Fondée le 1er avril 1998, notre association a franchi le cap de sa 25e année aujourd’hui ! Les derniers mois ayant été rudes pour tout le monde, nous ne nous imaginions pas organiser quoi que ce soit en début d’année. C’était sans compter notre porte-parole, Jean-Michel Crosnier, qui avait entretemps repris contact avec tous les anciens de l’association et qui avait participé, avec Cécile Dunouhaud, Evelyne Baude et Isabelle Salles, à ce travail de recherche sur l’histoire de notre association. Dans ces multiples discussions par mail ou téléphone, une idée a fini par germer, celle d’un moment de retrouvailles entre la génération actuelle des cadres de l’association et celle des fondateurs. Cette rencontre serait une sorte d’étape avant la grande échéance des trente ans en 2028.

Par delà les péripéties, le rendez-vous a bien eu lieu

Jean-Michel Crosnier n’ayant pas ménagé sa peine, nous étions en mesure de rassembler une bonne trentaine de personnes, venues de toute la France. Ce n’était pas gagné en soi car notre association a connu sa part de tensions et de brouilles. C’est là le prix à payer quand on est attaché comme nous le sommes à la liberté de ton et qu’on a la passion du métier. Quand le conflit a pris un tour personnel, ces tensions ont viré à la fracture ouverte. Las, beaucoup ont fini par partir, soit avec fracas, soit à petits pas. Depuis, chacun a poursuivi sa route, parfois même hors de l’Éducation nationale. Quand notre porte-parole a repris contact, il a été surpris de voir combien tous les anciens étaient heureux d’avoir des nouvelles et de voir comment nous avions évolué. Du côté du Comité actuel, nous avions également hâte de mieux connaître nos débuts et de prendre des conseils aussi. Nous ne croyons pas que le progrès passe par une sorte de décapitation permanente de ce qui existe ou par des décisions solitaires plus ou moins inspirées. À l’heure où nous réfléchissons au nouveau site, à la révolution numérique en cours avec son dernier avatar ChatGPT dans les classes, à ce que nous pouvons faire pour aider les collègues, nous sommes plus que jamais convaincus que l’échange réel est indispensable.

Les grèves SNCF ont malheureusement empêché une grande partie de nos invités à nous rejoindre. Ils en ont été les premiers désolés. L’amoncellement des défections a même failli nous faire renoncer purement et simplement à la rencontre, mais Jean-Michel Crosnier, en excellent maître de cérémonie, a tenu bon ! Finalement, nous avons pu nous retrouver dans une brasserie de Port-Royal.

De gauche à droite, Giulio Romero, Joël Drogland, Daniel Letouzey, Xavier Leroux, Jean-Michel Crosnier, Deborah Caquet, François Jarraud, Claude Robinot, Laurent Testot, Claudia Renau, Cécile Dunouhaud et Pierre Jego.

Laurent Testot, invité d’honneur

Laurent Testot

En guise d’apéritif, Laurent Testot, arrivé de Grenoble depuis plusieurs jours, est venu présenter, son dernier ouvrage sur l’Anthropocène, intitulé Vortex. Faire face à l’Anthropocène (coécrit avec Nathanaël Wallenhorst). Le compte-rendu de conférence et le podcast sont en cours de préparation.

Le sujet est plus que d’actualité; avec la publication du dernier rapport du GIEC, nul besoin de le démontrer. La gravité du moment nous pousse à réinterroger concrètement notre enseignement et son sens. Les programmes parlent certes du changement global, mais en parlent-ils de façon suffisante ? L’enseignement de nos matières étant devenu résiduel dans l’enseignement primaire, tout se joue dans le secondaire. Quand on y regarde de plus près, le secondaire cloisonne vite le sujet, même en Géographie. Et puis une fois que le fait est analysé, contextualisé, spatialisé, commenté, quelle est la finalité ?

Est-ce que laisser l’élève seul face à ses angoisses est suffisant ? Bien sûr, on peut toujours regarder ailleurs, considérer que ce n’est pas si important, que l’école a d’autres urgences. Nous n’avons pas de réponses toutes faites sur ce sujet. C’est une interrogation au long cours que nous partageons, avec une autre, structurelle à notre association, qui concerne la place des nouvelles technologies du numérique dans l’enseignement. Elle alimentera plusieurs de nos prochaines parutions. 

Et maintenant ?

Deborah Caquet (présidente depuis 2019) et François Jarraud (président fondateur en 1998).

Notre association a, pour l’année 2023, trois grands objectifs :

  • la rénovation de nos sites pour l’adapter aux dernières normes de sécurité et de fonctionnalité. Les sites sont notre base de travail, nous ne pouvons avoir un outil à la traîne sur le plan technologique,
  • le resserrement de nos liens avec les opérateurs de l’Éducation nationale, grâce notamment au soutien et à l’expertise de nos anciens membres, prêts à reprendre un peu de service,
  • le lancement d’une seconde édition des Clionautes sur la route à Lyon qui permettra de créer ces occasions d’échange dont nous avons tant besoin et de prolonger cette réflexion sur le sens des missions du professeur au XXIe siècle.

Et tout cela s’ajoute à l’amélioration continue de nos différents sites, comme d’habitude !