne pour le SPD, des motivations affectives pour Jacques Chirac en France).
Il faut négocier autour d’intérêts européens communs comme la défense de l’Europe (plus qu’européenne), ce qui se fait souvent à l’initiative des EU qui ont d’autres préoccupations que l’Europe, alors que celle-ci n’aide pas les EU à résoudre leurs problèmes. Ils demandent actuellement aux membres de l’OTAN les plus américanophiles de se prendre en charge d’avantage.
Il y a enfin une contradiction de l’opinion depuis l’intervention de Géorgie en 2008 : les Français sont favorables à une armée européenne mais contre l’augmentation des budgets militaires. Il n’y a donc pas de conscience de l’intérêt commun à promouvoir ensemble. Les questions de défense sont cependant devenues une priorité de la présidence polonaise qui commence en juillet 2011. Les Français et les britanniques dans leur récent traité commun posent la question nucléaire et celle des industries militaires pour les cinquante prochaines années, ce qui est rare.

Question. Les Français et les Britanniques peuvent-il entrer dans « l’option 0 » nucléaire au bénéfice de l’Europe ?

Michel Foucher estime que oui, « si les autres le font », mais sans doute pas au bénéfice de l’Europe car c’est la présidence qui en France gère la question de l’intérêt national. Alain Juppé avait proposé un projet dans ce sens, mais les Allemands sont des anti-nucléaires partisans du désarmement français. C’est l’une des motivations de l’accord franco-britannique qui n’abandonne pas la France seule en Europe dans le club nucléaire.

Michel Sivignon rappelle l’UE et l’OTAN sont un peu coordonnés mais que l’OTAN est souvent un marchepied pour les pays candidats à l’UE.
Il y a de plus des perceptions et des enjeux spécifiques propre à chaque Etat : la françafrique n’est pas l’affaire des autres pays européens, notamment ceux des États d’Europe centrale qui sont plus soucieux des relations entre eux et vis-à-vis de la Russie. Ces politiques étrangères différentes entrainent une cacophonie.

Michel Foucher conclut qu’il vaut mieux arriver à associer, voire additionner les liens des Etats membres plutôt que de chercher à défendre d’improbables intérêts propres. A ce moment on a une puissance mondiale. La période coloniale a permis de produire des liens et des capacités d’action vers tous les espaces, mais elles ne sont pas mises en œuvre. La somme des expériences et intérêts géopolitiques est énorme et on n’a pas besoin de commencer à 27, c’est le cas de tout ce qui est fait de fort par l’Europe. Mais ce sont pour l’instant les priorités américaines qui sont mises en avant. L’intérêt européen n’est jamais mis en avant et n’est même presque pas mentionné dans les documents officiels.

Propos recueillis par Alexandre Boza