Pascale Mormiche, professeure d’Histoire moderne à l’université de Cergy-Pontoise, est spécialiste de l’histoire de l’éducation des princes et princesses de la Cour de France. Elle a publié Devenir prince, l’école du pouvoir en France (2009, CNRS éditions), qui présente une étude, issue de sa thèse, de quarante-deux garçons sur les XVIIe et XVIIIe siècles.
Cette conférence s’inscrit dans le prolongement de la publication de l’ouvrage de Pascale Mormiche : Le petit Louis XV, enfance d’un prince, genèse d’un roi (1704-1725) aux éditions Champ Vallon (2018). L’auteur revient sur l’éducation et l’instruction d’un prince, prises en main dans un premier temps par des femmes, avant d’être encadrées par des hommes.

 

Hyacinthe Rigaud (1659-1753)

Louis XV

1715, huile sur toile (détail), château de Versailles © Eric Joly

Dès septembre 1715, Rigaud réalise un portrait très fidèle de l’enfant-roi de cinq ans. L’abbaye de Saint-Denis fournit les ornements royaux. Le tableau achevé est d’abord présenté au Régent, le 7 juin 1717, puis au roi, le 10 juin. Vingt-quatre répliques ont été exécutées en atelier. Dans le visage enfantin, le regard vif est impérieux. Louis XV est assis sur un trône, installé sous une sorte de dais, en costume de sacre. Il est enveloppé dans le très ample manteau royal de velours bleu semé de fleurs de lys d’or et doublé d’hermine. Le grand collier et la croix de l’ordre du Saint-Esprit se détachent sur le rabat. La posture de la jambe gauche projetée en avant reprend un ingrédient utilisé par Rigaud quinze ans auparavant pour le célèbre tableau de Louis XIV.

 

Comment former un gouvernant ?

Pascale Mormiche ne dresse pas ici un travail biographique, mais propose de s’interroger sur la façon de fabriquer un roi, et donc de présenter la genèse d’un roi, pas simplement l’histoire de l’enfance d’un roi. Il convient d’établir une sorte de « making of the King ». La question est donc de savoir comment former un gouvernant ? Quelles attitudes faut-il adopter, au-delà des connaissances et de l’éducation ?

Quelle image la plupart des gens ont-ils encore de ce roi ?

C’est l’image de l’historien Ernest Lavisse, dans sa description de Louis XV dans son cours élémentaire à destination des élèves du primaire, où l’on peut constater la distance entre les questionnements qu’étaient ceux de l’histoire scolaire du XIXe siècle, tellement loin des sources, et le questionnement des chercheurs d’aujourd’hui.

« Un mauvais roi.

Louis Quinze devint roi à cinq ans. C’était un enfant très joli. Il avait de grands yeux noirs, avec de longs cils qui frisaient. Ses joues étaient roses. Il fut gâté pendant son enfance. Ses maîtres ne l’obligeaient pas à travailler. Le maître qui venait lui apprendre le latin apportait un jeu de cartes et il le faisait jouer quand la leçon paraissait l’ennuyer. Vous voyez que le petit roi a jeté ses livres par terre et qu’il lève sa carte avec plaisir. Il n’était pas bon. Il s’amusait à égorger des oiseaux. Il avait une biche apprivoisée qui lui faisait des caresses. Un jour, il tira sur elle un coup de fusil et la tua. Il ne devint pas meilleur en grandissant. Très égoïste, il n’aima jamais que lui. Il resta très paresseux et ne s’occupa que de ses plaisirs. »

(Ernest Lavisse, Histoire de France, cours élémentaire, 1913, Armand Colin, p. 120)

 

En écho au thème des RDV de Blois de cette année, on peut se poser la question suivante : Louis XV était-il italien ?
Une réponse du côté des femmes permet de l’affirmer en partie. La mère de Louis XV est la fille de Victor-Amédée de Savoie, un roi extrêmement habile puisqu’il réussit à marier, dans un contexte diplomatique délicat, l’aînée de ses filles, Marie-Adélaïde, à la France, et la seconde à l’Espagne. Il assure ainsi ses alliances par mariage. Parlant parfaitement le français et ayant été formée pour être une princesse à l’étranger, Marie-Adélaïde devient la dauphine. Cependant, le renversement d’alliance n’est pas acquis, et conduira à dix ans de conflits. Il en résulte plusieurs fausses couches, qui traduisent les angoisses de Marie-Adélaïde de Bourgogne. Les lettres de Mme de Maintenon témoignent de ce climat. Le premier enfant naît le 25 juin 1704, illustré par une image officielle dans un almanach, où l’on voit le nouveau-né tenu par sa gouvernante en présence du roi au centre, du père, du grand-père le Grand dauphin et de la duchesse de Bourgogne au fond ; avec comme titre : « La bénédiction du ciel sur la postérité de Louis le Grand ». Ainsi, Louis XIV est le premier roi de France à connaître deux générations de successeurs.

La bénédiction du ciel sur la postérité de Louis le Grand par la naissance de Monseigneur le Duc de Bretagne le 25 juin 1704, Almanach pour l’an de grâce M.DCCV.

Source : Bibliothèque nationale de France, RESERVE QB-201 (171)-FT 5 [Hennin, 6956

 

Le registre paroissial de Versailles mentionne l’inscription de la naissance du duc d’Anjou, futur Louis XV, le 15 février 1710, parmi d’autres sujets du royaume.
Cette première présentation de Mme Mormiche permet de rappeler les outils qu’utilisent les historiens pour fabriquer notre histoire : des documents iconographiques, manuscrits et imprimés.

Avant les années 1710-1712, Louis XIV n’avait aucun souci pour sa descendance. Mais par la suite, une période dramatique s’ouvre pour la famille royale. Le roi Soleil va vivre avec l’angoisse du successeur. Le 14 avril 1711, le Grand dauphin meurt brutalement à cinquante ans. Puis survient la mort en 1712 du duc et de la duchesse de Bourgogne. Le second duc de Bretagne meurt à cinq ans, le 8 mars 1712. Mme de Maintenon qui participe à cette agonie écrit : « Nos deux princes se meurent ». Avec empressement, on baptise à la Chapelle royale, de nuit (pour ne pas subir de contamination de cette variole), les deux derniers garçons quelques heures avant la mort du petit duc de Bretagne. La gouvernante use de son pouvoir militaire en isolant l’aile des princes où étaient élevés les enfants. C’est la raison pour laquelle Louis XV n’aura pas de parrain de grande famille. La gouvernante ayant désigné ceux qui étaient présents dans les appartements des Enfants de France.
Un tableau montre le jeune duc d’Anjou en robe rose (de couleur vive et donc chère), désormais nommé Louis, le matin du 8 mars. Ce troisième enfant, de nature fragile, fréquemment malade, qui avait été quelque peu oublié se retrouve maintenant dans la lumière. Il est le seul successeur. Olivier Chaline parlera de l’année des quatre dauphins.
Le dernier acte politique de Louis XIV, le second codicille (de son testament) rédigé d’une main hésitante le 23 août 1715, donne à Monsieur le Dauphin, comme précepteur le sieur Fleury, évêque de Fréjus, et comme confesseur le père Le Tellier. Les ratures de cet émouvant manuscrit autographe (le roi a signé deux fois!) témoigne de l’épuisement du roi. Avant de consacrer sa dernière semaine à son salut, le dernier acte de Louis XIV est donc un acte d’éducation.

Codicille du 13 avril 1715, révisé le 23 août 1715.

Paris, Archives nationales, armoire de fer. © Eric Joly

 

On peut dire que pendant trois ans le roi n’a cessé de penser à armer son successeur. Il n’y a donc pas eu de « miracle capétien » (l’idée qu’il y a eu des successeurs).

Entre Louis XIV et Louis XV, il y a eu quatre dauphins successifs, trois épouses de Fils et Petits-Fils de France, des traités de paix, trois garçons chez le Grand dauphin, au moins cinq fausses-couches chez la dauphine Marie-Anne de Bavière, trois garçons chez le duc (le Petit dauphin) et la duchesse de Bourgogne (et au moins cinq fausses-couches). Dans ce contexte, Louis XV n’aurait très bien pu ne pas régner. Il n’y a pas eu de ligne droite qui fait qu’il n’y aurait eu que des hommes chez les Bourbons capétiens. Les victoires, les alliances, les compromis ont été déterminants.

Louis XV est roi depuis l’âge de cinq ans, majeur à treize ans (majorité capétienne), sacré en 1722, et marié à quinze ans en 1725. La monarchie paraît stable. C’est la première régence masculine (de Philippe d’Orléans), sans mère, sans trouble, sous contrôle armé et militaire. Philippe d’Orléans a su construire une transition sans rupture, sans révolution, en cherchant à se projeter dans un avenir qu’on ne connaît pas (et qui sera le monde des Lumières) pour former le petit Louis XV. Il a su saisir l’ouverture scientifique et diplomatique.
Comment transformer la monarchie absolue de Louis XIV vers un ordre nouveau, en éduquant un enfant très fragile ?

 

Les lieux d’éducation

Les enfants royaux sont élevés à l’écart de la cour dans l’aile du Midi à Versailles, donnant sur l’Orangerie. Les appartements des princes sont au premier étage. Louis XV occupera de 1710 à 1715 ces lieux. En respectant le vœu de Louis XIV, l’héritier est emmené à Vincennes le 9 septembre 1715, cette forteresse militaire, où « l’air y est pur », en prévention d’une nouvelle expérience de fronde. Ce même jour correspond à la fin des funérailles du roi défunt : le corps de Louis XIV quitte le château pour Saint-Denis, pendant que le corps vivant du petit Louis XV part à Vincennes. L’immense espace agricole met à distance cette résidence royale des remparts de Paris (5 km au moins). Rapidement va se poser le problème d’installer un gouvernement, des ministres, une administration, des écuries. Finalement, Vincennes n’est pas vivable pour installer une cour. La plupart des ministres et des membres du gouvernement appartenant à la grande noblesse est déjà retourné dans leur hôtel particulier parisien. L’installation de la cour aux Tuileries est décidée en décembre 1715. Louis XV connaîtra ainsi une jeunesse parisienne, avant la réinstallation le 15 juin 1722, en prévision de sa majorité, dans un Versailles déserté depuis 1715. L’enjeu étant de pouvoir sélectionner sa cour. Dans cet immense ensemble palatial, on attribue les appartements, les emplois de prestige. S’installer à Versailles, c’est retrouver la grandeur de Louis XIV, choisir le personnel qui va accompagner le roi durant une partie de son règne.

Qu’est-ce que fabriquer un roi ?

C’est résoudre les questions d’éducation, de comportement, des savoirs, des personnels, de cour, de type de gouvernement et de système politique.

Comment élève-t-on un roi dans la tradition des Bourbons ?
De 1710 à 1717 : « entre les mains des femmes »

Une gouvernante s’occupe du jeune roi pendant les sept premières années, avant que l’éducation ne passe aux hommes.
La gouvernante des Enfants de France est une princesse ou une duchesse. Elle occupe un rang juste en-dessous des princes de sang. Il s’agit d’un emploi inamovible (elle meurt gouvernante une fois qu’elle a été nommée). Elle ne peut pas être renvoyée. Logée, elle touche une pension énorme (un budget en fait) qui permet de faire fonctionner la maison des Enfants de France. On la choisit veuve avec beaucoup d’enfants. Dirigeant une équipe d’environ une vingtaine de personnes proches (sans compter les gardes, les huissiers…), c’est un travail à plein temps. Elle gère des comptes de plus de 100 000 livres annuelles (avec 1 000 livres annuelles, on vit comme un très grand bourgeois).
La Maréchale Louise de Prie de La Mothe-Houdancourt (morte en 1709) a été la gouvernante fondatrice des théories de gouvernante. Elle a formé sa fille Mme de Ventadour qui sera attachée au service de Louis XV. Marie-Madeleine Mercier a été la nourrice qui a allaité le roi.

 

Quels sont les premiers apprentissages pour un Enfant de France ?

Il faut d’abord régler le comportement royal, comme apprendre à se laisser habiller. Toute sa vie, le roi sera habillé par quelqu’un. Il doit apprendre le protocole : c’est-à-dire apprendre à manger en public (dès l’âge de cinq ans), recevoir les audiences, parler aux audiences, gérer ses gestes et son corps, les maladies, les fatigues, être un bon chrétien, assister à plusieurs messes quotidiennes en latin, participer au côté du clergé aux fêtes religieuses.

Augustin Oudart Justina (mort en 1743)

Louis XV enfant

vers 1717, huile sur toile, H. 85 cm ; L. 75 cm, château de Versailles. © Eric Joly

Le roi est vêtu d’un riche habit de moire argentée, garni de boutonnières de pierres précieuses. Il porte le grand cordon bleu de l’ordre du Saint-Esprit et la croix de celui du Saint-Louis, les deux principaux ordres royaux dont il deviendra « souverain grand-maître » à l’issue de son sacre. Le geste autoritaire de sa main droite désigne bien le roi habitué à ordonner et à être obéi de ses sujets.

 

A l’occasion de l’avènement du roi, on libère des prisonniers d’État (4 septembre 1715), d’après une liste dressée, en présence de la gouvernante Mme de Ventadour (à la droite du Régent, lui même à la droite du roi). La scène se déroule dans le Salon de la guerre, à l’angle de la Galerie des glaces.

Le règne de Louis XV, roi de France et de Navarre commencé par la délivrence des prisonniers d’état et le rapel des exilez, le 4 septembre 1715.

Source : Bibliothèque nationale de France, RESERVE QB-201 (170)-FT 4 [Hennin, 7643.

 

Un tableau de Louis Boullogne conservé au musée Carnavalet à Paris, intitulé Louis XV octroyant des lettres de noblesse au Corps de Ville, en 1716, montre le roi qui reçoit les échevins de la ville de Paris, en présence de Philippe d’Orléans qui leur accorde la lettre de noblesse (peut-être pour acheter la paix dans Paris et en prévision d’y habiter, se faire accepter des Parisiens, éviter la fronde).

Une autre œuvre, illustrant le jeune roi au Parlement à l’occasion du lit de justice, montre la seule femme assise dans le parterre, la gouvernante.

Louis-Michel Dumesnil (1663-1746)

Lit de justice tenu par Louis XV

vers 1715-1720, huile sur toile, H. 75 cm ; L. 106 cm,

château de Versailles. © Eric Joly

 


Louis-Michel Dumesnil (1663-1746),

Lit de justice tenu par Louis XV

vers 1715-1720 (détail), huile sur toile, château de Versailles. © Eric Joly

La cérémonie se déroule dans la Grand-chambre du Parlement de Paris le 12 septembre 1715. Le Parlement confirme la disposition qui reconnaît au duc d’Orléans la régence pleine et entière.
Devant le roi, le duc de Tresmes, premier gentilhomme de la chambre du roi (portant chapeau et deuil en noir comme les autres princes de sang, ducs et pairs laïcs) se tourne vers le Régent et le maréchal de Villeroy, gouverneur du roi. Le chancelier Voysin, premier officier du royaume, vêtu de l’épitoge, une robe de velours rouge doublée de satin, dirige la séance en portant la parole du roi. Deux huissiers massiers sont agenouillés à ses pieds.

 

Chef de l’armée, Louis XV passe aussi les troupes en revue depuis le balcon des Tuileries. On lui apprend ce qu’est un campement militaire, mais aussi à donner des ordres. Il découvre petit à petit l’organisation militaire. Cet apprentissage a pour objectif de reconnaître les différents régiments, identifier à l’oreille les bruits militaires (battre la chamade, par exemple), et les ordres sonores…
On le représente tenu en lisière par sa gouvernante. Rares sont les représentations des compagnons du jeune Louis XV (dont on ne sait pas grand-chose), outre ses cousins et les princes, comme le petit hussard ou le petit indien.
Les visites diplomatiques s’inscrivent aussi dans les apprentissages, comme la rencontre avec le tsar Pierre le Grand à Paris en mai-juin 1717. Ce dernier a eu un geste que l’on considère à la cour de France comme déplacé. Cet empereur de Russie d’une nouvelle dynastie, qui entend faire un grand empire, impose ses codes. Il porte le jeune Louis XV dans ses bras. Les mémorialistes se questionnent car on ne touche pas le corps du roi : Pierre le Grand a-t-il porté le roi à la même hauteur ? On est dans un jeu de rapport politique et de puissance. Ce problème de taille, de la hauteur des personnages, est aussi lié à la hauteur des puissances entre elles. L’iconographie du XIXe siècle montre un autre rapport dans le contexte de la reprise des relations franco-russes, en proposant un face-à-face des deux souverains pour illustrer les rapports précédents. Ce n’est pourtant pas la réalité du XVIIe siècle mais celle du XIXe, où l’on veut y voir un rapport d’égalité.

Louise Marie Jeanne Hersent, née Mauduit (1784-1862),

Louis XV rend visite à Pierre le Grand à l’hôtel de Lesdiguières, le 10 mai 1717

Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

 

A l’occasion de cette visite, Louis XV a donné la première carte de géographie des États du tsar, conçue par un jeune géographe de vingt-deux ans, Jean-Baptiste Bourguignon d’Anville. Les enjeux géopolitiques de la Crimée, de l’Ukraine, de la mer Caspienne y figurent. La présence d’un trait sur cette carte témoignerait des discussions entre les deux monarques. Ce qui laisse entendre que Louis XV a des connaissances géographiques.

A onze ans, Louis XV reçoit l’ambassadeur de Turquie, la « Sublime Porte », en mars 1721.
Dernier roi élevé par Mme de Maintenon, ce jeune garçon a acquis des compétences comportementales. Il sait gérer la peur de la foule, parler de manière audible, sait montrer son savoir. Il connaît son catéchisme, l’histoire sainte, l’organisation de l’Eglise. Il commence à monter à cheval, mais le temps des chasses viendra plus tard.

 

Le passage aux hommes

Le 15 février 1717, à l’âge de sept ans, une cérémonie le fait passer aux hommes. Louis XV a autour de lui un confesseur (le cardinal de Fleury) qui sert de directeur de conscience, un surintendant de l’éducation (le duc du Maine), un chef de la maison civile qui s’occupe de la gestion domestique, un chef de la maison militaire, sans oublier le rôle politique du Régent. Le roi s’entoure donc de princes.
Le principal ministre de Louis XV de 1726 à 1743 est le cardinal de Fleury. Cet abbé (puis aumônier) a rédigé un «Abrégé», autrement dit un résumé manuscrit en cinq volumes, qui raconte l’histoire de France des « races », celles des Mérovingiens, des « Carlovingiens », des Capétiens. On n’y trouve pas de lecture chronologique. L’usage de ce corpus invite le roi-élève à résoudre des problèmes : comment faire en cas d’émeute par exemple ? Il faut donc chercher dans cet abrégé des solutions envisagées. Louis XV y apprend aussi les vertus des princes. C’est une histoire réfléchie, discutée, sans par cœur.
Les apprentissages de la géographie se font par Guillaume Delisle (élève de Cassini), maître de géographie de Sa majesté, et Bourguignon d’Anville, géographe ordinaire de Sa majesté.
Le roi apprend les uniformes, les régiments, et la stratégie avec le maréchal de Puységur, notamment le positionnement des régiments. Il dispose d’une bibliothèque à Versailles (qui donne sur la cour des Cerfs) pour travailler.

 

En conclusion, on peut dire que le roi a connu une proportionnalité et une progressivité des apprentissages. On a d’abord formé le corps de l’enfant et son caractère. Les choses plus subtiles comme la diplomatie viendront par la suite. De par son éducation, Louis XV est devenu un grand souverain. Au final, la recherche historique récente a donc contribué à casser l’image qu’avait donnée Lavisse de ce roi.

Antoine Coysevox (1640-1720)

Buste de Louis XV, à l’âge de 9 ans

1719, marbre, château de Versailles. © Eric Joly

« Mignon, vous allez être un grand roi… », Louis XIV, le 26 août 1715.

 

Eric Joly, pour les Clionautes