Aux âges du fer, on produit le fer selon un procédé direct dans des bas fourneaux (cf. slides 1 et 2) qui passe par une réduction du minerai à des températures inférieures à 1535°C.  Le fer produit n’est qu’une masse pâteuse et hétérogène.

Trois éléments sont indispensables à la production :

  • le minerai : le fer est le 4ème élément de la croûte terrestre
  • le charbon : il produit de la chaleur et permet de réduire le minerai
  • l’oxygène

On peut récupérer le minerai soit après le labour, soit dans des carrières à ciel ouvert, soit en creusant des mines. On a des traces archéologiques de la réduction du minerai dans des bas fourneaux pendant une dizaine d’heures. La masse brute ainsi produite est compactée dès la sortie du bas fourneau. L’étude des scories permet de cerner les techniques de production et d’estimer les rendements.

La post-réduction relève des activités de forge : épuration, élaboration, etc.

A) Une économie diffuse mais réservée aux élites du VIe au Ve siècle avant JC (Ha D/LT A)

a) Les activités de réduction

Dans le Nord-Ouest de la France, on a inventorié plus de 50 sites de réduction à usage unique, avec parfois quelques grands sites de production pour la fin du premier et le début du second âge du fer. Cela nous montre que la technique métallurgique du fer est bien connue. Toutefois, plusieurs traditions techniques coexistent, avec des signatures géochimiques différentes.

b) La mise en forme

Les différents sites de mise en forme montrent que de multiples standards morphologiques et métrologiques sont partagés, mais la mise en forme révèle de légères variations. À côté d’un type Atlantique lourd, incomplètement épuré, mis en forme par déformation simple, il peut y avoir un type du bassin parisien plus léger, bien mieux épuré, mis en forme par replis successifs.

c) Les activités de forge

Sur les 42 sites de forge inventoriés, deux zones motrices se dégagent: le complexe Nord-Alpin et le groupe Aisne-Marne. Au moins trois configurations se détachent, une majorité de sites de production occasionnels d’objets en fer par des artisans très compétents et au moins partiellement itinérants, des sites représentant la résidence d’un artisan ou d’une communauté d’artisans et quelques sites artisanaux concentrant un grand nombre d’artisans spécialisés (Bragny-sur-Saône).

d) La consommation

Les premières traces de fer en Europe occidentale concernent une foultitude de petits objets pour les élites (points de flèche, rivets de pommeau d’épée, perles). Progressivement, les épées de fer deviennent plus courantes dans les tombes des élites, tout comme les couteaux, les rasoirs, les pièces de char ou les parures. Par contre, il n’y a pas de traces de fer dans les établissements agricoles.

B/ Une production qui se resserre mais dont la consommation progresse de 400 à 150 avant JC (LT B/ LT C)

a) Les activités de réduction

La production se resserre géographiquement et les bas fourneaux, qui jusque-là étaient à usage unique, sont désormais réutilisés et ont des capacités de production plus importantes. Sur les 32 sites inventoriés, on observe de véritables unités de travail (cas dans la région du Mans des fouilles Afan A28 et Inrap LGV17). Les centres de production sont plus structurés (cas du plateau de Saclay « RD36 »).

b) Les activités de forge

94 sites ont été inventoriés. Les productions d’objet restent au sein des sites hiérarchiquement les plus élevés (agglomérations ouvertes à vocation artisanale, fermes artisanales dont l’activité se spécialise au-delà des pratiques agricoles).

c) La consommation

Le fer se démocratise et atteint désormais les sociétés de type chefferie simple : outils agricoles, fibules en fer à la place de celles en alliage cuivreux. Par la suite, le fer devient omniprésent dans la construction (clous de charpente) ou les établissements agricoles.

C/ Une économie structurée dont la consommation est démocratisée de 150 à 30 avant JC (LT D)

a) Activités de réduction:

La production est regroupée au sein de quelques centres structurés, entre les mains d’un nombre plus faible d’individus. Un changement de technologie dans le réduction permet d’augmenter les capacités de production. La circulation de la matière première est plus contrôlée et dominée par quelques agglomérations.

b) L’activité de forge

Les savoir-faire se diffusent. Les activités de forge deviennent omniprésentes dans les établissements ruraux. Les intensités varient tout de même (commande, entretien, activité saisonnière, production pérenne, etc.)

c) La consommation

La consommation du fer est désormais démocratisée.

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