Entamant la matinée du samedi 4 octobre, le dynamique Olivier Lazarotti (université de Picardie) avait choisi de prendre appui sur la musique et le cinéma pour montrer la tension existant entre le fait que les hommes vivent dans un monde commun mais qu’ils l’habitent différemment.

Le premier exemple retenu, la chanson « Manhattan Kaboul » interprétée en 2002 par Renaud et Axelle Red montre bien cette opposition entre un jeune trader branché de New-York et une femme afghane pauvre et sédentaire qui finalement se retrouvent, à l’image du reste de l’humanité, sur ce thème de la « violence éternelle » lorsque éclatent les attentats du 11 septembre 2001.

L’exemple de l’ascenseur est ensuite convoqué. Si l’expérience contée dans le texte de Calogero (2005) révèle que ce lieu commun accélère, de par son étroitesse, l’effet de rencontre et ici, la révélation érotique, l’expérience du « Zinzin d’Hollywood » (1961), où Jerry Lewis se retrouve coincé, là aussi dans un ascenseur, montre le contraste amusant entre son personnage de jeune comique et le reste d’une population d’affaire morne agglutinée.

Enfin, le classique de Joséphine Baker s’arrête sur la géographie d’un personnage brisant le modèle visant à choisir entre deux identités puisqu’elle se demander « à quoi bon nier ? » le fait d’aimer son pays et Paris. Provocateur dans des années 1930 marquées par le colonialisme, le texte a perdu de sa portée à la fin des années 1960 où la société a intériorisé cette idée d’avoir plusieurs amours géographiques.

Mais si ces multiples lieux constituent tous une part de nous-mêmes, il y a bien nécessité de construire et d’apprendre à les aimer et c’est là que la géographie a sa carte à jouer, aider chacun à « se construire…en construisant le Monde ».