C’est au musée Maillol à Paris qu’on peut la voir jusqu’au 31 janvier.

Hommes de pouvoir et d’argent, les Médicis, politiques, hommes d’affaires sont avant tout des humanistes. Leur mécénat éclairé s’étend du XVe au XVIIIe siècle. Ils n’ont cessé de s’entourer d’artistes, de peintres, de sculpteurs, d’orfèvres, de musiciens, de poètes et de savants. Partout où les Médicis se sont imposés, ils ont régné davantage par la splendeur de leur
goût que par la puissance de leur banque.

C’est ce que donne à voir l’exposition « Trésor des Médicis », en rassemblant près de 150 oeuvres et objets tous issus des collections médicéennes.

Le visiteur est amené à faire un parcours parfois un peu compliqué dans des pièces de tailles différentes selon les thèmes suivants :

De Cosme l’Ancien à Laurent le Magnifique : c’est l’évocation d’un palais de la Renaissance. Au centre de la pièce, les trésors (bijoux, sculptures, objets précieux…) sont exposés sous des cloches en verre sur une grande table de salle à manger. Sur les murs, de nombreux tableaux dont « l’Adoration des mages » de Boticelli sur lequel une partie des membres de la famille sont représentés.

– Dans une toute petite pièce un médaillier présente des camées retraçant l’arbre généalogique des Médicis, et celui-ci est présenté au mur.

Le cabinet des curiosités, présente des objets rapportés de différentes régions du monde par les Médicis. Par exemple, provenant du Brésil, un manteau de plumes rouges, du Mexique un masque de jade de Théotihuacàn.

La bibliothèque laurentienne : on y voit des manuscrits ayant appartenu à la famille, des traductions, les correspondances d’Isabelle de France et de Catherine de Médicis avec Nostradamus…

Au premier étage, le circuit est plus compliqué pour le visiteur qui revient sur ses pas et cherche les salles !

La salle des papes Léon X ( Jean de Médicis) et Clément VII ( Jules de Médicis) présente deux portraits de ces papes mécènes mais aussi l’Apollon de Michel-Ange.

La salle des reines : Marie et Catherine de Médicis avec leurs portraits côte à côte.

La salle des jardins rappelle la vision avant-gardiste des Médicis dans ce domaine avec la création des jardins de Boboli. Ici, des tableaux de l’époque sont présentés avec deux superbes tables en marqueterie de pierre provenant du muséum d’histoire naturelle de Paris.

La salle des pierres dures permet de découvrir des tableaux de marqueterie en pierres. Le Grand-Duc Cosme 1er avait chargé les frère
Stefano et Ambrogio Caroni de créer un Atelier des Pierres Dures, passion des Médicis depuis Laurent le Magnifique, qui produit des marqueteries recouvrant tables et cabinets.

La salle des sciences présente de nombreux instruments de mesure dont des horloges. On y voit aussi la réplique de la lunette de Galilée qui a entretenu un rapport privilégié avec la cour médicéenne.

La chapelle des princes expose des sculptures, des reliquaires, des ex voto… car les derniers Médicis se tournent avec ferveur vers la religion.

La salle aux natures mortes en présente un certain nombre dues à Carlo Dolci ou à Willem van Aelst et collectionnées par Jean-Charles Médicis, ainsi qu’une fontaine à vin en ambre rapportée d’Allemagne par Mathias tous deux frères cadets de Léopold II.

La salle de Léopold de Médicis rassemble une collection d’autoportraits qu’il avait constitué.

la salle de musique décorée de tableaux avec un objet de grande rareté, un violoncelle d’Amati (dont Stradivarius fut l’élève).

Le déclin des Médicis est évoqué dans les 3 dernières salles avec la clairvoyance d’Anne-Marie-Louise de Médicis, fille de Côme III. Sans héritier, elle fit signer le 31 octobre 1737, à la dynastie des Lorraine qui allait prendre possession des biens médicéens, un texte connu sous le nom de « Pacte de famille ». Par ce document, l’héritage des Médicis est légué aux musées florentins, évitant ainsi la dispersion des collections réunies depuis plusieurs siècles.
En voici le texte : « La sérénissime Electrice cède, donne et transfère au présent à Son Altesse Royale, bibliothèques, joyaux et autres choses précieuses … que S.A.R. s’engage à conserver à la condition expresse que cela soit pour l’ornement de l’Etat, pour l’utilité du public, et pour attirer la curiosité des étrangers et que rien ne sera soustrait ou exporté de la capitale et de l’état du Grand Duché. »
Le symbole de cette fin dynastique est le petit berceau de quelques centimètres en or avec une perle à la place du nouveau-né qu’Anne-Marie-Louise de Médicis n’a pas eu.

Renseignements pratiques :

Pour s’y rendre :

Adresse : 61, rue de Grenelle, 75007 PARIS

L’exposition est ouverte jusqu’au 31 janvier, tous les jours de 10h30 à 19h sauf les 25 décembre et 1er janvier. Nocturne le vendredi jusqu’à 21h30.

Pour se documenter :

le site du musée présente quelques objets.

– Pour les jeunes visiteurs, un petit livret-jeu réalisé avec la revue Le Petit Léonard est donné à l’entrée et permet de faire un parcours ludique, on peut d’ailleurs s’en inspirer pour une séquence d’histoire des arts ! En tant qu’enseignant on peut le demander à l’entrée (du moins quand j’y suis allée !).

– Un excellent hors série de la collection Découvertes Gallimard a été édité à cette occasion et permet de garder l’essentiel de l’exposition sans se ruiner en achetant le beau catalogue !