Introduction :

Que deviennent les « rebelles » arrivés au pouvoir ? Dans cette table ronde nous verrons les cas de Mao, du F.L.N., et des socialistes en 1981.

Mao, du rebelle au salaud (DOMENACH).

Les seules qualités de Mao : il a compris et anticipé ce qui se passait en Chine, même si c’était une brute absolue et cynique ( ce qui est un atout pour prendre le pouvoir).

Un « rebelle familial ». Le Père de Mao était une crapule absolue, un grand propiértaire terrien et il battait sa femme. Mao lui même battra toutes ses femmes, il n’avait aucune limite à sa violence et aucun principe moral.
De 1925 à 1935 : Mao comprend que l’arrivée des japonais fera tomber les nationalistes et monter les communistes.

On aurait peut-être pu envisager dans cette présentation, sans doute la plus éclairante des trois, de développer sur les pratiques de Mao Zedong une fois constituée après la longue marche la zone libérée dans le Nord du pays.

Mao essaye d’apprendre l’anglais mais il est nul et n’y arrive pas du tout.
De 1971 à 1972, Mao négocie avec le président américain Nixon. Depuis 1949, il voulait se rapprocher des Américains car il se méfie des Soviétiques.
Encore une fois, les relations de Mao avec les russes, ont été assez fluctuante. Il a pu reproduire les méthodes staliniennes, avant même la prise du pouvoir, mais en même temps il avait bien pris la mesure de la situation de la Chine, pays sous-développés et en partie ravagée par un demi-siècle d’affrontements. Par contre, ses projets économiques, comme le grand bond en avant, ont été des catastrophes humaines.
Prêt à tout pour s’emparer du pouvoir avant 1949, il était totalement dénué de scrupules pour le conserver. La révolution culturelle et l’instrumentalisation des masses en sont un excellent exemple.

En fait Mao n’a rien d’un rebelle politique mais a été un dictateur totalitaire convaincant.

Le FLN en Algérie (STORA).

Dans les générations françaises de 1954 à 1962, il y a les rebelles de l’O.A.S; et les rebelles ou porteurs de valise du F.L.N. C’est la constellation des communistes et des trotskystes, les rebelles de l’extrême gauche.De plus il y a les « Pieds Rouges » restés en Algérie jusque 1965, où le coup d’état de Boumedienne les dégoûtera définitivement.

Dans les générations algériennes de 1954 à 1962, la plupart des rebelles n’exerceront pas le pouvoir, car ils sont morts ou ont refusé d’arriver au pouvoir. Ils se donnent le nom de nationalistes et pas celui de rebelles. Ce sont les français qui les appellent en 1957, les rebelles algériens.
Figure du Rebelle,Aït Ahmed, le chef du FFS, se soulève en 1963 mais les kabyles vaincus il fera de la prison et sera grâcié en 1966. Les Communistes algériens seront à leur tour éliminés par le F.L.N.

Dans les années 70, pourtant, il n’ y a aucune mauvaise conscience et personne ne reconnaît les nombreuses trahisons du F.L.N. Les vrais rebelles ont donc été éliminés, pour établir une dictature F.L.N.
On aurait pu espérer que Benjamin Stora, dans la Cliothèque a largement présenté les ouvrages, puisse développer davantage les particularités du pouvoir FLN, de Boumediene à Bendjedid. Une d’question qui aurait pu être abordée également, et qui a pourtant été centrale dans l’évolution du pouvoir en Algérie, est celle de l’armée. Quelle analyse sociologique de l’évolution de cette armée de libération, armée rebelle, et qualifiée comme telle, en une caste prétorienne ?

Les Socialistes en 1981 (Jack LANG).

Lycéen de 15/16 ans Jack Lang se désigne comme un révolté contre la Guerre d’Algérie. Il dénonce Guy Mollet et la trahison de la S.F.I.O. En 1956. Il s’indigne des guerres coloniales.

A 20 ans, il crée un festival de théatre à Nancy. C’est un thêatre rebelle dans l’esprit de mai 1968. C’est l’époque de la dénonciation de Pinochet au Chili, de l’apartheid en Afrique du Sud et de la dictature franco en Espagne.
En 1981, il arrive au pouvoir et devient ministre de la Culture.

Comment rester soi-même une fois arrivé au pouvoir ?

Dans une vision progressiste ( et non socialiste ?) Jack Lang, à propos de l’exercice du pouvoir, affirme qu’il faut transformer des rêves en réalités, résister à l’ordre dominant, à la presse et aux sondages, pour imposer par exemple l’abolition de la peine de mort. Contre vents et marées, il faut s’engager pour défendre la culture en imposant le prix unique du livre. Contre les grandes puissances télévisées, il faut défendre le cinéma français, contrairement aux italiens et anglais qui ont abandonné leur cinéma.
De plus, il faut accueillir les rebelles du monde entier à Paris, les latino-américains, comme les sandinistes nicaraguayens,l’A.N.C., les rebelles del’Europe de l’ESt comme Lech Walesa le polonais et Vaclav Havel le tchèque. Mitterrand veut soutenir les rebelles comme commémorer la révolution de 1789. Il est un président fort et non un « leader mou » (Hollande).

Conclusion :

L’esprit rebelle ne s’éteint pas avec ceux qui sont assassinés ( Martin Luther King, Gandhi et Ithzak Rabin), il doit leur survivre et se transmettre aux jeunes générations. En 2014, dans l’Algérie du dictateur Bouteflika, de merveilleux écrivains se rebellent, dans la Chine de Hong-Kong les jeunes sont en rébellion; enfin en France les socialistes arrivent à créer des rebelles contre leur propre leader, les 41 « députés réfractaires » associés aux Verts et au Front de Gauche. Bon vent aux rebelles de tous les pays !
Par contre, arrivés au pouvoir, beaucoup de rebelles progressistes ont tendance à s’assimiler très vite au pouvoir et à perdre leur âme.