Absent en raison de maladie. Ce lauréat du prix Vautrin Lud est présenté par 3 universitaires : Olivier Milhaud, Jacques Lévy et Jean-François Staszak.

OM : Notion de tiers espace « third space ». Espace fabriqué par la société, il faut penser cet espace. Espace et société sont co-construits, séparation entre quartier riche et quartier pauvre, l’espace va déteindre sur votre identité. « Rue de la soif » qui vont colorer certains quartiers, produit un espace très masculin, que tente de reconquérir certaines femmes. Si l’espace est produit et construit, il y a une possibilité de construire autre chose. Il utilise beaucoup de citations de géographes féministes, ou spécialistes d’études coloniales. Cherche à transformer des périphéries en centre cf. Gay pride. Espace public ethero-normé., gay pride change l’espace, crée un tiers espace pour contester les identités. Espace de domination et de libération. Mais il ne faut pas une seule conceptualisation du tiers espace.

JL : Grande différence de gabarit entre Soja et Lévy, Soja est un colosse… Pense que les villes européennes ne sont que des portions de villes américaines, Amsterdam et Los Angeles, même chose… Soja dirigeait la faculté d’urbanisme dans les années 90 quand ils se sont rencontrés, professeur aussi à la London School of Economics. Espace vécu, perçu, conçu, notion ternaire d’Henri Lefèvre qui a un lien avec « third space ». Est ceux qui subissent peuvent être ceux qui agissent ? est-ce que ce n’est pas ça la révolution urbaine ? c’est une grille interprétative… grande possibilité d’être critique sans être polémique (plus facile dans le monde anglo-saxon). « Justice spatiale » notion créée par Soja, dans un cadre postmoderne, fin des grands récits. Puisque le temps est fini, place à l’espace. Se place dans la nouvelle gauche américaine appartient à une mouvance marxiste, même s’il est un peu en marge. Mettre l’espace au centre, et notamment la ville. JL se reconnait suiviste mais l’espace n’est pas une alternative au temps pour JL. Cf. aussi David Harvey « Social justice and the city » : la justice sociale ne passe pas par l’espace, ne croit pas à la disparition des ghettos et ses partisans ont été bousculé par la renaissance urbaine américaine qui a vu une mixité plus grande dans les ghettos comme Harlem. Soja prend des exemples de quartiers où il n’y a que des pauvres pour faire rentrer politiquement des populations plus aisées. Débat passionnant. Comment la théorie de l’espace entre dans la politique.

J.F.S: A connu Soja lui aussi à Los Angeles à un moment où c’était un pôle mondial de la géographie marqué par le marxisme et le post-modernisme même s’il y a contradiction dans les termes. Nouvelle façon de penser la ville à un moment et à un endroit précis après Chicago dans les années 20, Los Angeles dans les années 90. Entre les 2, école de Paris ds les années 60/80 avec Lefèvre et Foucault même s’ils n’ont pas travaillé ensemble. A rendu la géographie plus visible. « Seeking spatial justice » a marqué plusieurs géographes en France. Cf. entretien en ligne en 2010.

Pourquoi Los Angeles ? District de la géographie qui s’est formé à cette époque à LA, nombreux théoriciens. Effet de lieu, éléments qui n’existaient pas ailleurs : Disneyland, ‘gated communities’… Il parle de ville flexible, de ville polarisée, d’archipel carcéral… Il s’est passé quelque chose à LA dans les années 90 entre les universitaires et les communautés et ont travaillé ensemble pour plus de justice spatiale. Beaucoup d’urbanistes ont ainsi été formés à UCLA.

Homme impressionnant, charismatique, et un colosse.