Intervenants :

Claude PRUDHOMME, Spécialiste d’histoire religieuse contemporaine

Marion BEILLARD, IA-IPR 

d’histoire-géographie à l’académie de Versailles
Fanny BLET, Formatrice en 

histoire-géographie à l’ESPE 

Centre-Val de Loire

Marion Beillard présente les intervenants :

« Claude Prudhomme est professeur émérite des Universités, sa dernière parution aux éditions Bouquin est Le monde du catholicisme (2017). Un des ses ouvrages nous a été particulièrement utile pour la transposition pédagogique : Missions chrétiennes et colonisation du XVIe au XXe siècle (2004).

Fanny Blet est formatrice académique en histoire-géographie dans le cadre de l’ESPE pour la formation au concours et la formation des professeurs stagiaires.»

Claude Prudhomme propose ensuite son exposé :

« La question des rapports entre images et missions est très large. C’est un sujet très compliqué pour la plupart des enseignants, quasiment intraitable pour ceux qui sont parfois très mal à l’aise face à la question des religions et des missions en particulier mais aussi face à celle des rapports avec la colonisation. D’autre part, il faut prendre en compte la difficulté du traitement des images dans ce contexte là. Il faut inscrire cette relation images et missions dans une perspective d’interculturalité. 

Cette relation images et missions a été la première grande expérience dans l’histoire de contacts culturels. Elle ouvre sur  une réflexion questionnant les implications induites pour les deux parties,  bien sûr à partir du point de vue prédominant, celui de ceux qui sont à l’initiative de tout cela : les missionnaires venus d’Europe.

Dans un premier temps, la nécessité est de bien comprendre ce que c’est la mission.

Contrairement à ce qu’on imagine souvent, la mission est arrivée tardivement dans le christianisme. Même si le phénomène se produit dès le XVIè siècle, le mot n’apparaît en tant que tel, pour désigner l’envoi programmé, méthodique, avec un plan, une quasi planification pour répandre une religion, qu’au XVIIe siècle dans la langue française. Ainsi, le contexte est à rattacher à l’émergence du monde moderne. Au départ, la mission est dirigée vers ceux qui ne sont pas de bons catholiques qu’on veut  « re » ou « bien » catholiciser. On parle donc de missions intérieures et de missions extérieures, ce sont ces dernières qui m’intéressent ici en lien notamment avec le programme d’histoire.

La société, la congrégation, l’institution qui va jouer le rôle essentiel dans l’invention du modèle de la mission et qui va s’imposer dans l’histoire en devenant une référence, y compris pour les autres religions à l’époque contemporaine, est celle des Jésuites. Le contexte est particulier,  celui de « la découverte du Nouveau Monde » pour les Européens.

D’abord Christophe Colomb met ses pieds dans ce qu’on appellera plus tard l’Amérique, puis, avec la bénédiction du Pape un an après, le monde est réparti en deux : une partie pour les Espagnols et l’autre pour les Portugais. En réalité, le pape tente par un texte de prouver qu’il a autorité même s’il donne, de fait, tous les pouvoirs aux souverains d’Espagne et du Portugal. Ce sera pendant longtemps le grand problème de ces missions,  la véritable autorité n’étant pas détenue par la papauté mais par les souverains ibériques. Ce n’est qu’un siècle après qu’elle essaiera de créer une mission qui dépende vraiment d’elle et de la curie c’est-à-dire du gouvernement de l’Eglise romaine. Ce qui a été longtemps,  l’emblème,  « le logo » des missions catholiques, c’est Ignace de Loyola, qu’on remplace parfois par François-Xavier, le premier missionnaire dit-on allant évangéliser les peuples du monde entier.

Quel est alors le rapport entre l’image et les missions?

Ce qui est frappant c’est que le XVIe siècle est le moment où l’imprimé se diffuse, moment aussi où le baroque s’impose dans le monde du catholicisme, moment donc très particulier de l’histoire où l’image devient essentielle pour transmettre.

C’est d’abord un message religieux qui est transmis avec l’art baroque, dit parfois jésuite, et mis en premier lieu au service de la reconquête catholique en Europe contre les Protestants puis, ailleurs, au service de la conquête contre des gens que l’on appelle à ce moment-là les païens. Pendant longtemps, la mission extérieure est un quasi monopole des Catholiques. Il n’y a presque pas de mission protestante avant la fin du XVIIIe siècle lorsque les Anglais s’y engagent massivement. En effet, c’est alors le moment où l’Angleterre devient la première puissance mondiale et prend le contrôle de toutes les mers. Dans cette première période, va s’expérimenter le modèle missionnaire qui va être testé sur le terrain. Historiquement, ces missions là ont été fondamentales. Cependant, cela ne veut pas dire, contrairement à une idée reçue, que les Protestants lorsqu’ils entrent en mission, ne se soient pas intéressés aux images. Ils se méfient énormément de tout ce qui peut amener à une sorte de culte des images c’est-à-dire à de l’idolâtrie et vont donc en faire un usage différent des Catholiques.

On s’aperçoit qu’à travers l’expérience de l’invention de la mission et de sa mise en œuvre c’est à peu près toute la panoplie des usages de l’image qui commence à être testée.

La première découverte que font les acteurs de l’époque c’est que l’image est un moyen extrêmement efficace pour promouvoir ce qu’ils sont en train de faire. Il suffit ainsi, au plafond de certaines églises, de mettre en évidence la mission et d’en faire, en quelque sorte, l’apologie par l’image pour pouvoir toucher un grand nombre de personnes : illettrés ou lettrés. Les Jésuites vont passer très vite maîtres dans cette capacité à utiliser l’image pour promouvoir leur projet. L’église de St Ignace de Loyola, dans le cœur historique de Rome, est une illustration. Son fameux plafond en trompe-l’œil, de l’époque baroque, représente les quatre continents dans les quatre angles. Au centre St Ignace et les Jésuites entreprennent la conversion de ces quatre continents pour les faire entrer dans le plan divin et sauver les âmes de tous les êtres humains qui les peuplent. Ici, le peintre ne connaît rien de l’Afrique, ni de l’Amérique. Cependant, il représente une femme noire, portant un diadème, qui chevauche un crocodile à côté d’un éléphant. Surtout, chaque fois dans une même mise en scène, les idolâtres représentés et symbolisés par des géants, personnages mythiques, plus ou moins de la mythologie de l’Antiquité gréco-romaine, sont terrassés. Le même modèle est repris pour l’appliquer à l’Amérique. La différence tient dans le fait que l’Amérique est symbolisée par ce qui est censé être une amérindienne coiffée de plumes dans un style plus ou moins inca ou aztèque.  Elle est en train d’évacuer, en les précipitant dans le vide, les géants idolâtres, le mot idolâtre appartenant au commentaire officiel de cette époque.

On peut parler ici d’une sorte d’invention de la représentation et donc des stéréotypes qu’on va commencer à se donner des populations étrangères. Beaucoup de nos représentations, pendant très longtemps, ont été essentiellement façonnées par les images missionnaires qui, jusqu’au XIXe siècle voire jusqu’au début du XXe siècle, sont les plus diffusées. En effet, la presse en France comme en Angleterre qui a la plus grande diffusion au milieu du XIXe siècle, et notamment dans les milieux populaires, c’est la presse religieuse missionnaire. Le tirage des journaux montre d’ailleurs des chiffres tout à fait surprenants aujourd’hui.

Dans cette prise de conscience de l’importance de l’image pour promouvoir un projet et mobiliser autour de soi, on se rend compte aussi très vite qu’il faut valoriser celui qui est le porteur du message. On va donc aussi avoir, surtout chez les Catholiques, une profusion de représentations des missionnaires sous forme d’illustrations mais également parfois de grands tableaux. Le plus célèbre, Départ des missionnaires par Coubertin, relativement récent par rapport à la chronologie qui nous occupe, est de 1868. Il est aujourd’hui visible à Paris, au Séminaire des missions étrangères de Paris, créé pour la formation des missionnaires spécialisés sur l’Asie, la Chine, l’Inde et Indochine. Dans cette cérémonie de départ des missionnaires, on retrouve des stéréotypes. À côté de l’un d’eux, un personnage est censé représenter le monde arabe. Il porte un peu le premier costume que les pères blancs qui partiront dans ces pays-là se croient obligés de prendre pour s’adapter davantage et être davantage acceptés par les populations.

On peut mettre en regard le tableau avec une photo représentant des missionnaires protestants. Ces derniers se méfient des images mais attribuent à la photographie une valeur documentaire l’éloignant de l’idolâtrie. Ils vont en faire beaucoup que l’on peut retrouver aujourd’hui, en ligne sur le site du département de ce qui était autrefois les missions protestantes. Les missionnaires protestants sont en couple, en général. Les photographies représentent des femmes et des hommes en costume gris austère, ce qui peut d’ailleurs alimenter d’autres stéréotypes. Ce qui est intéressant, c’est de voir comment l’image va se mettre très vite au service de la démarche des missionnaires.

En deuxième lieu, le problème posé au missionnaire, c’est qu’il part vers des sociétés qui sont très cultivées. Il sait que beaucoup possèdent l’écrit depuis longtemps. On ne peut pas aller vers elles comme, plus tard, vers les Africains dont on pense que ce sont des sauvages sans science. Ici, il faudra être capable de soutenir la conversation, la polémique et la controverse.

Dès la fin du XVIe siècle, et au début du XVIIe siècle, les astuces déjà très employées dans le collège des Jésuites, dans l’enseignement, c’est-à-dire le recours aux moyens mnémotechniques, sont utilisées par les missionnaires puisqu’ils ne peuvent pas emmener leur bibliothèque (cf. Le palais de la mémoire, Matteo Ricci ). Les Jésuites ont été habitués à mémoriser une foule de choses avec l’idée qu’en organisant bien sa mémoire, en la divisant en secteurs, on pouvait ensuite fixer des images mentales qui permettaient de naviguer d’une image mentale à l’autre, comme on pourrait naviguer d’un ouvrage à l’autre dans une bibliothèque. On ne sait pas trop quelle en était l’étendue mais on a  des témoignages qui sont stupéfiants par tout ce que les Jésuites arrivent à communiquer de mémoire. Ici donc, l’image sert d’abord d’image mentale pour pouvoir structurer son esprit.

La troisième fonction que l’image va acquérir c’est que les missionnaires vont se rendre compte, une fois arrivés sur le terrain, qu’elle est utile dans leur mission. Ils collectent l’information en prenant des notes bien sûr . D’ailleurs les Jésuites offrent le modèle des « lettres édifiantes et curieuses » et vont beaucoup écrire. Les exemples de lettres édifiantes les plus connus et qui, en Europe auront le plus de succès, vont concerner la Chine. Elles sont éditées, regroupées dans des dictionnaires, des encyclopédies en quelque sorte et présentent la Chine aux Européens.  Toutes les Lumières, Voltaire et les autres, ne parlent de la Chine qu’à travers les lettres édifiantes des Jésuites. Ils utilisent ainsi le matériel des Jésuites pour faire la critique des Jésuites et du Catholicisme ! Il y a aussi beaucoup d’illustrations dans ces ouvrages qui nous laissent pantois aujourd’hui parce qu’elles sont censées représenter les cultes de la Chine par exemple. Certaines planches sont la transcription de l’écriture chinoise avec des explications et des équivalences, autant que possible avec l’alphabet latin. C’est donc une accumulation de savoir différents.

En même temps, les missionnaires vont très vite comprendre qu’il faut écrire, mais surtout produire des images. Toutes les congrégations missionnaires qui se trouvent en position de découvrir de nouvelles sociétés, de nouvelles cultures, comprennent alors qu’il est vital et décisif de pouvoir collecter de l’information et la conserver sous forme d’images. 

Il faut cependant se rappeler que ceux qui sont présents, sont d’abord des franciscains et des dominicains, c’est-à-dire les ordres mendiants plus anciens. L’esprit de croisade est abandonné au profit des arguments et on remplace la guerre, même Sainte, par la discussion et la controverse. On ne commence donc pas par détruire mais par essayer d’observer,  sélectionner des informateurs locaux, les mettre à contribution (Indiens aztèques notamment). On tente avec eux de produire une espèce de bibliothèque de leur histoire, à travers la mémoire qu’ils en ont, de leurs coutumes et manières de vivre. 

L’exemple du codex de Mendoza, demandé très officiellement par les autorités coloniales et aussi par l’Eglise locale, est une sorte de répertoire pour savoir ce que sont ces populations à travers leurs pratiques. La planche choisie ici est volontairement un peu spectaculaire, tout à fait inattendue pour nous. Elle s’intitule « tâches ménagères et punition des enfants aztèques ». Pendant longtemps les historiens ont été mal à aise avec ça, surtout au moment de la décolonisation accusant ces codex de dire  systématiquement du mal de ces populations. Or, il semble que ce n’est pas le cas. D’abord, les codex mettent à contribution les Indiens. D’autre part, les choses décrites ne peuvent pas être mises en doute tant sont nombreux les recoupements. Ici donc une page sur le statut des enfants dans la famille dans laquelle on montre un enfant puni sur une sorte de grill avec du piment rouge. La planche indique que les garçons ont pour tâche d’aider leur père à ramasser des roseaux. Les tâches ménagères des filles sont d’apprendre à faire la cuisine, de balayer la maison, d’aider leur mère à confectionner du textile, celui-ci étant source de revenus.

Ainsi, le Mexique a été le premier grand test grandeur nature avec à la fois la volonté d’ouverture et de compréhension, y compris en apprenant la langue, mais également avec un aspect répressif ne laissant pas beaucoup de place à la liberté des individus.

La tradition de l’information pour asseoir la légitimité de son entreprise va encore se développer au XIXe siècle avec les journaux, la grande presse, et notamment la presse illustrée. De grands magazines permettent de connaître le monde extérieur : l’un lancé par la maison Hachette en 1860, l’autre émanant des missions catholiques,  concurrent du premier ne souhaitant pas lui laisser ce champ d’investigation. On peut alors tout y trouver l’illustration de choses épouvantables : des sorciers, des scènes de gens qui sont punis ou tués ; mais la plupart du temps, ce sont des choses de la vie quotidienne. Les illustrations sont sous forme de dessins, sortes de lithographies qui montrent des enfants en train d’apprendre à écrire ou encore un intérieur malgache. Si certaines peuvent faire un peu peur, la plupart du temps c’est plutôt assez neutre montrant des Africains plutôt ordinaires. Ce sont aussi les premières images qui permettent aux Européens d’entrer à l’intérieur des maisons car ce n’est pas montré en général par les voyageurs. 

Les protestants vont faire la même chose mais en privilégiant la photo. Même s’ils se méfient beaucoup du paganisme, ils ont aussi un regard un peu ethnographique, qu’on peut critiquer aujourd’hui, mais qui nous apprend des choses. Grâce au fonds photographique des missions protestantes à Paris, on peut avoir une série de photos représentant entre autres des jeunes filles en train de participer à une danse faisant partie de leur initiation dans un pays d’Afrique australe. Les missionnaires protestants sont de la même manière dans une démarche de compréhension afin de pouvoir mener leur mission de christianisation. D’autres images ont un message double : à la fois une information sur la société telle qu’elle est, mais aussi sur la société telle que la rêve les missionnaires. On peut trouver des photos de maisons assez rudimentaires, de cases circulaires qui ont longtemps choqué les missionnaires, à mettre en regard avec des photos de populations africaines devenues protestantes montrant dans leur vêtement l’acculturation sous l’effet de l’éducation donnée par ses missionnaires. Par ailleurs, très vite ils comprennent que l’image est tout à fait privilégiée pour catéchiser. 

L’image sert d’abord, dans l’enseignement qu’on donne, à faire passer les récits plus facilement. Beaucoup d’images sont liées, chez les Catholiques, à l’histoire sainte de l’Ancien Testament, à la Bible chez les Protestants, l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, mais également aux événements de l’histoire du christianisme qu’on veut mettre en évidence. L’image sert de plus à inculquer des normes : comment faut-il être ?, comment faut-il vivre ?, comment faut-il se comporter ? Une différence apparaît rapidement entre les Catholiques et Protestants. Les seconds restent dans un usage plutôt didactique et pratique de l’image tandis que les Catholiques pensent qu’on peut faire passer le message chrétien et les dogmes par l’image, c’est-à-dire « rendre visible l’invisible ». Aujourd’hui, les spécialistes appellent cela une pédagogie par le sensible. Il y a donc toute une philosophie, tout un postulat. L’image est alors irremplaçable, beaucoup plus efficace que le texte ou même que la parole.

Les premiers à avoir fait ce pari et réfléchi de cette manière ce sont les missionnaires du Mexique.

Une planche de « la bible des Illettrés », Rhetorica Christiana de Diego Valadés (1579)  représente à la fois : un tas de cérémonies de la vie catholique, la confession, le mariage ; une procession à l’espagnole ; et ce qui est étonnant, la représentation de ce qu’on appellerait aujourd’hui du catéchisme. Un personnage montre au tableau et explique à des enfants assis devant lui, grâce à une image, la Trinité et d’autres croyances fondamentales du Catholicisme. Ainsi, l’image est d’emblée mise au service de la catéchèse.

Par ailleurs, les missionnaires sont très vite confrontés au problème de la traduction, du passage d’une langue à une autre, problème jamais réglé et d’une certaine manière problème propre au Christianisme. En effet, il a cette particularité, au moins pour le Nouveau Testament, de ne pas avoir de texte originel puisque Jésus parlait araméen et que les Évangiles sont en grec. La particularité du Christianisme dans le spectre des religions,  a été notamment celle d’être une religion qui dès le départ est une traduction et qui ensuite va se traduire dans d’autres langues.  Cela ne choque donc pas les missionnaires habitués  d’entreprendre des traductions mais il s’agit de passer de langues européennes à des langues locales. Pour exprimer des notions abstraites comme « dieu » soit on cherche alors dans la langue locale un mot équivalent, c’est souvent l’option choisie, mais avec un risque d’entretenir la confusion et le syncrétisme ; soit on essaie aussi d’introduire un autre mot souvent  dérivé de deus en latin. Par ailleurs, une écriture utilisée sera celle composée à partir de pictogrammes. Cette «  écriture-image »  transcrit des sons, mais pour représenter le mot, le pictogramme doit en représenter le symbole, c’est donc aussi une image de l’image. Le pictogramme en lui-même est une fabrication complexe. La manière dont le personnage est représenté : de profil droit, de profil gauche, de face ; la place du personnage à intérieur de l’image, en bas, en haut, à gauche ou à droite, orientent la signification. Par ailleurs, les couleurs employées : le rouge, le noir, le bleu appartiennent à la grammaire des couleurs des populations auxquelles on s’adresse. Aujourd’hui, les chercheurs n’arrivent pas toujours à déchiffrer toutes ces planches. Certaines planches tentent d’illustrer, par exemple, le premier commandement: « J’aimerai lui seul, le seul Dieu, de tout mon cœur » qui est l’affirmation du monothéisme du Christianisme. Il faut donc y exprimer la notion de Dieu, la notion de cœur, la notion d’amour et la volonté de renoncer à l’idolâtrie !  Les limites de ce type de langage interviennent alors très vite.

Ainsi en situation coloniale, beaucoup de missionnaires vont considérer qu’il est plus simple, il en va aussi de leur propre salut, d’utiliser les grands moyens. Régulièrement et dès le départ, on procède à des autodafés, des destructions. La pénitence est publique avec les autorités ecclésiastiques, les autorités coloniales.

D’autre part, les missionnaires vont reprendre un stock d’images qui est déjà disponible en Europe : la base de données, celle des missionnaires jésuites qui s’intéressent aux Bretons.  Une invention a alors un énorme succès jusqu’au XXe siècle : celle du cœur. On représente l’homme, son corps et son âme, par le truchement d’un cœur couronné d’une tête. L’âme n’est pas séparée du corps dans le Christianisme, ils sont indissociables. On fait passer tout le catéchisme dans ce type d’image. L’homme pécheur est représenté avec les symboles de la cupidité, la luxure, l’ennui, la jalousie à l’intérieur du cœur. Les bons catholiques sont représentés par un cœur aux symboles de foi, d’espérance, de charité, d’humilité etc. Ces images sont utilisées ensuite telles quelles en Afrique et à Madagascar notamment. 

De multiples images vont être implantées dans de multiples cultures avec un souci d’adaptation. Les missionnaires tentent d’utiliser l’iconographie locale. Cependant, les images à l’occidentale peuvent être reprises à l’identique comme pour le plus grand pèlerinage marial de l’Inde, près de Pondichéry. La vierge portugaise attire chaque année plus de 30 millions de pèlerins dont 70 % de d’hindous qui peuvent l’assimiler éventuellement à une déesse.

Cependant des malentendus peuvent émerger. Il est difficile de savoir ce que l’autre comprend dans sa relation aux images. Si elle peut être commune à certaines religions, les images peuvent par contre en choquer d’autres (Islam). On peut trouver également des images retournées comme un cochon en Croix qui appartient à la polémique antichrétienne en Chine. Cependant, le choc de l’image qui s’est partout réalisé, n’a pas empêché les populations d’intégrer ces images y compris à l’intérieur des maisons, dans lesquelles on va trouver des images pieuses avec le culte des ancêtres. L’adaptation est aujourd’hui celle d’un certain nombre d’artistes qui repensent cet imaginaire catholique. Aujourd’hui, les milieux évangéliques copient et réimpriment des images alors que les Protestants les ont combattues.

Claude Prudhomme conclut son intervention avec l’évocation de l’image de la Vierge de Guadalupe  et de ses évolutions diverses : « imprimée sur les vêtements des femmes, insérée dans la peinture et tatouée sur le mollet droit d’André-Pierre Gignac finissant sa carrière de footballeur au Mexique ! 

Aujourd’hui, l’image circule mondialement alors qu’auparavant c’était l’Europe qui diffusait l’image, notamment religieuse. Toutefois, ces images que l’on croit disparues peuvent être privées de leurs référents chrétiens, mais utilisées par beaucoup de gens dans les jeux vidéo et le cinéma. Le seigneur des anneaux est le roman d’un très bon catholique conservateur et  le metteur en scène de son adaptation filmique,  très bon catholique Néo-Zélandais ! L’Arabie Saoudite entreprend actuellement de pourchasser les images plus ou moins masquées, diffusées dans les films et les séries qui, sans se dire ouvertement chrétiennes, sont en train d’essayer de façonner les esprits. »

 Marion Beillard : « Madame Blet et moi même avons choisi de centrer notre proposition sur les images comme témoins de l’élargissement du monde, en lien avec le thème de seconde : « L’élargissement du monde aux 15e et 16e siècles ». Nous avons opéré en croisant les programmes et la conférence de Monsieur Prudhomme qui, dans le domaine des images missionnaires, qualifie le Mexique « d’expérience fondatrice ». Il nous a montré comment les imaginaires s’y sont cristallisés y compris à travers les autodafés. Le Mexique est aussi un test  grandeur nature et Claude Prudhomme met l’accent sur les codex qui vont être exclusivement utilisés dans notre proposition. Madame Blet et moi-même tenons à remercier Monsieur Prudhomme qui nous a communiqué très en amont la trame extrêmement détaillée de sa conférence et ses supports visuels. »

Fanny Blet : « Ancrée dans le programme de seconde, notre transposition didactique va s’appuyer sur le cas du Mexique développé par Monsieur Prudhomme.

Le fil rouge de toute cette séquence est construit autour de l’apprentissage de la compréhension de l’image par des élèves de seconde.

La séquence est découpée en 5 heures

Une première séance est consacrée à Constantinople avec l’étude du portrait de Mehemet II de Bellini. Ce sera l’occasion d’une première preuve de l’œuvre d’art comme lieu de connexion interculturelle.

Ensuite, 2 heures sont au consacrées aux voyages Christophe Colomb. Cela va préparer les élèves à la future conquête du Mexique. Ces 2 heures d’étude sur Christophe Colomb peuvent avoir pour fil rouge la gravure de Théodore de Bry, datée d’un siècle après la découverte, mais qui sera intéressante pour étudier l’événementiel en la croisant avec d’autres sources, et en même temps, réfléchir à la réception et aux transformations que ces découvertes induisent en Europe.

Après ses trois premières heures de cours, on propose l’étude de Tenochtitlan car le programme demande de faire le choix d’une cité précolombienne confrontée à la conquête et à la colonisation, et donc à la conversion.

La séance proposée est une séance en 2 heures, axée sur l’usage des sources qui ont été présentées par Monsieur Prudhomme. Des extraits de codex vont être étudiés par les élèves de diverses manières. 

Une évaluation sera en lien avec les codex.

On a souvent l’impression que l’image est plus simple à comprendre pour les élèves qu’un texte source du XVIe siècle. Or, ça n’est pas si facile notamment du fait des pictogrammes aztèques. L’idée est vraiment de se centrer sur l’interrogation : que nous apprennent ces images ? À la fois, la représentation qu’ont les Espagnols des Aztèques à l’époque, mais puisque ce sont des sources qui sont réalisées sur commande ecclésiastique par des indiens, en creux on peut y voir ce que les Aztèques prennent de la culture espagnole. »

Marion Beillard : « Pour ce qui est des compétences, nous nous sommes appuyées sur le tableau actuellement en vigueur de « capacités et méthodes »,  bien évidemment l’entrée « situer un événement dans le temps »  est  mobilisée, comment ne pas le faire en histoire ?

Mais « Exploiter et confronter des informations » et « utiliser le numérique (TIC) » sont essentiels ici.

Nous avons fait porter particulièrement notre effort sur l’identification du document. Le véritable enjeu au cœur du projet d’apprentissage n’est pas une simple routine mécanique de présentation du document mais bien de mettre l’accent sur ce qui paraît être un élément important de la formation intellectuelle des élèves.

Fanny Blet : « Pour clore cette introduction, le choix de l’image a été fait pour correspondre au choix du thème de Blois, mais aussi afin que notre enseignement intègre l’histoire des arts. L’idée est qu’à travers ces images on peut travailler à la fois la conquête et sa représentation, le choc culturel qu’elle a représenté de part et d’autre, l’évangélisation et la conversion qui est très représentée. De plus, la rencontre est au cœur des programmes. Les élèves sont ici confrontés à une image particulièrement complexe, il faut donc prendre en compte la progressivité des apprentissages. Le but est de les faire réellement réfléchir en historiens, donc d’exercer un regard critique sur ces sources. »

 

Marion Beillard : « Nous avons structuré notre présentation en deux parties. 

La séance est extrêmement classique. Dans un premier temps : la conquête, dans un deuxième temps l’Évangélisation. En sachant que, depuis le départ, très rapidement, le professeur pose le cadre spatio-temporel avec quelques mots-clés qui vont permettre de comprendre la suite : conquistadors, Cortés, Mexique, Aztèques,  Tenochtitlan. 

Pour situer, on prend une carte très simple du Mexique, on peut y montrer le trajet du conquistador Cortés, la prise de Tenochtitlan, capitale des Aztèques.

La première image, devant laquelle nous vous proposons de nous arrêter, est la première image du corpus. Les élèves ne sont pas accoutumés à ces représentations, donc nous en avons choisi une simple. Pour commencer, l’apport du professeur est à ce moment-là fondamental. Les élèves réinvestiront cet apport par la suite. Ainsi, le professeur dit ce qu’est un  codex, le codex aztèque : des pages manuscrites peintes avec des dessins, reliées entre elles et réalisées par des scribes-peintres aztèques, c’est-à-dire des Aztèques qui savent à la fois écrire et dessiner. Celui qui est convoqué ici est le codex Azcatitlàn, de la deuxième moitié du XVIe siècle,  formé de 25 feuillets de papier européen, donc le papier a été importé d’Europe. On y trouve des peintures figuratives comme celle-ci (Une représentation aztèque de la conquête espagnole), des glyphes aztèques, sur lesquels nous reviendrons par la suite, et des textes dans la langue locale mais écrits avec des caractères latins. 

Le travail qui est proposée aux élèves est le suivant : 

Avec une progressivité, le travail  se fait par binôme. Chaque binôme a une tablette ou éventuellement en salle informatique, un ordinateur afin de pouvoir visualiser l’image et de rédiger.

Dans un premier temps, on demande un travail d’observation. Les élèves ont des consignes pour les guider dans l’observation de l’image, en les conduisant progressivement à l’analyse. Ils doivent rédiger au fur et à mesure de ce qu’ils trouvent dans l’image. C’est là l’intérêt du sport numérique par rapport au support papier : les élèves peuvent éventuellement zoomer sur l’image mais aussi écrire et réécrire avec un traitement de texte. Ils rédigent donc des réponses. La consigne finale attendue est un écrit qui réponde à la question : que nous apprend le dessin sur l’événement qu’il représente ? 

Donc dans un premier temps, des choses simples : 

À quelle période ? (pour qu’ils réinvestissent ce qu’ils ont vu avant)

À quel événement ça correspond ? 

Identifier les personnages ou des types de personnages.

Donner un titre qui résume le document.

On attend : un épisode de la conquête du Mexique, les indiens, des soldats espagnols, un cheval, un noir, le chef Cortés et une femme. 

Ce point est important car il faut que les élèves s’arrêtent sur le document dans sa globalité avant de passer aux détails. C’est un moment indispensable qui répond aux questions : qu’est-ce que j’ai sous les yeux ? D’où ça vient ? Cette première phase d’observation est complètement ouverte. Il n’y a pas avant de long discours ou un questionnement serré qui enfermerait le regard et empêcherait la découverte de la première rencontre.

Dans un deuxième temps, on va demander aux élèves d’aller vers des détails plus significatifs, c’est-à-dire de regarder de plus près la place, l’attitude, les vêtements notamment pour la femme dont on peut voir qu’elle a quand même un costume qui doit être indien. Celle-ci est en tête et montre la route. L’homme sans casque, Cortés, est en tête, européen barbu très bien habillé. Les Indiens sont à l’arrière, sans arme avec de simples pagnes, pratiquement nus. C’est ici qu’on commence à orienter le regard des élèves en leur demandant de fouiller un peu plus dans les images. Les élèves commencent donc à bâtir des hypothèses. »

Fanny Blet : « Pour valider ou pas leurs hypothèses, le principe est de leur donner un lien vers le nuage enrichi.  En cliquant sur les détails, il peut permettre aux élèves de savoir si oui ou non, ils étaient dans la bonne direction. L’idée étant de leur faire travailler une compétence à laquelle ils sont habitués depuis le collège : celle de formuler des hypothèses.  L’apport que le professeur pourrait amener à l’oral habituellement, est ici proposé pour chaque détail de l’image. Il va permettre de mettre en évidence : 

à travers la bannière rouge : la forte motivation religieuse de cette conquête du Mexique ;  à travers le personnage de la Malinche : les interconnexions et les premiers échanges. Le personnage est en effet intéressant parce qu’il est en tête mais aussi par son histoire  

à travers le corps expéditionnaire de Cortés et les indiens : l’accent sur les apports donnés par le professeur en début de séance sur l’événementiel de la conquête ; 

à travers la maladresse du trait dans la représentation du cheval par le peintre indien : l’animal était peu connu à l’époque, sachant que le codex est daté de la deuxième moitié du XVIe siècle, assez rapidement après la conquête.

Enfin, en cliquant sur ces différents détails les élèves peuvent enrichir les écrits qu’ils sont en train de produire, en revenant progressivement sur cette image qui leur fournit des connaissances. Ils peuvent finalement produire un écrit qui commence à être critique sur l’image,  et pose la question des sources.  On a ici  à la fois des conventions européennes sur la manière de représenter le document puisqu’on a une vue panoramique en un seul plan, ce qui n’est pas le cas dans la présentation classique des codex. Par exemple, dans celui des scènes de punition d’enfant, ces dernières sont plutôt éclatées. Des conventions qui sont plutôt indiennes sont observables dans la représentation de profil et de face des personnages. Sont représentés de face Cortés et la Malinche, alors que les autres sont de profil. Cela peut être considéré peut-être comme une marque d’importance.

On peut terminer en expliquant qu’à travers ces commandes de codex coloniaux, on a vraiment une interconnexion culturelle intéressante, visible à travers une seule image. »

  

Marion Beillard : « Le deuxième travail repose sur une deuxième image du codex Magliabechiano, en sachant que les élèves commencent à se familiariser avec ces types de sources.  On leur demande ce que veut dire « codex colonial », qu’ils doivent maintenant savoir. Le codex dont il est question est actuellement conservé à la bibliothèque de Florence. Il est plus long que le précédent, 92 pages, sur du papier européen et il est entièrement rédigé en espagnol, ce qui fait partie des commandes dont parlait tout à l’heure Monsieur Prudhomme.  Cette image est plus facile à analyser que la précédente, c’est celle d’une cérémonie sacrificielle aztèque. Son aspect sanglant peut retenir facilement l’attention des élèves ! On leur demande de titrer le document, ce qui n’est pas anodin parce que cela signifie qu’ils ont compris le sens global de ce que cela représentait.  On peut proposer un titre provisoire puis éventuellement de le changer ensuite. On peut leur demander en suivant de décrire la scène de façon ordonnée, elle est assez lisible pour qu’ils y parviennent. Puis, on peut leur demander, puisqu’on a déjà travaillé sur cette question, de repérer les conventions visuelles, celles qui seraient indiennes et celles qui seraient européennes. Donc ils vont repérer les personnages de profil de la cité aztèque, et le temple dessiné en trois dimensions, même si c’est un peu maladroit avec un effet de perspective. Ici cette image est essentiellement illustrative le travail demandé aux élèves n’est pas très conséquent. En appui sur les explications professorales, il leur permet de réinvestir des connaissances et des compétences qu’ils ont déjà acquises auparavant. Concernant le professeur, il apporte un certain nombre d’éléments sur les sacrifices les humains. On a repéré que, la victime amenée, très rapidement son torse est ouvert, le prêtre tranche de l’artère  et la veine qui conduisent au cœur, place le cœur vers le ciel alors qu’il est immédiatement placé dans un récipient sacrificiel. Tandis que le sang ruisselle sur les marches, la victime est projetée en bas des marches, la suivante arrivant. Le rapport est direct avec notre thématique puisque ces sacrifices ont abouti à grandement fragiliser la société indienne, la société aztèque, parce que c’était un élément central de la culture. Une des premières mesures prises les Espagnols, qui ont été littéralement horrifiés par cette pratique, est de les abolir. Ces sacrifices sont extrêmement documentés et les Européens qui commandent les codex en demandent des représentations. Ainsi, un large choix d’images pour documenter la situation prè-hispanique est disponible car il y a une véritable curiosité des Espagnols. Si le sujet permet aussi éventuellement de justifier un certain nombre d’exactions espagnoles, il ne faut pas négliger cet aspect très important de la curiosité de la commande. »

 Fanny Blet : « C’est pourquoi dans les codex qui sont visibles et observables en ligne, notamment sur le site de la BNF, sur Gallica, on a une richesse de sources qui est énorme.

On peut proposer un troisième travail sur cette image qui est la preuve même qu’une image peut être bien plus compliquée à comprendre qu’un texte. On a ici une chronique, toujours extraite du codex Azcatitlàn, d’histoire mexicaine, de trois événements différents. On demande aux élèves d’identifier le document  mais non pas de donner un titre puisque l’image est moins accessible au sens immédiat. Par contre,  dans le principe de l’image interactive, ils doivent légender trois détails qui correspondent : 

aux personnages représentés au centre de l’image, 

au Palo Volador, danse traditionnelle appartenant à la culture mexicaine  pré-hispanique qu’il doivent identifier

à l’ensemble de glyphes, assez compliqué à comprendre, qui correspond à la scène de baptême, à l’église. Il sera intéressant ici d’entendre les élèves dans leur interprétation de cette scène de baptême, de la conversion mais aussi de la main qui tient la tête de chien et  du personnage nu dessinés correspondent en fait à la transcription de l’esclavage dans le dans la culture aztèque. 

Dans cette image extrêmement compliquée, on fait le choix de zoomer sur trois détails. On en donne ensuite aux élèves la signification : l’arrivée de 12 franciscains peu après la conquête de la capitale par Cortés qui vont être le premier moteur de la conversion sur le sol mexicain ;  le Palo Volador,  parce que lorsque les autorités arrivent sur le sol colonisé on fait des festivités ; le complexe de glyphes. Cela permet d’articuler les deux ans de la conquête militaire et la conquête de l’âme, de l’esprit qui passe par le baptême et la construction de l’église dans le village aztèque.

On propose, si on a le temps, d’aller dans la complexité en expliquant que la conversion est possible en passant aussi par les autodafés, donc la destruction de ce que tous les Franciscains et les ecclésiastiques considéraient comme des idoles. On pourrait faire travailler les élèves sur les conventions européennes et indiennes pour conclure la séquence avant de passer à une évaluation qui reposerait sur le document initial. »

Marion Beillard : « Nous avons choisi de proposer en évaluation l’image du départ avec les mêmes indications c’est-à-dire la source, codex Azcatitlàn de la deuxième moitié du XVIe siècle (BNF). 

La consigne la suivante : replacez le document dans son contexte et montrez qu’il rend compte de la rencontre entre deux mondes. Le fait que l’image soit déjà connue est plus facile alors qu’en revanche la consigne très courte est ouverte pourrait mettre les élèves en difficulté. »

Fanny Blet : « Pour conclure cette séquence en histoire axée sur la rencontre de l’autre, on propose des prolongements en lettres, en Littérature et société.

Des romans sont sortis assez récemment sur Cortés et sa découverte du Nouveau monde L’étude de la fresque dans le palais national de Mexico, de Diego de Rivera, racontant ce moment d’élargissement du monde pour les uns, moment d’effondrement d’un monde pour d’autres peut se faire. »

 

Par Carole ESQUERRE SAIDANE pour les Clionautes