Les villes occupent 46% de territoire français, va -t-on vers un changement de paradigme des villes ?

Quels sont les bénéfices de la nature en ville ?

Quel rôle pour les acteurs citoyens ?

Du contexte global au local : l’exemple de la ville de Lyon

L’environnement est une question ancienne comme le montre les controverses au XIXe siècle à propos du gaz d’éclairage, de l’interdiction de la machine à vapeur près des habitations…). Mais l’émergence du développement durable est à dater des années 70-80 (1er Sommet de la Terre à Stockholm en 1972, rapport Bruntland 1987). Se pose alors la question de la place de la nature en ville : quelques dates références = 22 février 1973 la loi définit les espaces verts urbains, en 1994 la charte d’Aalborg signée lors de la Conférence européenne des villes durables enfin l’émergence la même année des « éco-quartiers » comme à Fribourg le quartier Vauban sur les friches d’une ancienne caserne militaire. L’idée majeure de la ville durable : des bienfaits de la nature sur le comportement urbain, qualité de vie et mobilité douce.

Fribourg le quartier Vauban
Fribourg le quartier Vauban

L’exemple lyonnais :
Une métropole où 45% du territoire est occupé par des espaces naturels grâce notamment au parc de Miribel-Jonage deuxième parc urbain européen

La métropole lyonnaise est née en 1966, elle regroupe 59 communes soit 1 300 000 habitants sur 538 Km2, 80% de la population du département du Rhône. La volonté de gestion durable des espaces verts est ancienne : 12 000 ha en zéro-phyto [Première ville en France à obtenir la Norme ISO 14001…->http://www.lyon.fr/page/cadre-de-vie/respirez-/gestion-environnementale.html] dont les 105 ha du parc de la Tête d’or.
_ Peut-on parler d’une métropole citoyenne avec la consultation des habitants sur le placement des arbres dans le 1er arrondissement et des financements associatifs?

Les initiatives citoyennes

Un constat : on observe l’expression d’un besoin de nature, une perte de confiance envers la démocratie, une volonté d’appropriation des espaces et une certaine morosité de monde urbain.

En ce qui concerne les initiatives, le conférencier a choisi de développer le cas des jardins partagés.

Après un rappel historique de cette démarche : (la ville britannique de Tedmorden et les « incroyables comestibles, Les jardins de rue, la « guerilla gardening » et ses « seed bombs » mais aussi l’histoire des jardins ouvriers français du XIXe siècle, leur évolution, les exemples américains des jardins communautaires de New-York et l’occupation des friches industrielles de Detroit.
La législation française redéfinit ces jardins en 1998.
Le conférencier développe l’exemple lyonnais pour en savoir plus sur les jardins partagés à Lyon : [voir sur le site de la ville->http://www.lyon.fr/cs/Satellite?blobcol=urldata&blobheader=application%2Fpdf&blobheadername1=Content-Disposition&blobheadername2=MDT-Type&blobheadername3=Content-Type&blobheadervalue1=attachment%3B+filename%3DPas+de+titre&blobheadervalue2=abinary%3B+charset%3DUTF-8&blobheadervalue3=application%2Fpdf&blobkey=id&blobtable=MungoBlobs&blobwhere=5000005157524&ssbinary=true et aussi ], depuis La Duchère (2001) jusqu’aux 50 jardins actuels dans la métropole (30 dans la ville de Lyon) dont l' »Ilot d’Amaranthes » En 2008, les jardiniers de Brin d’guill’ se voient confier la gestion du jardin de l’artiste Emmanuel Louigrand, l’Ilôt d’Amaranthes qui existe depuis 2005 (angle Gryphe/Montesquieu), en accord avec la galerie Roger Tator qui est à l’initiative de ce projet. Le jardinage devient un laboratoire de petites utopies citoyennes, où l’expérimentation environnementale va de paire avec la convivialité et la créativité. Brin d’Guill’ poursuit donc son projet de « Quartier jardiné par ses habitants » Superficie : 500 m² – 50 familles participantes.


Evocation de pratiques diverses : jardinage, lieu d’échange et de transmission, convivialité, animation du quartier plus que jardin nourricier. Ma mairie a mis en place un système de convention annuel d’occupation.

Pouvoir des villes et géopolitique de la nature

Basé sur des valeurs (citoyenneté, représentation de la nature, logique du faire soi-même) ce mouvement représente une contestation sociale et politique : appropriation des espaces (Droit à la ville), critique de la société de consommation et de la place de l’économie, refus de la notion de « développement durable » et militantisme pragmatique, un engagement près de chez soi.
Les limites de ce mouvement : un fort turn-over, une dépendance des financements publics, du temps court des conventions d’occupation enfin un territoire de l’entre-soi, réservé à un type de population

Est-ce un mouvement global ?
Des valeurs qui rejoignent le réseau des villes en transition, des initiatives qui se répondent d’un continent à l’autre comme « les incroyables comestibles » (6 reportages télé, 700 groupes dans le monde).
L’importance de la stratégie de communication génère un début de « tourisme urbain vert » quand quelques expériences évoluent comme à Detroit vers l’idée d’une agriculture urbaine. La nature est même au cœur du récit de ville » de Stockholm

En conclusion le conférencier s’interroge sur la notion de « green city » pour Singapour, pour Lyon.