On se demande souvent où mène la géographie en dehors de l’enseignement…tourisme, aménagement, patrimoine et tant d’autres mais peut-être que ces possibilités de carrière manquent de lisibilité.

Souhaitant faire évoluer l’esprit du FIG au travers d’une véritable formation, l’équipe conduite par le président-fondateur du festival et maire Christian Pierret propose la création d’une école supérieure à visée clairement opérationnelle pour les décideurs tant publics que privés.

Récoltant déjà le soutien de personnalités comme Jean-Robert Pitte, Antoine Bailly ou encore l’UGI, le projet ambitionne une insertion à l’internationale dans de nombreux domaines tels le géomarketing, la défense, les risques ou encore la géomatique.

Christian Pierret désamorce d’emblée les remarques sur une éventuelle concurrence avec les diplômes universitaires existants en précisant que l’idée est davantage de répondre à une demande explicite, à un problème concret d’où un recrutement au niveau Master.

Première intervenante sollicitée pour étudier la faisabilité d’une telle proposition, Bernadette Merenne-Schoumaker livre son expérience du laboratoire de Liège qui a permis à de nombreux diplômés de trouver des débouchés dans le privé.

Les grandes questions qui lui ont été posées tournaient autour de l’équilibre entre le présentiel et le e-learning, de la gestion de la formation continue, des domaines pouvant être porteurs (SIG, localisation des activités, immobilier, climatologie appliquée…). Bernadette Merenne-Schoumaker ajoute que des éléments transversaux de formation se devraient d’être incorporés (montage d’appels d’offre, évaluation des projets, outils d’aide à la décision, méthodes d’enquête, prospective, notions juridiques…).

La parole est ensuite donnée à Patrick Poncet, aujourd’hui consultant et dirigeant de société, qui fait part de sa riche expérience universitaire, un peu à rebours du parcours classique « maître de conférences/professeur ».

Le fait est que le monde de l’entreprise se révèle un peu hermétique aux écrits universitaires d’où la nécessité de « passeurs », de « traducteurs » leur faisant part des apports du milieu scientifique.

En fait, les formations ne devraient pas se transformer en spécialisations technicisantes mais davantage en métiers opérationnels laissant au géographe toute la liberté de mettre à profit sa vision globale des questions à traiter.

L’école pourrait, selon lui, se baptiser « Institut d’Intelligence Spatiale ».

Côté pratique, elle pourrait ouvrir sur Saint-Dié même, dès l’automne 2013. Un agenda ambitieux donc, devant répondre à de nombreux impératifs (création d’une structure, d’une équipe de direction, d’un corps enseignant, démarchage de sponsors…).

Deux vastes questions demeurent et ont été posées par Jean-Robert Pitte : « Qu’en sera-t-il des ressources financières ? » – des fonds privés seront sans nul doute nécessaires – et par Antoine Bailly : « Quelle maîtrise de l’anglais pour les étudiants et diplômés ? » – la France n’ayant une tradition de bon élève en la matière.

Affaire à suivre donc…