Depuis 2012, et sans aucune concession, j’ai souhaité que notre mouvement soit pluraliste. Il l’est sur le point de vue syndical comme sur le plan politique. Et cela est très bien ainsi.
Il y a d’autres types de développement, et d’autres types de mouvements.

Et je vais être très clair à ce propos.

L’association historique a choisi de se mettre à la remorque de tout le monde, d’une orientation syndicale le plus souvent, ou d’un mouvement corporatiste disciplinaire qui n’est pas le nôtre. Je pense à l’association des professeurs de sciences économiques et sociales, qui sont loin d’être représentatifs de leur profession.
Il existe également un groupe informel, qui se situe entre une orientation syndicale radicale et une démarche victimaire sur différents sujets. Le tout sur fond d’accommodements plus ou moins obscurs avec certains secteurs de l’institution.
J’ai la chance d’avoir suivi le développement de notre mouvement, étape par étape, et même si aujourd’hui je ne peux plus prétendre connaître individuellement chacun des adhérents des Clionautes, beaucoup ont été en contact direct avec moi.
Il y a des libéraux parmi nous, des conservateurs, des personnes qui ont des choix plus radicaux, des enseignants du public radicalement attachés à la laïcité, des enseignants du privé, attachés ou non à un projet spécifique, des militaires en activité, dans différents corps d’armée, et bien d’autres.

Certains publient dans des titres politiquement marqués, de Politis à l’Opinion, des Échos à Libération, et c’est très bien ainsi.

Avec l’équipe qui m’entoure, je suis le garant de votre indépendance. Je suis celui qui, lors des discussions avec l’institution, participe à la construction de propositions, à la fois offensives et constructives. La logique des projets gouvernementaux peut être évidemment contestée, sur le plan idéologique, mais cela ne correspond pas à notre mission. Notre champ d’intervention est celui de la place de nos disciplines dans tous les ordres d’enseignement. Il est aussi celui de l’exigence scientifique par la veille éditoriale que nous pratiquons. Il s’inscrit dans une double démarche qui est celle de l’accompagnement de nos collègues, et de nos futurs collègues, quand ils préparent les concours d’enseignement. Cela peut prendre plusieurs formes.

  • La mise en œuvre d’une démarche exigeante basée sur l’investissement de tous dans Clio prépas.
  • L’accompagnement de nos collègues pour leur permettre de participer, alors que l’institution s’en désintéresse au niveau matériel, aux grands rendez-vous disciplinaires, comme Blois, Saint-Dié, Grenoble.
  • Le développement de services spécifiques, de partage et de mutualisation, avec un regard bienveillant, désintéressé, sans autre ambition que d’être utile. Surtout lorsque l’on sait comment cela fonctionne sur certains sites académiques où sévit une forme de formatage.
  • Le soutien à nos jeunes collègues, avec Clio stagiaires, afin de leur éviter les dégâts, parfois irréversibles, que certaines conceptions intégristes de la pédagogie constructiviste peuvent causer.
  • Une de nos spécificités: Le soutien au personnel de certaines unités de l’armée de terre qui préparent les concours internes, dans le cadre du lien Armée Nation.

Pour autant, la réflexion pédagogique n’est pas un gros mot pour ce qui nous concerne. Transmetteurs et passeurs de savoirs, nous nous remettons en cause quotidiennement, pour trouver les médiations Cela passe aussi par l’expérimentation pédagogique, que ce soit sur la classe inversée, le développement des tâches complexes, la mise en œuvre de dispositifs pluridisciplinaires. Contrairement à ceux qui en parlent, le plus souvent dans des cercles autorisés et repliés sur eux-mêmes, pour la plupart d’entre nous, nous les mettons en œuvre, avec lucidité et pragmatisme.
Cette démarche rigoureuse, indépendante, rejetant toute fermeture partisane nous expose parfois. Il faut le regretter de toute façon.
Il m’arrive d’écrire souvent : tout adhérent de notre mouvement est important, tout départ est une perte. Cela est toujours vrai.

Et pour le temps qui me reste comme dirigeant de notre mouvement, comme responsable, comme « celui qu’on peut venir chercher », comme celui qui a pris des coups depuis 20 ans, je maintiendrai ce cap, pour autant que les adhérents continuent à me faire confiance pour cela.

Bruno Modica