Établi dans le XVIe arrondissement de Paris (2 rue Louis Boilly), à proximité immédiate du bois de Boulogne, le musée présente un magnifique mobilier d’époque Empire ainsi qu’une riche collection de peintures du XIXème siècle. On y découvre notamment de très belles toiles de Claude Monet et de Berthe Morisot. De dimension réduite, le musée se visite en deux heures environ et se prête très bien à un projet pédagogique en 4ème et en 1ère.

Les collections du musée

À l’origine simple pavillon de chasse du troisième duc de Valmy, François Christophe Edmond Kellerman, le bâtiment est racheté par Jules Marmottan, qui le lègue à son fils Paul. Ce dernier, historien d’art, le transforme en élégant hôtel particulier de style Empire et y installe les collections du Moyen Age et de la Renaissance, également transmises par son père. La bâtiment, avec son mobilier, est ensuite repris par l’Académie des Beaux-Arts, qui l’ouvre en public en 1934.

Depuis, le musée s’enrichit de multiples donations qui ont doublé son fonds. En 1940, la collection Victorine Donop de Monchy amène les premières toiles impressionnistes, à commencer par la célèbre Impression, soleil levant de Claude Monet, ainsi que des œuvres de Morisot, Renoir, Pissarro et Sisley. Les descendants de plusieurs de ces peintres choisissent de léguer des pièces issues de l’héritage familial. Ainsi, en 1966, Michel Monet transmet aux musées les toiles en sa possession, imité en 1996 par Denis et Annie Rouart, descendants de Berthe Morisot. Le musée dispose ainsi du premier fonds mondial de peintures de Claude Monet de Berthe Morisot.

Citons également à la fin du parcours l’inattendue collection de Daniel Wildenstein dédiée aux enluminures du Moyen Age.

Les arts décoratifs au temps du Consulat et de l’Empire

Toutes les photographies ont été prises par mes soins.

Porte moulurée et peinte de la salle à manger.

Les premières pièces nous font pénétrer dans l’intérieur cossu mais sévère d’une demeure Empire. On y trouve en particulier une salle à manger et un bureau, à la décoration élégante, avec moulures, soubassements menuisés et quelques discrètes frises ouvragées, tantôt peintes, tantôt sculptées. Par endroits, la douceur des nuances bleues et blanches rappelle la délicatesse du goût Wedgwood. La présence de petites tours dans les angles du bâtiment permet quelques pièces en rotonde qui allègent la raideur générale du style.

Salle à manger avec surtout.

La relative sobriété du décor, quasiment sans dorures, met en valeur la splendeur du mobilier : le surtout et les torchères de la salle à manger, la paire de brûle-parfums de Claude Galle et la pendule dite « la brouille » dans une salle adjacente, ou encore cette étonnante pendule géographique de 1813-1821 de la manufacture de Sèvres près de la rampe d’escalier. On retrouve également des pièces plus classiques comme une commode acajou, avec ses bronzes et sa plaque de marbre gris.

À l’étage, dans une petite antichambre, un imposant psyché à l’élégante marqueterie de pied trône face à un guéridon surmonté d’enchâssements de marbres en mosaïque. Dans la chambre, outre le travail de marqueterie du parquet, on peut repérer le lit Empire, massif, dont les montants sont surmontés de têtes noires ou de cassolettes, ainsi que plusieurs chaises Jacob. Le lustre vaut aussi le coup d’œil dans cette pièce, avec ses sculptures féminines évoquant la musique.

Paire de brûle-parfums de Claude Galle (1759-1815) en bronze ciselé et doré et marbre. Pendule dite « La Brouille », vers 1810 en bronze noir et doré et émail, par François-Timothée Matelin et Thonissen (1774-1847). Legs Paul Marmottan, 1932. Inv. 342, 342b et 337.

Même dans ces pièces, les toiles méritent très largement quelques arrêts. Dans la salle à manger, on trouve quelques vues parisiennes de Caillebotte et de Pissarro, ainsi que le portrait mélancolique de Julie Manet par Auguste Renoir. Dans un couloir, heureusement correctement éclairé, les vitrines exposent plusieurs gouaches d’un peintre méconnu, Carmontelle. Les amateurs y retrouveront la précision de son dessin, le subtil équilibre entre la peinture de paysage et la vue monumentale.

Les boulevards extérieurs. Effet de neige. Huile sur toile de Camille Pissarro (1830-1903) exécutée en 1879. Don d’Eugène et Victorine Donop de Monchy. Inv. 4021
Portrait de Julie Manet. Huile sur toile d’Auguste Renoir (1841-1919) exécutée en 1894. Fondation Denis et Annie Rouart. Inv. 6092

La salle Berthe Morisot

Grâce à la fondation Denis et Annie Rouart notamment, le musée est en mesure de présenter plusieurs chefs d’œuvre de l’artiste impressionniste. Notons d’ailleurs que dans les salles précédentes, une partie du mobilier de la peintre a également été préservé, comme la console amarante-citronnier du vestibule.

En tout, l’ensemble compte vingt-cinq toiles et cinquante aquarelles, dessins et estampes. Berthe Morisot s’intéresse en particulier au portrait de jeunes filles et n’hésite pas, après avoir fait poser sa propre fille Julie, à recourir à des modèles professionnels. Toutefois, ce sont les peintures de jardin qui permettent d’exprimer le mieux le talent de Berthe Morisot pour la couleur. Sa palette de verts, bleus, blancs ou roses, toute en nuances translucides, la rapproche d’un Watteau ou d’un Fragonard. Elle-même élève de Corot et proche de Degas, elle participa à la première exposition impressionniste en 1874. Elle avait rencontré le peintre Manet quelques années avant au Louvre, alors qu’elle copiait Véronèse.

Au bord du lac. Huile sur toile de 1883 de Berthe Morisot (1841-1895). Legs Annie Rouart. Inv. 6028
Roses trémières. Huile sur toile de 1884 de Berthe Morisot (1841-1895). Legs Annie Rouart. Inv. 6027

Le legs Michel Monet

Installée sous le jardin de la demeure dans les années 1970, la collection de toiles de Claude Monet alterne entre pièces familiales, souvenirs de voyages et évocation du jardin de Giverny.

Les Tuileries. Huile sur toile de 1876 de Claude Monet (1840-1926). Don d’Eugène et Victorine Donop de Monchy. Inv. 4016
Vallée de Sasso. Effet de soleil. Huile sur toile de 1884 de Claude Monet (1840-1926). Legs Michel Monet. Inv. 5009
Les Roses. Huile sur toile de 1925-1926 de Claude Monet (1840-1926). Legs Michel Monet. Inv. 5096
L’allée des rosiers, Giverny. Huile sur toile de 1920-1922 de Claude Monet (1840-1926). Legs Michel Monet. Inv. 5089

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