Introduction

 

  1. L’ANNEAU PÉDAGOGIQUE :

Si l’on prend la galaxie des Clionautes telle qu’elle apparaît sur internet, on comprend comment s’articule le projet pédagogique global. Outre le fait que le portail donne accès à des « étoiles » dont la présentation sémiotique est mise à jour pour que les modes d’accès et de lecture coïncident avec la modernité et les avancées en terme de visuel et d’ergonomie, la répartition desdites « étoiles » de la galaxie des Clionautes met en œuvre une interactivité constante.

Chacun des sites déclinés par la galaxie, et désigné par le nom « étoile », est en fait dépendant des autres. Et cependant, chacune des étoiles peut être consultée pour soi : c’est le principe même des anneaux borroméens définis par Lacan pour signifier l’interdépendance des différentes facettes du psychisme.

Dans cette sphère pédagogique, les expériences se partagent selon des interactions complexes. Des professeurs mettent en ligne des progressions, des séquences pédagogiques, qui sont présentées et discutées sur «l’infolettre de diffusion professionnelle». Les élèves et étudiants, du primaire à l’Université en passant par tous les échelons du collège, du lycée, des classes préparatoires aux grandes écoles, ou de l’enseignement technique et professionnel, sont invités (ou leurs parents s’ils s’agit d’élèves du primaire) à venir consulter des contenus, à se les approprier, à comprendre les démarches de l’apprentissage.

Les différents sites de la galaxie proposent des contenus qui ont un double objectif :

  • servir de ressource aux professeurs, mais aussi aux élèves et aux étudiants,
  • servir de ressource aux formateurs d’enseignants, ainsi qu’aux parents et au delà à toute personne curieuse de ces questions.
  • Promouvoir une démarche collaborative dans le cadre de la préparation aux concours avec Clio prépas.

Les démarches d’apprentissage sont précisées, ou bien volontairement laissées à l’appréhension du visiteur, de façon à l’inciter à la réflexion, à en faire une ressource pour soi-même et à la partager. Ainsi, des techniques pédagogiques sont testées, qu’elles soient fondées sur des analyses sémiologiques (tableaux, vidéos, photos, cinéma) ou sur des modes de transmission (pédagogie inversée, MOOCS…).

Des fiches plus synthétiques peuvent aussi être proposées, notamment pour les élèves de classes préparatoires. Dans ce cas, la transmission est plus pyramidale et a pour objectif de donner un corpus de synthèses à des étudiants qui pourraient rapidement être déstabilisés par les exigences des études supérieures.

Pour que les Clionautes et les abonnés de leurs infolettres, ou de leurs réseaux sociaux, (Twitter, Facebook, Linkedin) puissent être au cœur de ce qui se fait, des banques de données existent et sont constamment mises à jour.

En tête de ce constant renouvellement des savoirs, la Cliothèque, riche de plusieurs milliers de références, suit, grâce aux relations de grande confiance entretenues avec plus de 160 éditeurs et avec l’aide d’une cinquantaine de Clionautes rédacteurs (et souvent auteurs) l’actualité éditoriale en matière d’histoire, de géographie et de sciences humaines. Ce suivi englobe tout : de la thèse d’état, en passant par l’essai, l’épistémologie, les romans historiques, la BD ainsi que la littérature jeunesse. Tout ce qu’il est possible de proposer en termes de veille éditoriale est mis à disposition des professeurs, des parents, des élèves, des étudiants, des curieux.

Un moyen de transmission, en l’occurrence numérique, ne présente d’intérêt que s’il véhicule des contenus. C’est la raison pour laquelle l’approche disciplinaire est au cœur de la démarche de projet des Clionautes.

Il est essentiel que les élèves, quel que soit leur âge ou leur statut, aient une connaissance spatio-temporelle et critique que seuls les professeurs d’histoire et de géographie sont en mesure de transmettre. Pour que l’élève puisse échafauder une réflexion, il est avant tout nécessaire de lui apporter les connaissances et les méthodes nécessaires à son apprentissage. L’histoire et la géographie, par leur aspect aussi bien scientifique que polémique, ont besoin d’une légitimité profonde.

Dans le monde qui est le nôtre, où la communication n’est souvent que le masque du vide ou des idéologies les plus extrémistes, voire des fantasmes du complot, les disciplines que sont l’histoire et la géographie, et toutes les sciences qui se rattachent peu ou prou à ces sciences « humaines » ont besoin d’être soutenues et validées dans leur démarche d’acquisition des connaissances.

Les Clionautes, dans leur diversité d’approche, qu’elle soit disciplinaire ou de pensée, ce qui fonde par ailleurs leur richesse et la fertilité de leurs débats, se rejoignent sur un point cardinal :

Pour que l’élève construise ses connaissances, son esprit critique, sa personnalité, il faut lui « donner à savoir ».

Ce « donner à savoir » doit être pétri en amont par des préparations rigoureuses, des progressions et des séquences dans lesquelles tous les aspects disciplinaires soient posés comme préalables à l’apprentissage. Le temps, l’espace, la culture, la méthode ne vont pas de soi. Et en cela, les nouvelles technologies sont un outil essentiel, mais restent un outil. Le professeur doit faire apprendre. L’élève est présent pour apprendre. Les nouvelles technologies, utilisées avec un esprit devenu armé en termes de critique, feront le reste.

Il n’y a dans ce constat aucune velléité « anti-moderne ». L’enjeu de la modernité, ou de la post-modernité, c’est, précisément de ne pas perdre de vue ce que le temps et l’espace nous donnent à comprendre.

L’enjeu de l’histoire et de la géographie au sens large, n’est pas de contraindre, mais plutôt de donner les outils qui libèrent de la contrainte. Ni relativisme total, ni supériorité d’un discours pédagogique, ou théologique sur la recherche des faits, ni théories in abstracto de l’histoire (c’est la raison pour laquelle les Clionautes mettent aussi l’accent sur la recherche historiographique et géographique).