Les catacombes de Paris, un lieu pas commun, pourquoi aller les visiter ?

Il y a les cataphiles qui s’y introduisent clandestinement, mais on trouve aussi des curieux qui viennent pour l’ossuaire, de nombreux touristes étrangers etc …

Pour ceux que l’histoire de Paris intéressent, c’est à voir. Différentes possibilités existent. La plus complète est la visite conférence : En plus de 2h on marche pendant 2km environ et on découvre tout un univers.
Lien vers le site de la mairie de Paris avec toutes les infos utiles et une petite vidéo

Que peut-on voir ?

On y découvre le travail des ouvriers des carrières, et de l’inspection Générale des carrières qui est chargée de surveiller le sous-sol de Paris car des effondrements sont possibles, avec la formation des « cloches de fontis ». Des consolidations ont été réalisées depuis le XIXè siècle et les derniers travaux datent du début des années 2000.

L’ossuaire municipal remonte à la fin du XVIIIe siècle, il a été créé pour des raisons d’hygiène publique.
Le cimetière des Innocents (près de Saint-Eustache, dans le quartier des Halles, à côté de la fontaine des Innocents) avait été en usage pendant près de dix siècles et était devenu un foyer d’infection pour tous les habitants du quartier. Les corps étaient ensevelis dans de grandes fosses avec un simple linceul, de la chaux et un peu de terre. Une planche de bois servait de fermeture provisoire jusqu’à ce que la fosse soit remplie ! Après de nombreuses plaintes, le Conseil d’État, par arrêt du 9 novembre 1785, prononça la suppression et l’évacuation du cimetière des Innocents.
Cette évacuation se fit de nuit, avec des charrettes recouvertes de draps noirs. Puis progressivement au fur et à mesure de la fermeture des cimetières pour raison d’insalubrité ont été transférés les restes de 6 millions de parisiens environ et ceci jusqu’en 1859. Des personnages célèbres s’y trouvent dont Robespierre, Danton mais aussi la marquise de Pompadour …

D’autres dépôts ponctuels ont été faits, comme les restes des victimes d’août 1788, ou des combats au château des Tuileries en août 1792, et plus tard des victimes de la Commune.

C’est le vicomte de Thury, inspecteur général des carrières de 1808 à 1831 qui a organisé la mise en scène de cet espace où les ossement avaient d’abord été déposés « en vrac ». Les restes sont présentés sous forme de « murs d’ossements » avec les tibias et les fémurs bien calés les uns sur les autres. Des crânes, disposés « artistiquement » forment des sortes de frises. Les os plus petits sont derrière et parfois jusque plusieurs dizaines de mètres en arrière. Des plaques indiquent au fur et à mesure la provenance des ossements. Des citations philosophiques en rapport avec la mort ponctuent le parcours.

Dès le XIXè siècle des visites ont été organisées. Un trait noir sur le ciel de carrière (le plafond) permettait de suivre une sorte de fil d’Ariane pour ne pas se perdre !
Aujourd’hui il y a toujours le trait noir mais on a installé l’électricité et de nombreuses galeries sont rendues inaccessibles aux curieux.

Une curiosité : la galerie de Port-Mahon

Les sculptures de la galerie de Port-Mahon sont l’œuvre d’un carrier dénommé Décure, vétéran des armées de Louis XV, qui sculpta dans la paroi une maquette de la forteresse de Port-Mahon, ville principale de l’île de Minorque aux Baléares où il aurait été un temps prisonnier des Anglais. Il est mort sous les décombres d’une galerie d’accès à ses oeuvres qu’il était en train de creuser.

Est-ce un lieu où y emmener des élèves ?

Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. La guide-conférencière du musée Carnavalet m’a indiqué que des enseignants viennent avec des classes mais que parfois il faut faire remonter des élèves, ou les faire passer par des galeries différentes pour éviter l’ossuaire !
Par contre pour nous enseignants, c’est un lieu tout à fait enrichissant pour la connaissance de Paris.

Pour en savoir plus sans se déplacer :

un site très bien documenté permet d’avoir de nombreuses précisions :

Les catacombes de Paris
L'entrée des catacombes avec le début de la longue file d'attente