Salle des fêtes
Mairie du 10e arrondissement
72, rue du Faubourg Saint-Martin
Lundi au vendredi : 9 h 30 – 17 h 00
Nocturne le jeudi jusqu’à 19 h 30
Samedi : 9 h 30 – 12 h 30
11 octobre- 3 novembre 2008
LES MAUX & LES SOINS

Comité d’histoire de la Ville de Paris

Le statut et la fonction de l’hôpital se transforment radicalement au cours
du XIXe siècle. A partir des années 1780 s’amorce une évolution qui, en
moins de 150 ans, fait de l’hôpital un lieu de soin, ouvert à l’ensemble de
la population et où s’expérimentent les principales découvertes médicales.
C’est cette mutation que l’exposition entend illustrer, dans un parcours en
quatre étapes.

1. Localisation et organisation spatiale de l’hôpital

Sont d’abord présentées les transformations spatiales de l’hôpital. Les progrès
de la médecine induisent une réflexion nouvelle sur l’architecture des établissements hospitaliers. Les formes conventuelles, très fréquentes sous l’Ancien Régime, sont
abandonnées au profit d’établissements pavillonnaires, permettant de séparer les malades et de limiter les risques de contagion. Les hôpitaux s’ouvrent de plus en plus nombreux, gagnant les nouveaux quartiers très peuplés du Nord et de l’Est de Paris, la banlieue et même la province. Au centre de la capitale, le vieil Hôtel-Dieu est reconstruit et modernisé à partir de 1866, dans le cadre du réaménagement de l’Ile de la Cité voulu par Haussmann.

2. La politique et l’organisation interne de l’hôpital

La deuxième partie de l’exposition présente l’organisation interne de l’hôpital et les grandes politiques hospitalières menées au cours du XIXe siècle. Le financement public se substitue progressivement aux dons privés ou aux œuvres charitables.
L’administration se déploie : l’ancien Conseil général des hospices est remplacé en 1849 par l’Administration générale de l’assistance publique. A l’intérieur même des établissements se développent de nouveaux services : contrôle des admissions ou des sorties, blanchisserie, alimentation…
L’adoption des lois réformatrices de 1893 sur l’assistance médicale gratuite ou de 1904 sur l’assistance aux vieillards parachève cette évolution, offrant aux plus fragiles un meilleur accès à la santé. S’établit ainsi un modèle de soins directement lié au projet républicain pour la France mais dont Paris constitue un indéniable laboratoire.

3. Le personnel hospitalier

L’hôpital compte au XIXe un personnel de plus en plus nombreux et de plus en plus varié : entre 1849 et 1930, les effectifs de l’Assistance publique de Paris sont multipliés par sept, passant de moins de 2 900 à plus de 20 000 personnes. L’exposition présente l’ensemble de ces agents, en insistant sur leur vie quotidienne et leurs conditions de travail. Elle insiste sur la mission d’enseignement de l’hôpital et la culture
spécifique de l’internat.

Elle ne se limite cependant pas aux personnels médicaux. De nombreux documents concernent le personnel soignant, au contact direct du
malade, notamment le corps des infirmières qui se développe considérablement à la fin du XIXe avec ses rites et ses institutions propres. Quant au personnel ouvrier, aux effectifs non négligeables, il introduit à l’hôpital une culture populaire et urbaine.
Une salle spéciale est consacrée au processus de laïcisation et au départ, à partir des années 1880, des très nombreuses religieuses qui servaient dans les hôpitaux parisiens.

4. Un nouveau regard sur les malades

L’hôpital parisien devient au XIXe siècle une « machine à guérir », pour reprendre l’expression célèbre de Michel Foucault et va à la rencontre du malade. Ce phénomène
est rendu possible par les progrès de la science et le développement considérable des techniques médicales. On assiste ainsi à une spécialisation des soins qui se
structurent autour de grandes disciplines médicales.

L’exposition insiste particulièrement sur la prise en charge des enfants et des mères, tandis qu’une salle entière est consacrée à la neuro-psychiatrie, autour de la figure
de Charcot. Mais l’hôpital ne s’arrête pas à l’individu et souhaite traiter de façon spécifique un certains nombres de fléaux sociaux, accident du travail, alcoolisme, ou prostitution source de nombreuses maladies vénériennes.