« La France fournaise et forge de la Renaissance »: l’objet de cette exposition est de montrer l’extraordinaire vitalité de la production artistique en France dans les années 1500. Elle se tient au Grand Palais à Paris du 6 Octobre au 10 Janvier 2010.

Cette exposition a été organisée par la RMN et l’Art Institute of Chicago, avec la collaboration du musée du Louvre , du musée de Cluny, du musée national de la Renaissance et avec le concours de la bibliothèque nationale de France.

Elisabeth Taburet-Delahaye, directrice du musée de Cluny, co-commissaire a présenté le 6 Octobre, jour d’ouverture, à un peu plus de trois cents enseignants de la région parisienne (dans le cadre de la DAAC) cette exposition sur « une période de floraison artistique et non un entre-deux »!

Les limites chronologiques sont celles des règnes de Charles VIII et Louis XII (et d’Anne de Bretagne), les limites spatiales sont celles du royaume de France à cette époque.
Le royaume était une terre de carrefour ouverte au Nord (Flandres, espace germanique) et au Sud (Toscane, Lombardie, Naples etc…)
C’était une période de paix intérieure retrouvée (superbement symbolisée par la tapisserie de Rouen à l’entrée où figurent des cerfs ailés!) et de prospérité économique avec le développement du commerce, ce qui explique l’importance des commandes.
C’est aussi l’époque des guerres d’Italie mais les contacts avec celle-ci ont été antérieurs.
D’où le démenti sur les guerres qui auraient fait découvrir aux français la Renaissance italienne!

Au rez-de-chaussée après le préambule de la tapisserie des « cerfs ailés » de Rouen qui célèbre la victoire militaire de la guerre de cent ans (admirez le lion et le léopard tenus à l’extérieur!) on aborde le règne de Charles VIII et Anne de Bretagne dont on admire portraits et enluminures.
La reine joue aussi un rôle dans les commandes dont celle d’une très belle pièce d’orfèvrerie, une nef (nef de Sainte Ursule) offerte pour sa « joyeuse entrée « à Tours (conservée à Reims).
C’est dans cette partie qu’on peut voir l’autoportrait de Jean Fouquet (émail peint sur cuivre) première signature de l’art français?

Les foyers présentés sont: le Val de Loire avec Jean Bourdichon, formé à l’école de Jean Fouquet et qui fut peintre de Charles VIII, Louis XII et François Ier. L’oeuvre présentée est  » Gènes agenouillée devant raison ».

Un autre foyer: autour de Lyon avec le Maître de Moulins et son « ecce homo », (à ce propos dans le hors-série de Beaux-Arts consacré à l’expo vous trouverez une enquête sur l’identité de l’artiste). Ici c’est le mécénat des Bourbons.
On retiendra de la sculpture ici surtout le tombeau pour deux enfants d’Anne de Bretagne.

La Champagne et la Normandie sont également présentes avec les commandes collectives de métiers et de chanoines avec notamment des vitraux comme Saint Hadrien, église de Louviers en Normandie.

La deuxième partie de l’exposition aborde le « foisonnement créatif » avec « thèmes et variations » avec des meubles, objets divers (ex une fontaine), tapisseries transition entre Moyen-Age et Renaissance comme celle de Narcisse du musée de Boston où seul le chapeau est un élément Renaissance, avec des manuscrits, des émaux peints

La troisième partie est « la rencontre de deux voire trois modernités » avec les courants d’échanges artistiques.

La Provence du roi René fut le premier lieu de rencontre entre l’Italie et la France et les Pays-Bas et la France.

Le mécénat des ducs de Bourgogne et les commandes parisiennes firent s’installer des artistes picards et flamands à paris, ou à Moulins comme le Maître de Saint-Gilles (Gauthier de Campes,originaire des Pays-Bas)

Le retable de la vie de Saint-Gilles qui en est un bon exemple aurait été commandé pour l’église Saint-Leu-Saint-Gilles de Paris. il faut souligner ici le caractère exceptionnel du regroupement de ces panneaux (venus de Londres et Washington) .

Vient enfin le modèle italien: des artistes sont arrivés au retour de Charles VIII et Louis XII d’Italie parmi lesquels Andrea Solario ,
L’exposition se termine avec un surprenant portrait de François I en Saint Jean Baptiste,( attribué à Jean Clouet ) et le portrait de » la belle Ferronnière » de Léonard de Vinci.

Au final une exposition très réussie avec un superbe panorama de la production de ces années 1500 dans le royaume de France . On pourra y venir avec ses élèves avec profit.

Liens utiles :

– l’adresse du site où l on trouve toutes les infos pratiques

avec en particulier:

– le dossier pédagogique destiné aux enseignants

– le dossier pédagogique destiné aux élèves